Canadien: vivement le retour à la maison

NASHVILLE | À la suite des dégelées à Sunrise et à Washington, Martin St-Louis avait été clair: il souhaitait voir ses joueurs se comporter de façon plus responsable et jouer avec plus d’ardeur. Ils ont lamentablement échoué.

• À lire aussi: Predators: un environnement presque parfait

• À lire aussi: P.K. Subban n’a jamais voulu quitter Montréal

Mardi soir, au Bridgestone Arena, on a eu l’impression que le message de l’entraîneur-chef du Canadien avait passé dans le vide. Tout au long de la soirée, les porte-couleurs des Predators ont manœuvré à leur guise et convenance dans le territoire du Tricolore. 

Avec pour résultat que les Montréalais ont amorcé l’année 2023 comme ils l’avaient terminé: en se faisant servir une correction. Cette fois, au compte de 6 à 3.

Après Jake Allen à Washington, ce fut au tour de Samuel Montembeault d’être abandonné par ses coéquipiers devant le groupe de mamans.

Incapable de diriger la circulation dans l’enclave ni de contenir la pression exercée par leurs rivaux, le Canadien a accordé trois buts dans les 11 premières minutes de jeu, les deux premiers, ceux de Cody Glass et de Colton Sissons, dans un intervalle de 99 secondes.

« On a deux problèmes flagrants en ce moment : on a de la misère à écouler des punitions et on fait des erreurs dans notre zone », a simplement résumé St-Louis après la rencontre.

• Écoutez le segment sportif de Louis-Antoine Lemire diffusée via QUB radio :

Un autre retard de plusieurs buts

Pour un quatrième match consécutif, le Canadien a donc laissé l’adversaire prendre une avance d’au moins deux buts avant de s’inscrire au tableau. C’était également la quatrième fois de suite qu’il accordait au moins deux buts en première période.

Au cours de la même période, c’était la deuxième fois qu’il voyait ses rivaux faire bouger les cordages trois fois au cours des 20 premières minutes de jeu.

La présence de David Savard, de retour au jeu après une absence de 13 matchs, n’a pas eu un grand effet sur le jeu défensif de l’équipe.

Le défenseur barbu a repris là où il avait laissé avant la blessure au bas du corps qu’il a subie à Edmonton. Il a passé 23 mins 03 s sur la surface de jeu, bloquant quatre lancers.

Mais autour de lui, c’était une véritable catastrophe.

« On fait des erreurs qui nous coûtent cher. On donne de grosses occasions de marquer qui ne laissent aucune chance à Sam [Montembeault] de faire des arrêts », a déclaré Savard.

Cole Caufield, Josh Anderson et Brendan Gallagher ont touché la cible pour le Canadien. D’ailleurs, tout le monde a retenu son souffle en voyant le numéro 22 retraité au vestiaire après s’être blessé au genou gauche lors d’une collision avec Mattias Ekholm. Heureusement, il était de retour à son poste dès la présence suivante.

Un gain dans les 10 derniers matchs

St-Louis et ses hommes n’étaient sans doute pas fâchés de rentrer à Montréal après une séquence de sept matchs sur des patinoires adverses. Séquence de laquelle ils sont revenus avec un dossier de 1-5-1. D’ailleurs, le Canadien n’a savouré la victoire que dans un de ses 10 derniers matchs.

Après un calendrier pour le moins éreintant au cours des dernières semaines, le Tricolore disputera neuf des 13 matchs qui le séparent du week-end des étoiles, au Centre Bell.

3

6

Ce qu'on a remarqué

Douze buts en six matchs

Martin St-Louis a mis le doigt sur deux problèmes pour expliquer les déboires de son équipe : les erreurs coûteuses et la difficulté à écouler des punitions. Les buts de Cody Glass et de Matt Duchene étaient les 11e et 12e accordés par l’unité d’infériorité numérique du Canadien au cours des six derniers matchs. Sans compter que Mattias Ekholm a inscrit le sien alors que Brendan Gallagher venait tout juste de quitter le banc des punitions. 

Difficile pour Edmundson

Joel Edmundson a connu une soirée passablement difficile. Il est celui qui a ouvert la porte des écluses en écopant d’une punition pour avoir envoyé la rondelle dans les gradins dans la troisième minute de jeu. Il était sur la patinoire pour les quatre buts que les Predators ont inscrits à forces égales. Sur le quatrième des locaux, celui de Tommy Novak, Edmundson a bêtement perdu son homme dans l’enclave.

St-Louis au front

En matinée, les journalistes montréalais présents à Nashville avaient convenu de donner une journée de répit à Martin St-Louis. La veille, l’entraîneur-chef du Canadien avait été généreux dans ses réponses et on n’y voyait pas la nécessité de lui reparler. D’autant plus que l’équipe des communications était en mesure de fournir les modifications qu’il entendait apporter à la formation. St-Louis a, néanmoins, tenu à s’adresser aux membres de la presse. « Je n’ai pas l’intention de me cacher», a-t-il indiqué au moment de s’approcher des micros.

Armia sur la passerelle

Joel Armia a été laissé de côté pour faire place à Anthony Richard. C’était la première fois depuis qu’il évolue sous les ordres de Martin St-Louis que le Finlandais prenait place sur la passerelle en étant en pleine santé. L’attaquant finlandais est toujours en quête d’un premier but cette saison. Une léthargie qui, de l’avis de son entraîneur-chef, commence à peser lourd sur ses épaules. « Je crois en Army, a-t-il indiqué en matinée. Offensivement, il n’a pas produit. Plus tu avances sans produire, plus la pesanteur s’accumule. Et c’est une pesanteur mentale. Il a un petit blocage présentement, on veut essayer de l’aider. »

Ce qu’ils ont dit

Même s’il avait affirmé la veille qu’il souhaitait voir ses hommes jouer avec plus de rigueur, Martin St-Louis n’était pas prêt à remettre l’effort de ses joueurs en question pour cette gênante défaite.

« Je ne pense pas que c’était un manque d’effort. C’est l’exécution qui faisait défaut. On s’est tiré dans le pied dès le départ et on s’est encore retrouvé en arrière. »

- Martin St-Louis.

Le jeu défensif du Canadien est si croche que ce sont les gardiens qui en font les frais. Au cours des quatre dernières rencontres, autant Jake Allen que Samuel Montembeault ont tenté de réparer une multitude de pots cassés.

« Sam a quand même fait des arrêts difficiles dont on avait besoin. Mais, il faut absolument corriger ce genre de choses. Il faut donner une chance à nos gardiens de pouvoir faire les arrêts. Ils ne peuvent pas faire face à des occasions de marquer comme ça à tout bout de champ. »

- David Savard

Recevoir des raclées à répétitions, c’est difficile pour le moral. Les rares points positifs sont noyés dans une mer de points négatifs. Néanmoins, Jonathan Drouin est d’avis que personne ne doit baisser les bras. 

« Quand tu perds des matchs par des pointages comme ceux-là, c’est difficile de trouver du positif. Mais même quand c’est rendu 6 à 2 ou 6 à 3, tu dois continuer de jouer. Tu peux quand même t’améliorer dans ces moments-là.»

- Jonathan Drouin

Le Canadien est rentré à Montréal après cette séquence de sept matchs sur des patinoires adverses. Retrouver le Centre Bell et le confort du foyer ne fera pas de tort après avoir maintenu un dossier de 1-5-1 dans ce voyage.

« On est parti pour l’Arizona, le 18 décembre. Ça va faire du bien de mettre notre tête sur notre propre oreiller. »

- Martin St-Louis