De nouvelles étapes pour Ludivine Reding
Patrick Delisle-Crevier
Celle que l’on a pu découvrir dans la série Fugueuse et qui incarne maintenant Sophia dans la série STAT se confie à nous sur l’importance de ce rôle dans sa carrière, mais aussi sur l’homme de sa vie, avec qui elle vient tout juste d’acheter un duplex.
• À lire aussi: Besoin d'échapper à la grisaille des derniers jours? Ces photos de Ludivine Reding au Mexique risquent de vous faire du bien
• À lire aussi: Cet acteur qui a fait son apparition dans «STAT» est fiancé
Ludivine, comment vas-tu?
Ça va super bien! Je fais beaucoup de doublage dans de belles séries ces jours-ci et j’aime ça. Sinon, il y a mon rôle de Sophia dans STAT qui prend beaucoup de place.
Justement, il y a du changement dans l’air avec cette émission?
Oui, on a terminé les tournages en format quotidien le 30 mars. Le tout s’est terminé avec un dénouement plutôt intense avec de la casse à l’hôpital. À ce jour, je ne sais pas grand-chose et j’ai hâte de voir ce qui s’en vient pour STAT dans un format hebdomadaire annuel. J’ai hâte aussi de voir ce qui attend mon personnage.
Que retiens-tu de ces trois années à tourner dans une quotidienne?
Avoir pu jouer un tel personnage, sur une période de huit mois pendant trois ans, ç’a été un privilège! J’ai tellement appris depuis la saison 1. J’ai pu travailler avec des acteurs de grand talent. J’étais la plus jeune parmi les acteurs principaux et ce fut très formateur pour moi. Je ne suis plus du tout la même comédienne grâce à STAT. J’ai appris à travailler sous la pression, dans l’intensité et sous l’adrénaline; des conditions dans lesquelles je n’avais jamais vraiment travaillé auparavant. Les tournages de STAT vont vite, mais on a trouvé notre rythme et on a une équipe technique incroyable. On a tellement de fun sur ce plateau! On est vraiment une famille dans cette équipe.
Qu’est-ce que tu as trouvé le plus difficile dans un tel rôle?
Ce que j’ai trouvé le plus compliqué, c’est d’apprendre les gestes médicaux, qui sont nombreux et complexes. Parfois, je dois simuler une prise de sang en évitant de montrer à la caméra qu’il n’y a pas d’aiguille au bout de la seringue. Ça exige des manipulations précises et ce n’est pas toujours simple de le faire de façon réaliste.
Y as-tu pensé à deux fois avant de te lancer dans un tel projet?
Non. Ç’a été un oui automatique! C’est une chance incroyable et, surtout, c’est une grande école qui te permet de perfectionner ton métier tous les jours. Je carbure beaucoup aux défis, j’ai donc sauté dans le projet tête première.
Vous passez maintenant d’une quotidienne à une hebdomadaire. Que représente ce changement de rythme?
C’est certain qu’il y a une certaine sécurité qui s’en va avec la fin de la quotidienne. J’embarque à nouveau dans l’inconnu parce que je n’ai aucune idée de ce qui m’attend. Je ne sais pas à quel rythme va une annuelle et, surtout, je ne sais pas du tout ce qui attend mon personnage. Nous recommençons les tournages en juillet. Je sais que mon personnage a survécu à la casse dans l’hôpital, mais je ne sais rien d’autre.
Que représente le personnage de Sophia pour toi?
Elle représente beaucoup, tout simplement parce que c’est la première fois que je joue une femme de mon âge. Les autres personnages que j’ai joués avant étaient tous plus jeunes que moi. J’aime jouer une femme professionnelle, infirmière et qui excelle dans son métier. C’est aussi un personnage complexe, ce qui le rend fun à jouer. Ça me fait du bien de ne pas jouer une adolescente de 18 ans.
Tu as presque 20 ans de carrière si l’on compte le doublage. Dis-moi, as-tu la carrière que tu souhaitais?
Mon Dieu, c’est beaucoup plus que je ne l’aurais pensé. Le doublage est ma passion première et mon père gagne sa vie dans ce domaine depuis fort longtemps. Il est un modèle pour moi et je me suis toujours dit que j’allais faire ça toute ma vie, moi aussi. Mais le jeu devant les caméras prend une belle place et je me sens choyée d’avoir une telle carrière, surtout parce que j’ai souvent auditionné à mes débuts et que ça ne fonctionnait jamais jusqu’à ce que je décroche un rôle dans la série La théorie du K.O. en 2014. Ensuite, j’ai décroché le rôle dans la série Fugueuse et tout a explosé pour moi.
Que gardes-tu comme souvenir de ton rôle de Fanny dans Fugueuse?
Je ne garde que de bons souvenirs. C’est probablement le plus beau cadeau qui m’est arrivé dans ma vie. C’est rare de pouvoir porter une aussi grande série sur ses épaules à un si jeune âge. J’étais naïve et je n’avais aucune idée de ce qui s’en venait avec un tel rôle, mais je ne me suis jamais mis de pression. Mais il y a définitivement une ligne claire entre l’avant et l’après Fugueuse.
Tu es plutôt discrète dans la vie et du jour au lendemain, tu es devenue très populaire. Comment as-tu vécu ça?
J’ai bien vécu ça, mais c’est certain que ma vie a changé du jour au lendemain. En même temps, de me faire aborder par les gens, ce n’est pas quelque chose qui me dérange. Bien au contraire, ça me rend fière de voir que les gens écoutent nos émissions et qu’ils encouragent notre culture québécoise. Mais je me souviens qu’après Fugueuse, j’étais vraiment fatiguée parce que j’avais vécu à 100 milles à l’heure cette aventure pendant huit mois, sans avoir le temps de réfléchir et de réaliser quoi que ce soit. Heureusement, j’ai un bel entourage dans ma vie et une famille très présente.
Quel genre d’enfant étais-tu, Ludivine?
J’étais une enfant facile et de bonne humeur. J’étais une enfant lumineuse qui parlait aux adultes comme s’ils étaient mes amis. Mes parents m’ont eue lorsqu'ils étaient vraiment jeunes et ils m’emmenaient partout! Mon père m’amenait en studio de doublage et à cinq ans, je voulais faire ce métier. Puis, à l’âge de sept ans, j’ai commencé à faire du doublage. Comme je ne savais pas lire, on me tapait sur l’épaule et on me disait la phrase que je devais dire. Pour moi, c’était un jeu et pas un travail. J’adorais ça! J’aimais aussi être entourée d’adultes.
Tu es très proche de ton père?
Oui, nous avons une relation privilégiée. À une certaine époque, nous habitions le même édifice puisque nous avions acheté un triplex ensemble. Il habitait le troisième et moi, le rez-de-chaussée. L’appartement du milieu était loué à un de mes amis. Ensuite, mon père a déménagé à Longueuil et moi, j’ai vendu parce que mon chum et moi venons de nous acheter un duplex que nous rénovons pour en faire une maison unifamiliale. Moi, je ne rénove pas, mais mon chum est toujours sur le chantier. C’en est un gros; nous n’emménagerons pas avant décembre et ça, c’est si tout va bien. Mon chum est comptable et maintenant entrepreneur général. Moi, je m’implique dans les choix à faire et je travaille avec un architecte. C’est vraiment fascinant et excitant de faire ça.

Dis-moi, pensais-tu tomber en amour et être dans une relation aussi longtemps?
Non, surtout que je suis une fille plutôt indépendante qui est bien toute seule. Mais on s’est trouvés, mon chum et moi. On grandit ensemble et on s’élève l’un et l’autre. Après une relation de trois ans avec un autre chum, j’avais besoin d’être seule un peu. Mais finalement, j’ai rencontré Antoine dans une fête d’amis communs. À première vue, nous sommes deux personnes complètement différentes, mais finalement, nous nous ressemblons beaucoup. Le plus drôle, c’est que mon chum est quelqu’un de très discret. Aller sur les tapis rouges et se faire photographier, ça ne le fait pas triper. J’ai quelques amis dans le milieu, mais la plupart sont dans de tout autres domaines. J’aime ça comme ça.
La trentaine arrive bientôt. Quel bilan traces-tu de ta vingtaine?
Un bilan incroyable! Je revivrais cette décennie n’importe quand, car j’ai eu de beaux rôles — ma vingtaine a commencé en grand avec Fugueuse et ma rencontre avec mon chum Antoine. Comme je l’ai rencontré au début de la pandémie, on a pu apprendre à se connaître rapidement en choisissant de vivre le confinement ensemble avec ses meilleurs amis. Ça nous a permis de tisser des liens solides et forts. Ma vingtaine a été passionnante, avec plein de beaux voyages, et nous nous construisons une belle vie ensemble.
Comment entrevois-tu la trentaine?
Si elle peut être aussi belle que ma vingtaine, je vais être heureuse et choyée. Je pense qu’il va y avoir aussi des enfants. Pas immédiatement, mais ça viendra. Mon chum en veut. Moi, j’ai été longtemps ambivalente sur le sujet, mais avec lui, j’en veux. J’ai des amis qui commencent à avoir des enfants, alors on a commencé à y penser plus sérieusement, Antoine et moi. Ça nous tente de plus en plus.
Quel genre de maman penses-tu être?
J’espère être une maman complice et proche de ses enfants. Je veux être une maman cool, un peu comme mes parents l’ont été avec mon frère et moi. Nous pouvions débarquer avec vingt amis chez mes parents et c’était toujours correct. On faisait des fêtes à la maison et nous dormions tous dans le sous-sol. Mes parents aimaient ça nous savoir proches. Ce fut des moments magiques et j’ai envie de reproduire ça avec mes enfants. Je veux aussi leur faire découvrir le monde et les rendre curieux.
En terminant, que pouvons-nous te souhaiter?
J’aimerais jouer au cinéma. Je n’ai pas tourné autant de films que je voudrais et j’aimerais avoir un beau rôle. Je me souhaite ça pour la trentaine. J’aimerais aussi voyager pour le travail. J’ai maintenant un agent à Paris, j’ai décroché un petit rôle dans une série qui a pour titre En terrasse. J’aimerais aussi être capable d’écrire une série un jour. Sinon, si un jour je devais faire autre chose, j’aimerais ouvrir un café. Mais je suis si heureuse dans ma vie en ce moment que je souhaite que rien ne change. Je vis un beau petit bonheur parfait et je vois ça comme un beau cadeau pour le temps que cela va durer.