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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Lowe’s a dit non à des investisseurs d’ici

Un consortium «d’entreprises et partenaires stratégiques québécois» a manifesté un intérêt réel pour RONA

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Photo portrait de Sylvain  Larocque

Sylvain Larocque

2022-11-05T04:00:00Z
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RONA aurait pu redevenir québécois, n’eût été le refus du géant américain Lowe’s de vendre sa filiale de Boucherville à un groupe d’investisseurs dont fait partie la Caisse de dépôt, a appris Le Journal.

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« Nous avons exprimé notre intérêt dès le début comme membre d’un consortium avec d’autres entreprises et partenaires stratégiques québécois. Nous demeurons en contact avec l’acheteur [de RONA, la firme d’investissement new-yorkaise Sycamore Partners] », a déclaré hier Maxime Chagnon, porte-parole de la Caisse.

Identité inconnue

Ce dernier n’a pas voulu donner plus de détails sur cette « expression d’intérêt ». Impossible de savoir quels sont les membres du groupe ni le prix que celui-ci a offert pour RONA.

Chose certaine, la chaîne de quincailleries BMR, propriété de la coopérative agricole Sollio, n’est pas l’un des partenaires de la Caisse, ont confié hier deux sources bien informées au Journal.

Ce n’est pas, non plus, l’homme d’affaires Louis Turcotte, propriétaire depuis l’an dernier de la chaîne Patrick Morin.

« M. Turcotte ne fait pas partie de ce groupe-là », a révélé hier son porte-parole, Raphaël Melançon.

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« C’est sûr que c’est une transaction qui amène des opportunités pour beaucoup de joueurs au Québec, a-t-il ajouté. Je ne vous dis pas qu’il n’y a pas un intérêt [de la part de Louis Turcotte]. »

Chez Canac, une autre chaîne de quincailleries, on s’est montré plus circonspect.

« On ne commente pas les transactions de nos concurrents », a affirmé Patrick Delisle, directeur du marketing pour l’entreprise de Québec.

Dossier clos pour Lowe’s

Même si la Caisse dit garder sa « porte ouverte » dans ce dossier, Lowe’s a tenu à rappeler, hier, qu’elle a conclu « un accord définitif » avec Sycamore.

« Cet accord est le point culminant d’un processus hautement concurrentiel mené par Goldman Sachs conçu pour maximiser la valeur de nos actifs canadiens. Nous croyons que la transaction avec Sycamore Partners représente le meilleur résultat pour nos actionnaires et que Sycamore est le bon partenaire pour les activités canadiennes », a précisé Steve Salazar, porte-parole de Lowe’s au siège social de l’entreprise, en Caroline du Nord.

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, semble lui aussi penser que ce n’est pas cette fois-ci que RONA reviendra entre des mains québécoises.

« Sycamore, ce sont des gens qui ont un horizon de cinq à sept ans, a-t-il dit à La Presse jeudi soir. Notre rôle, c’est de travailler avec des Québécois pour être prêts quand ils seront prêts à revendre. »

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie.
Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie. Photo Stevens Leblanc

Le ministère pas informé

Lowe’s ne semble pas avoir prévenu le gouvernement de son intention de revendre RONA.

« Les dirigeants de Lowe’s n’ont pas contacté les équipes du ministère de l’Économie ou d’Investissement Québec » quant à la possibilité de prendre part à la transaction, a indiqué Jean-Pierre D’Auteuil, porte-parole du Ministère. 

– Avec Valérie Lesage et Martin Jolicoeur 

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