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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Lise Dion sur son infarctus: «J’ai eu un bel avertissement»

Le 3 novembre dernier, l’humoriste avait dû cesser abruptement sa tournée

Lise Dion a parlé à une équipe de TVA pour un documentaire en février dernier, quelques mois après son infarctus.
Lise Dion a parlé à une équipe de TVA pour un documentaire en février dernier, quelques mois après son infarctus. Courtoisie capture d'écran TVA
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Photo portrait de Raphaël Gendron-Martin

Raphaël Gendron-Martin

2024-04-09T02:00:00Z
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Lise Dion va beaucoup mieux. Cinq mois après avoir subi un infarctus, en plein spectacle à Saint-Eustache, l’humoriste de 68 ans embrasse la deuxième chance qu’elle a dans la vie. «J’ai eu un bel avertissement. [...] J’ai dit à mes enfants que si j’étais à l’hôpital et que j’étais à la veille de mourir, je veux qu’ils me tiennent la main avant que je monte l’escalier. Parce que je ne veux pas mourir toute seule.»

• À lire aussi: Lise Dion: «Je n’ai pas démissionné du showbusiness»

L’an dernier, Lise Dion avait annoncé que son actuelle tournée, Chu rendue là, serait sa dernière en carrière. Le tout devait se finir le 22 décembre au Théâtre Manuvie, anciennement L’Étoile Dix30, à Brossard. «On avait un gros party de prévu. Il y avait même une chambre d’hôtel réservée au cas où je fêtais trop!» dit-elle au Journal.

Mais ces grandes célébrations n’ont jamais pu avoir lieu. Le 3 novembre, alors qu’elle commençait son spectacle à Saint-Eustache, Lise a subi un infarctus. Ne se souvenant plus de son texte, elle a bafouillé quelques mots au public, qui a ri de bon cœur en pensant que cela faisait partie du spectacle. Sa fille infirmière, qui était présente en coulisses, est alors venue la sortir de scène.

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  • Écoutez l'entrevue avec Lise Dion au micro de Sophie Durocher via QUB :

Alex Roy, qui faisait la première partie, a ensuite pris le relais pour expliquer aux gens que Lise avait eu un malaise. «Je ne me souvenais même plus de son nom!» dit Lise Dion à propos de l’humoriste qui avait fait ses premières parties une centaine de fois durant la tournée.

Des crises d’angoisse

Quelques heures plus tôt, Lise Dion avait constaté que quelque chose n’allait pas. Tout de suite après le souper au restaurant, elle avait vomi abondamment dans le stationnement d’un café où elle se rendait avec sa fille. «J’ai rarement vomi comme ça, dit-elle. Et là, il y a eu la grosse douleur dans la poitrine. Est-ce que c’était une crise d’angoisse? Je ne le savais pas.»

Lise Dion avait eu beaucoup de crises d’angoisse, qui ressemblaient à des crises cardiaques, dans les mois précédents. C’est ce qui l’avait incitée à annoncer publiquement que sa tournée serait sa dernière en carrière. «C’étaient des messages qu’il serait peut-être temps que j’arrête.»

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Une fois arrivée à l’hôpital de Saint-Eustache, le 3 novembre, Lise Dion a été prise en charge par une urgentologue qui a vu qu’elle avait un problème de cœur. Parce qu’elle avait oublié complètement le texte de son spectacle, l’humoriste pensait jusque-là que sa tête était affectée. «Je me demandais si c’était déjà l’Alzheimer. J’étais comme soulagée que ce soit le cœur, parce que ça se répare.»

Lise Dion s’est fait poser trois stents sur une artère, à gauche du cœur. «Je n’ai rien ressenti de ce côté-là depuis que ç’a été installé», dit-elle.

Sereine avec sa décision

Après les recommandations de son médecin, l’humoriste a pris la difficile décision d’annuler complètement les 17 spectacles qu’il restait à sa tournée. «On en avait déjà tellement reporté à cause de la COVID. Ça ne finissait plus, dit-elle. Je travaille depuis l’âge de 13 ans. J’en ai 68. Je suis désolée parce qu’il m’en restait 17 à faire, mais il faut que je prenne la chance que j’ai eue pour me reposer.»

Lise Dion assure être sereine avec sa décision. «J’ai fait quatre productions [tournées], quand même. Mais j’ai encore un peu des sentiments de culpabilité en dedans, dit-elle avec des trémolos dans la voix. Je ne comprends pas pourquoi j’ai encore de la culpabilité à 68 ans de dire que je vais prendre ma retraite. En même temps, il y a une partie de moi qui dit que c’est correct, que j’ai assez donné. Mais il y a toujours une culpabilité de décevoir le public. C’est là tout le temps.»

Quelques semaines après son infarctus, alors qu’elle tournait un documentaire sur sa carrière pour TVA, Lise Dion s’est rendue au Théâtre Manuvie, là où tout devait se terminer pour de bon. «J’avais envie de boucler la boucle, dit-elle. Mais quand je suis montée sur scène et que j’ai vu les sièges vides, j’ai pleuré ma vie. Je me suis dit que je ne verrais plus les beaux sourires des gens, les voir éclater de rire et s’envoyer la tête par en arrière. Ça m’a pris du temps à en revenir. [...] Faire vraiment ses adieux à la scène, ça fait mal.»

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