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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

Malgré leur optimisme, des résidents de Sept-Îles évacués font maintenant face à l’inconnu

Edmond, qui habite avec sa conjointe dans sa roulotte, devant la baie des Sept Îles, espère que la situation se résorbera bientôt. «On a hâte de retourner chez nous», admet-il.
Edmond, qui habite avec sa conjointe dans sa roulotte, devant la baie des Sept Îles, espère que la situation se résorbera bientôt. «On a hâte de retourner chez nous», admet-il. Laurent Lavoie / JdeM
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Photo portrait de Laurent Lavoie

Laurent Lavoie

2023-06-03T21:32:52Z
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PORT-CARTIER | Des résidents de Sept-Îles évacués en raison des incendies majeurs font maintenant face à l’inconnu, devant prendre le chemin de sites d’hébergement de Port-Cartier ou étant obligés de se réfugier dans leur roulotte.

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«Les gens sont inquiets, ils se tiennent informés avec les médias, les réseaux sociaux. Il y a une inquiétude [chez les sinistrés] de perdre leur maison», résume Diane Roux, qui s’occupe de la coordination des sinistrés.

Au passage du Journal au complexe récréatif et culturel de Port-Cartier, une ville située à environ 60 kilomètres au sud de Sept-Îles, de nombreux lits de camp étaient cordés entre autres sur la surface où l’on trouve habituellement la glace de l’aréna. 

Diane Roux s’occupe de la coordination des sinistrés à Port-Cartier. Le Journal l’a rencontrée au complexe récréatif et culturel de Port-Cartier.
Diane Roux s’occupe de la coordination des sinistrés à Port-Cartier. Le Journal l’a rencontrée au complexe récréatif et culturel de Port-Cartier. Laurent Lavoie / JdeM

Dans les lugubres corridors, on apercevait différentes affiches informatives, dont une qui signale un couvre-feu à 22h.

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Coup de pouce

Une quinzaine de sinistrés ont été accueillis jusqu’à maintenant. «On est prêt à en accueillir 500 [sinistrés]», a indiqué Diane Roux, assurant que les ressources seront améliorées si davantage de personnes se trouvent sans toit.

Pour l’heure, quatre employés du CISSS de la Côte-Nord sont disponibles sur place, dont deux qui assurent un soutien psychologique aux sinistrés.

Au passage du Journal au complexe récréatif de Port-Cartier, une ville située environ à 60 kilomètres au sud de Sept-Îles, de nombreux lits de camp étaient cordés entre autres sur la surface où on trouve habituellement la glace de l’aréna.
Au passage du Journal au complexe récréatif de Port-Cartier, une ville située environ à 60 kilomètres au sud de Sept-Îles, de nombreux lits de camp étaient cordés entre autres sur la surface où on trouve habituellement la glace de l’aréna. Laurent Lavoie / JdeM

La fibre de l’entraide se fait également sentir chez les citoyens. Quelque 80 personnes ont d’ailleurs appelé au centre d’hébergement pour donner un coup de pouce.

«C’était pour donner leur aide, leur nom, numéro de téléphone, illustre Diane Roux. Il y en a beaucoup qui ont hébergé des gens. C’est pour ça que c’est plus tranquille au centre d’hébergement.»

Impuissance

Une sinistrée croisée par Le Journal n’a pas caché son impuissance face à la gravité de la situation. 

«C’est certain que c’est inquiétant, mais c’est le cours de la vie», se résigne la grand-mère de 61 ans.

Assise sur un lit de camp dans une chambre de hockey de l’aréna, la résidente du secteur de Moisie ignore ce qui l’attend, elle et son mari, dans les prochains jours.

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«C’est de vivre au jour le jour, résume-t-elle. Il ne faut pas qu’on réfléchisse trop loin, on ne dormira pas.»

Les 24 dernières heures ont pour le moins été chargées en émotion pour les proches de la Septilienne. «C’était un état d’urgence, fallait qu’on sorte avant 16h», souligne la sexagénaire.

Elle convient que de devoir expliquer à sa petite-fille de quatre ans l’état des lieux représente une tâche ardue.

«Ben oui c’est difficile, laisse tomber la Septilienne, en essuyant une larme qui lorgnait son œil. C’est dur de mettre des mots là-dessus.»

En pleine nature

Pendant ce temps, d’autres personnes évacuées qui ont garé leur roulotte devant la baie des Sept Îles profitaient de la belle température malgré les circonstances.

Plusieurs résidents qui ont été évacués se sont réfugiés dans leur roulotte, notamment face à la baie des Sept Îles.
Plusieurs résidents qui ont été évacués se sont réfugiés dans leur roulotte, notamment face à la baie des Sept Îles. Laurent Lavoie / JdeM

«Pour le moment, je pense qu’il n’y a pas vraiment de danger. Ils ont évacué les gens pour la qualité de l’air», fait valoir Jean-Sébastien Bérubé, dont la résidence se trouve non loin de l’aéroport.

«Il a fallu ramasser tout notre p’tit monde, les enfants et les chats [Gally et Snow]», ajoute sa conjointe, Karine Boulay.

Une des roulottes stationnées face à la baie des Sept Îles.
Une des roulottes stationnées face à la baie des Sept Îles. Laurent Lavoie / JdeM

Un peu plus loin, alors que la cendre virevoltait dans les airs, le moral était relativement bon chez Edmond et sa conjointe.

«On n’est pas stressé. Ce sont les vents qui font toute la différence, souligne-t-il. On a hâte de retourner chez nous.»

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