Location Airbnb interdite sauf en été: 8 M$ de pertes pour Tourisme Montréal

Julien McEvoy
L’interdiction de la location Airbnb à Montréal, sauf en été, va priver Tourisme Montréal de 7 à 8 millions de dollars par année, indique l’organisme dont les revenus sont tirés en partie de la taxe sur l’hébergement.
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«On perd un peu d’argent, mais cet argent peut aller dans les hôtels», explique la vice-présidente de l’organisme, Manuela Goya.
Chaque nuit d’hébergement louée par l'entremise d'une plateforme numérique rapporte 3,50$ à l’État québécois grâce à sa taxe, des revenus qui sont ensuite redistribués.
Les chaînes hôtelières se sont d’ailleurs réjouies de la décision de la mairesse Valérie Plante, jeudi.
«Ça fait des années qu’on plaide pour un meilleur encadrement de la location de logements à court terme de type Airbnb», a indiqué Dominique Villeneuve, de l'Association hôtelière du Grand Montréal (AHGM).
Extrême, selon Airbnb
La plateforme américaine a réagi à l'annonce de la mairesse, jeudi, en qualifiant les règles adoptées par le conseil exécutif de Montréal d'«extrêmes».
L'interdiction va «affaiblir l’économie, nuire aux entreprises locales, faire grimper les prix des hôtels», a déclaré une responsable canadienne d'Airbnb, Alex Howell.
La mesure va restreindre les options d’hébergement pendant neuf fois et portera un coup dur à l’industrie touristique, mais sans pour autant résoudre la crise du logement, plaide l'entreprise étrangère.
Québec pas content
Plus tôt en journée, la ministre du Tourisme du Québec avait accusé l’administration Plante de nuire à la réputation de Montréal.
«La mairesse Valérie Plante cherche un coupable pour son inaction à monter du logement», a lâché Caroline Proulx.
On avait des mots plus doux chez Tourisme Montréal, jeudi.
«Montréal est plus forte que ça», a illustré Manuel Goya, qui ajoute que son organisme est soulagé que l’interdiction ne soit pas à longueur d’année.
S’il est vrai que ça pourrait nuire à Montréal, dit-elle, les logements non conformes offerts sur Airbnb nuisent aussi.
En 2024, les hôtels de la métropole ont été occupés à 71% sur 12 mois et à 82% de juin à septembre, selon l’AHGM et Tourisme Montréal.