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L'article provient de Le Journal de Montréal
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«Ma reconstruction, ç’a été d’apprendre à vivre sans mon entraîneur»: Geneviève Jeanson s’ouvre sur sa guérison

CAPTURE D'ÉCRAN TIRÉE DE YOUTUBE/ AGENCE QMI
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Photo portrait de Frédérique De Simone

Frédérique De Simone

2025-09-22T18:38:01Z
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L’ancienne reine du cyclisme québécois, Geneviève Jeanson, qui a fait paraître la semaine dernière une autobiographie dans laquelle elle aborde l’emprise et les abus qu’elle a vécus aux mains de son entraîneur dès l’adolescence, s’est récemment livrée sur sa guérison au balado Ouvre ton jeu. 

S’ouvrant entre autres sur son parcours d’athlète et la tyrannie qu’exerçait sur elle son entraîneur, l'ex-championne du monde a confié à Marie-Claude Barrette qu’elle souhaitait, avec son ouvrage, utiliser sa voix pour faire œuvre utile et nourrir le discours de la survivance.

«En ce moment dans la société, pour les victimes de traumatismes – pas besoin que ce soit aussi complexe que le mien –, il y a le stade de victime, le stade de survivant... et on les laisse au stade de survivant. [...] Moi, j’aimerais pousser la conversation et les outils», a-t-elle dit à l’animatrice, insistant sur l’étape suivant celle de «survivante», où les victimes reprennent le contrôle de leur vie et réussissent à s’épanouir de nouveau.

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«Chaque victime a le droit d’avoir une vie où elle s’épanouit, mais il y a quand même une transition à faire, pour être capable d’utiliser notre expérience. Survivre, c’est déjà bien, mais quand on survit, on est toujours essoufflé. C’est une course contre la montre, contre la vie», a-t-elle ajouté.

«À un moment donné, on peut se donner le droit d’avancer dans sa vie et d’être au cœur de sa vie, mais je trouve qu’il manque comme le pont, en ce moment, dans les outils, dans les expériences», a poursuivi l’ex-athlète.

Dans La cassure, Geneviève Jeanson raconte comment son ancien entraîneur, maintenant âgé de 70 ans, a tissé sa toile autour d’elle pendant au moins dix ans et y décrit sans filtre les abus et la violence qu’elle a vécus, mais témoigne aussi de sa propre résilience.

CAPTURE D'ÉCRAN TIRÉE DE YOUTUBE/ AGENCE QMI
CAPTURE D'ÉCRAN TIRÉE DE YOUTUBE/ AGENCE QMI

«Je devais céder pour survivre», a-t-elle dit à Marie-Claude Barrette.

«Les abus étaient rendus mon identité, même si c’était dans la violence. Je savais que j’étais capable de survivre», a-t-elle poursuivi, confiant que le moment de sa fuite, à 25 ans, et les quelques années qui s’en sont suivies ont été les plus dures de sa vie.

«Je n’avais jamais pris de décision seule. Et là, je me retrouve dans un monde où c’est moi qui prends les décisions. J’étais apeurée», a-t-elle dit.

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L’ex-cycliste professionnelle a également avoué que les beaux moments associés à son sport l’ont aidée à s’accrocher et à garder sa flamme allumée.

«Ma reconstruction, ç’a été d’apprendre à vivre sans mon entraîneur, mais là j’aimerais ça passer au deuxième niveau: apprendre à vivre en tant que Geneviève qui a maintenant des outils, qui dit oui à des projets qui lui font peur. D’apprendre à vivre sans le plafond [imposé par mon entraîneur], la culpabilité et les secrets.»

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