LIV Golf: pas la faute des Saoudiens?
Une nouvelle stratégie de défense fait surface à Bedminster


François-David Rouleau
BEDMINSTER, New Jersey | Au troisième tournoi de LIV Golf, une nouvelle défense a surgi quant aux raisons de joindre le circuit. Selon le nouvel enrôlé, les Saoudiens ne sont pas à blâmer pour le tremblement de terre qui secoue l’écosystème du golf.
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Depuis le printemps, les amateurs de golf ont vu défiler les raisons officielles des golfeurs ayant rejoint le circuit. On pouvait distinguer un front commun et des explications communes.
Mais lors de la présentation des nouvelles prises Paul Casey, Charles Howell III et Jason Kokrak mercredi à Bedminster, Casey a jeté le blâme sur les dirigeants des circuits traditionnels pour la division régnant dans le monde du golf.
À son avis, ils endommagent le sport plus que les golfeurs ne le font depuis la mise en branle de LIV.
«Les golfeurs prennent leurs décisions, mais nous n’essayons pas de faire mal à notre sport. Nous laissons ça aux gens responsables du circuit, a répondu l’homme de 45 ans, qui n’a pas démissionné du circuit de la PGA ni du DP World Tour. Dans ce cas, ce sont messieurs [Keith] Pelley et [Guy] Kinnings.»
Pelley est le commissaire du DP World Tour qui a décidé, comme Jay Monahan, de la PGA, de suspendre les déserteurs en plus d’imposer des amendes. Un mécanisme de défense pour garder le «produit» sur le circuit et dissuader ceux qui sont tentés par l’appât du gain rapide.
Coupe Ryder compromise?
Kinnings est quant à lui le directeur de la Coupe Ryder, le prestigieux tournoi biennal géré par le DP World Tour et la PGA d’Amérique. Les dirigeants des circuits ont statué que les golfeurs ayant rejoint LIV Golf ne pourraient plus participer au tournoi. Avec l’exode vers la ligue saoudienne, l’équipe européenne est fortement hypothéquée. L’avenir de la compétition s’assombrit également.
«J’aimerais pouvoir poser des questions à ces messieurs, a poursuivi Casey. Je souhaiterais savoir pourquoi la relation entre le circuit et Golf Saudi s’est autant détériorée. Nous devons répondre à beaucoup de questions. Elles viennent toujours de notre côté, mais jamais du leur», a indiqué Casey.
Ce dernier a ainsi appliqué une nouvelle stratégie pour dévier l’attention.
En 2022, le DP World Tour ne fait aucun arrêt en Arabie saoudite, comme il l’a fait de 2018 à 2021. Il débarque toutefois aux Émirats arabes unis, avec qui il a une longue relation de commandites.
Le beurre et l’argent du beurre
Ayant empoché 36,6 M$ sur le circuit de la PGA et 21,5 M$ sur le circuit européen depuis le début de sa carrière professionnelle, Casey souhaite gagner le beurre et l’argent du beurre. Comme ses nouveaux coéquipiers de LIV.
Couverts d’argent, ils veulent conserver leurs privilèges, c’est-à-dire jouer où ils le souhaitent, participer aux tournois du Grand Chelem et prendre part à la Coupe Ryder. Une véritable utopie.
«Avant de rejoindre LIV Golf, j’étais au courant des ramifications de ma décision. Les règles qui seront mises en place sont hors de mon contrôle. Je voudrais évidemment participer à tous les événements. Beaucoup d’incertitude plane. Nous sommes tous dans le brouillard, ce qui est un peu frustrant», a plaidé le golfeur.