Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Macron archi-favori à un mois de la présidentielle

AFP
Partager

Agence France-Presse

2022-03-10T15:53:03Z
Partager

À un mois du premier tour de l'élection présidentielle en France, Emmanuel Macron, porté par son implication face à l'invasion russe en Ukraine, apparaît comme archi-favori à sa propre succession, mais se garde de tout triomphalisme.

• À lire aussi: Macron en campagne face à 11 candidats, en plein conflit en Ukraine

• À lire aussi: France: le président Macron annonce être candidat à un second mandat

• À lire aussi: Emmanuel Macron, un président porté aux nues ou détesté

Déjà largement en tête depuis des mois dans les sondages, il s'envole à la suite de l'annonce de sa candidature il y a une semaine, avec quelque 30% des intentions de vote. 

Parmi ses onze concurrents, quatre apparaissent en mesure de se hisser au second tour: les deux représentants de l'extrême droite, Marine Le Pen et l'ex-polémiste Éric Zemmour, la candidate de droite Valérie Pécresse et le député Jean-Luc Mélenchon pour la gauche radicale.

Toutes les enquêtes d'opinion le donnent réélu quel que soit son adversaire au second tour le 24 avril.

Le candidat a pourtant lui-même mis en garde ses troupes contre toute «arrogance», un reproche qui lui est souvent adressé par ses détracteurs.

«Les semaines qui arrivent sont décisives», a-t-il affirmé mercredi, devant quelque 300 parlementaires et figures de la majorité réunis à Paris, selon ses propos rapportés à l'AFP par plusieurs participants.

Publicité
AFP
AFP

«Nous avons tout à perdre», a-t-il prévenu, considérant que «la démobilisation est le pire risque», selon les mêmes sources.

Pour l'heure, il y a au contraire «un effet de la crise ukrainienne sur la remobilisation des électeurs», dont bénéficie logiquement le chef de l'État, commente auprès de l'AFP Jérémie Peltier, directeur des études à la Fondation Jean Jaurès basée à Paris. 

En perte de vitesse, Valérie Pécresse constate «un réflexe légitimiste à l'égard du président de la République», déplorant que «la guerre en Ukraine écrase tout».

«Jamais les enjeux n'ont été aussi importants», a résumé François Hollande, le prédécesseur socialiste d'Emmanuel Macron, citant «la défense, l'Europe, le modèle énergétique, le pouvoir d'achat», ou la lutte contre les inégalités. «Et jamais ces débats ne vont affleurer sans doute pendant tout ce mois», a-t-il déploré.

«Pays en ébullition»

Le président sortant refuse tout débat avant le premier tour, prévu le 10 avril, invoquant l'exemple de ses prédécesseurs, et «préfère le débat avec les Français» à des rassemblements devant un public conquis.

En réponse, François Hollande comme Xavier Bertrand, un des dirigeants de la campagne de Mme Pécresse, lui proposent d'affronter successivement chacun de ses adversaires potentiels du second tour.

«On ne peut pas avoir une élection qui serait une forme de prolongation (sans débat, NDLR), le réveil serait terrible», a estimé M. Bertrand.

«On est un pays en ébullition depuis des années et des années», a-t-il souligné, en référence notamment au mouvement de protestation populaire des «gilets jaunes», en 2018-2019, déclenché par une hausse des prix des carburants, qui flambent d'ailleurs de nouveau en raison de l'invasion de l'Ukraine et des sanctions contre la Russie.

Mais Jérémie Peltier relativise le risque d'un déficit de légitimité d'Emmanuel Macron en cas de réélection dans des circonstances aussi exceptionnelles.

«Certains vont dire qu'il ne s'agit pas d'une élection, mais d'une reconduction, un peu comme quand on reconduit un chef d'entreprise dans un conseil d'administration», dit-il, «mais à la fin la légitimité vient malgré tout d'un scrutin».

La campagne «peine à démarrer et, sans doute, sera-t-elle très courte comme l'ont été les campagnes pour les régionales l'an dernier et les municipales en 2020», explique à l'AFP le sondeur Frédéric Dabi.

«Comme Emmanuel Macron va rester en surplomb», analyse-t-il, «la cristallisation du vote interviendra relativement tard. Il peut y avoir encore de la volatilité d'un électorat à l'autre».

Publicité
Publicité