Loi spéciale: «Le gouvernement décide d’utiliser l’arme atomique», déplore le président de la FMSQ
Agence QMI
Le gouvernement n’a pas réellement l’intention de négocier avec les médecins, selon le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), Dr Vincent Oliva, qui dénonce la loi spéciale que Québec compte adopter vendredi.
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En entrevue avec Mario Dumont jeudi sur LCN, il avance que le gouvernement provincial se contredit lui-même en disant vouloir négocier, mais en présentant une offre dite «finale».
Cette dernière a d’ailleurs été rejetée du revers de la main quelques heures à peine après avoir été reçue, mercredi.
«Ils ont dit "nous vous invitons à négocier, mais c’est une offre finale et vous avez 24 heures pour décider", affirme-t-il. C’est un peu particulier comme proposition de négociation. Ce qu’il faut lire derrière ça, c’est que le gouvernement, depuis le début, n’avait pas l’intention de négocier.»
«On pense que c’est une mascarade, parce qu’on est prêt à discuter, mais on pense que le gouvernement ne l’est pas», ajoute-t-il.
M. Oliva défend les moyens de pression employés par les médecins, dont la suspension de l’enseignement.
Il s’est d’ailleurs dit surpris que les médecins omnipraticiens décident si rapidement de mettre en pause les leurs, jeudi, dans le but d’accélérer les négociations avec Québec.
«On est un peu surpris de cette décision, avance-t-il. Ce n’est pas moi tout seul dans mon salon qui décide de mettre fin aux moyens de pression. J’ai un mandat d’une assemblée générale. Le mandat très clair qui m’a été confié, c’est de cesser les moyens de pression si l’on a une entente de principe.»
«Le gouvernement décide d’utiliser l’arme atomique pour encadrer nos conditions de pratique, ce qui est assez particulier, continue-t-il. On n’est pas en train de faire une grève illégale. Ce qu’on fait, ce sont des moyens de pression pour faire réfléchir le gouvernement.»
M. Oliva est inquiet du précédent que cette situation créée.
«Il y a d’autres groupes de travailleurs qui pourraient être pris dans la même situation, dit-il. C’est un peu particulier pour la démocratie. C’est un précédent dangereux. Peut-être que les gens n’ont pas de sympathie parce que les médecins sont riches, mais on va mettre la barre où?»
«À partir de quel salaire est-ce qu’un groupe de travailleurs n’a pas le droit de négocier ses conditions? ajoute-t-il. C’est très particulier comme attitude.»
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus