L’investisseur futé: que valent les placements de Desjardins et de la Banque Nationale?
«Le Journal» compare certains des produits les plus populaires offerts pendant la saison des REER

Sylvain Larocque
Dans cette chronique publiée toutes les deux semaines, nous vous donnons des idées concrètes pour placer votre argent.
Vous voulez cotiser à votre REER d’ici la date limite du 29 février et vous n’avez pas de compte de courtage? Vous vous demandez quoi penser des produits offerts par votre caisse Desjardins ou votre succursale de la Banque Nationale?
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Votre caisse ou votre banque peut vous vendre trois principaux types de produits d’investissement: des certificats de placement garanti (CPG), des placements garantis liés aux marchés et des fonds communs de placement. Il est habituellement possible de les acheter en ligne.
Parlons rapidement du bon vieux CPG: il s’agit d’un placement hautement sécuritaire, mais qui est «gelé» pendant une période allant de quelques mois à plusieurs années. Il verse généralement un taux d’intérêt fixe. Desjardins et la Banque Nationale offrent actuellement des taux variant entre 4% et 4,65% par année en fonction de la durée. Vous trouverez de meilleurs taux ailleurs, notamment chez Tangerine.

Placements liés aux marchés
Les placements garantis liés aux marchés ressemblent aux CPG, mais leur rendement est variable. Vous ne le connaissez pas au moment d’investir: il dépend de l’évolution d’un panier d’actions cotées en Bourse. Dans le meilleur des scénarios, vous obtiendrez le rendement maximal offert par le placement (par exemple: 30% sur cinq ans, soit environ 6% par année). Dans le pire des scénarios, votre rendement est de zéro, mais au moins vous récupérez votre capital de départ.
C’est une façon réconfortante, sécuritaire et très populaire de profiter de la hausse des marchés. Bien sûr, vous vous en doutez, les institutions financières se rémunèrent pour vous offrir un produit aussi alléchant. Le plafonnement des rendements peut vous coûter cher pendant les périodes de forte progression des Bourses.
Sur son site web, la Banque Nationale publie un document qui fait le suivi de ses plus récentes émissions de CPG liés aux marchés. Il permet de comparer les rendements réels de ces produits avec ceux qu’un épargnant obtiendrait en investissant directement en Bourse.
Notons également que divers frais, pas toujours bien détaillés, peuvent accompagner les placements garantis liés aux marchés, prévient l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Et le gagnant est...
Les fonds communs de placement sont une façon pratique d’investir dans un bouquet diversifié d’actions et d’obligations. Contrairement aux placements garantis liés aux marchés, leur rendement n’est pas plafonné. Ceux qui sont vendus dans les caisses et les banques viennent toutefois avec des frais costauds, de l’ordre de 2% par année.
Sachez que votre caisse n’offre que des fonds Desjardins et la Banque Nationale, que des fonds de sa filiale d’investissement.
Chacune des institutions propose des dizaines de fonds, alors il est impossible de tous les examiner dans une chronique.
J’ai quand même voulu savoir comment ont performé certains des fonds les plus populaires de Desjardins et de la Banque Nationale au cours des dernières années. Je me suis concentré sur les fonds de répartition d’actifs, des produits tout-en-un qui regroupent des actions et des obligations d’émetteurs situés partout dans le monde.
Je vous le donne en mille: les portefeuilles de Banque Nationale Investissements (BNI) ont, dans l’ensemble, eu de meilleurs rendements que les portefeuilles Diapason de Desjardins (voir le tableau ci-dessous).
Sur cinq ans, les portefeuilles de BNI se sont hissés au 1er, au 2e ou au 3e rang quartile de leur catégorie, tandis que les portefeuilles Diapason se sont classés au 3e ou au 4e rang quartile, selon la firme spécialisée Fundata.
Notons toutefois que d’autres fonds de Desjardins ont mieux performé que leurs équivalents de la Banque Nationale. Et il ne faut jamais oublier que les rendements passés ne sont jamais garants de l’avenir!
Avez-vous des suggestions de sujets pour cette chronique? Écrivez-moi: sylvain.larocque@quebecormedia.com.