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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Louise Tremblay d’Essiambre raconte la vie quotidienne d’une famille nombreuse à la fin de la Seconde Guerre mondiale

À la croisée des chemins, tome 4: Chacun sa route

Louise Tremblay d’Essiambre a écrit plus de 55 romans. Elle est considérée comme l’écrivaine québécoise la plus lue, en librairie comme en bibliothèque publique.
Louise Tremblay d’Essiambre a écrit plus de 55 romans. Elle est considérée comme l’écrivaine québécoise la plus lue, en librairie comme en bibliothèque publique. Photo © Dominique Lafond / Saint-Jean Éditeur
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2024-05-18T07:30:00Z
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Avec Chacun sa route, dernier tome de l’émouvante série À la croisée des chemins de Louise Tremblay d’Essiambre, l’écrivaine à succès raconte le destin des personnages qui ont captivé ses lecteurs. Une famille nombreuse mais dysfonctionnelle, un contexte difficile, des relations toxiques, des tensions, des choix lourds de conséquences et une guerre en arrière-plan: la vie n’est pas facile pour le clan Fitzgerald. 

Le quatrième et dernier tome de la série À la croisée des chemins, Chacun sa route.
Le quatrième et dernier tome de la série À la croisée des chemins, Chacun sa route. Photo fournie par Saint-Jean Éditeur

Dans cette saga campée dans les Cantons-de-l’Est pendant la Seconde Guerre mondiale, Louise Tremblay d’Essiambre raconte la vie d’Ophélie Vaillancourt, qui a épousé Connor Fitzgerald, un homme dont la famille est originaire de l’Irlande.

Tous deux souhaitaient fonder une famille nombreuse. Sans surprise, c’est bien ce qui s’est produit: Ophélie aura 13 enfants. Mais la suite ne va pas nécessairement se dérouler comme un conte de fées, d’autant que les effets de la Seconde Guerre mondiale se font sentir jusqu’au Québec. La famille éclate et ce n’est pas l’harmonie entre frères et sœurs...

Ophélie est partie

Louise Tremblay d’Essiambre ne pouvait pas laisser ses lecteurs sur leur faim, après la fin du tome 3. Il fallait écrire la suite. «Déjà, au départ, Ophélie a posé un geste qui était peu commun à l’époque. Les mères, il y en a qui se faisaient battre et qui restaient là. Elle ne se faisait pas battre, mais ce n’était guère mieux. Elle n’avait pas le choix de partir.»

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Lorsqu’elle habitait à Sainte-Foy, quand elle avait 5-6 ans, Louise se souvient de familles nombreuses près de chez nous. «Il y en avait, des mamans qui avaient toujours l’air fâchées. Je ne trouvais pas ça drôle. On n’avait pas ça chez nous et je me disais: mon Dieu, elle n’est pas chanceuse, sa maman est toujours fâchée. Mais c’était peut-être des femmes qui auraient foutu le camp, à 100 milles à l’heure, si elles avaient pu!» Ophélie, dans le roman, décide de partir.

Pas de happy end à l’américaine

Dans le tome 4, nous sommes en 1946. Les liens vont se retisser au sein de la famille, dit l’écrivaine. «Je n’ai pas fini en happy end à l’américaine. Marjolaine veut un bébé mais n’est pas capable de tomber enceinte. Sa petite sœur, qui fait de la prostitution, tombe enceinte et ne veut pas le garder. C’est pas juste. Mais c’est souvent comme ça, la vie: c’est pas juste.»

Marjolaine et son jumeau ont réussi à recréer une ambiance familiale. «La famille est là et la famille se tient. Les parents n’ont pas été là, mais les enfants ont réussi à refaire une famille qui se tient. Oui, on voit des portes s’ouvrir devant chacun des personnages. Est-ce qu’ils les prendront ou pas? Ça sera leur choix. Mais je ne déteste pas un livre qui a une certaine fin ouverte, où on peut choisir, pour le personnage.»

Louise Tremblay d’Essiambre ajoute qu’elle voulait que ses lecteurs comprennent que les personnages s’en étaient tous sortis, à part l’un d’eux qui va rester en prison. «Il y en a, comme ça, qui sont imbéciles et qui restent imbéciles...»

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Les enfants ont laissé tomber leur père

«À la toute fin, le père demande à déménager. Il se trouve un emploi ailleurs pour le CP. Il se regarde dans le miroir et se trouve beau bonhomme. Tu vois qu’il va aller à la pêche encore une fois pour essayer de se trouver une jeune. Et il veut se refaire une famille. Je veux que le monde soit enragé, à la fin! Parce que des gars comme ça, il y a en a. Un char et une barge.»

«Ça marche pas avec une? On s’en va ailleurs. Ses enfants sont tous partis et l’ont laissé tomber. Ça montre à quel point cet homme-là était borné.»

À la croisée des chemins, tome 4: Chacun sa route

Louise Tremblay d’Essiambre

Saint-Jean Éditeur

Environ 400 pages

  • Louise Tremblay d’Essiambre est mère de neuf enfants.
  • Elle est une écrivaine prolifique et une peintre de talent.
  • Elle est l’autrice de 10 séries et de 56 romans, vendus à deux millions d’exemplaires.
  • Elle est considérée comme l’écrivaine québécoise la plus lue, en librairie comme en bibliothèque publique.

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«À partir de ce jour-là, la vie familiale des Fitzgerald
était partie en vrille. Plus les semaines s’étaient
additionnées, se transformant irrémédiablement en
mois, plus l’évidence s’était faite criante: Ophélie ne
reviendrait pas. Il n’y avait donc plus aucune possibilité
de retour vers le passé, avec comme résultat que
l’ensemble des enfants s’étaient retrouvés à Montréal,
à l’exception de Claudette, bien entendu, puisqu’elle
vivait toujours chez leur grand-mère Léopoldine à
Québec.
Et de Thomas, bien sûr, le deuxième des garçons,
parce qu’il avait été incarcéré à la prison Winter, à la
suite d’un cambriolage.»
- Louise Tremblay d’Essiambre, À la croisée des chemins, tome 4: Chacun sa route, Saint-Jean Éditeur

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