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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

L’investisseur futé: investir à des sommets historiques

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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2024-06-01T04:00:00Z
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Dans cette chronique publiée toutes les deux semaines, nous vous donnons des idées concrètes pour placer votre argent.

Avec ses records qui se succèdent, l’année 2024 n’est pas facile pour les chasseurs d’aubaines en Bourse. Mais faut-il rester sur les lignes de côté pour autant?

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L’indice phare aux États-Unis, le S&P 500, a franchi un nouveau sommet historique le 19 janvier, plus de deux ans après son précédent record. Depuis, il a multiplié les records, le dernier remontant à la semaine dernière.

Au Canada, l’indice S&P/TSX a lui aussi atteint un nouveau sommet la semaine dernière. En mars, il avait fracassé son précédent record, qui datait de mars 2022.

Pour certains investisseurs, le réflexe est alors de se dire: est-ce que le marché est trop cher? Vaudrait-il mieux attendre une correction pour placer ses billes?

Monter pour mieux redescendre?

«Ça arrive très souvent que lorsque les marchés atteignent de nouveaux sommets, les gens disent “c’est sûr que ça va baisser”», relate Luc Girard, gestionnaire de portefeuille affilié à Desjardins.

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Luc Girard
Luc Girard Photo Desjardins

Le hic, c’est que les Bourses peuvent aussi continuer à monter...

«Si on sort du marché et qu’on manque les dix meilleures journées dans une année, des fois, c’est assez pour manquer le rendement total d’une année», affirme l’expert.

Même s’ils sont parfois espacés de quelques années, les sommets historiques ne sont pas des événements rares. Depuis 2020, il y en a déjà eu une centaine, selon une récente analyse de RBC. 

RBC Gestion mondiale d'actifs
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Plus intéressant encore, même si quelqu’un investissait seulement à des sommets historiques, son rendement ne serait pas affecté de façon significative, a constaté RBC. 

RBC Gestion mondiale d'actifs
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Longues disettes

Bien sûr, les marchés connaissent régulièrement des chutes marquées, comme on l’a vécu en 2022. La morosité peut même durer très longtemps.

On l’oublie, mais après l’effondrement du secteur technologique américain, en 2000, le S&P 500 a mis plus de sept ans à atteindre un nouveau record. Et après la crise financière de 2007-2008, il a fallu attendre plus de cinq ans pour que l’indice retrouve une croissance durable. Des pays comme la France et le Japon ont connu des disettes encore plus longues (20 ans)!

Mais de façon objective, est-ce que le S&P 500 est à un niveau élevé quand on le compare à d’autres périodes? Pour le savoir, on peut utiliser le ratio cours/bénéfices, qui met en relation le cours de l’indice avec les profits des 500 entreprises qui le composent.

La valeur du S&P 500 représente actuellement environ 25 fois les profits. C’est plus élevé que le ratio de 19 fois enregistré en septembre 2022, mais ça reste assez loin de celui de 40 fois inscrit en janvier 2021. Comment le ratio évoluera-t-il? Cela dépendra des profits des entreprises et de l’humeur des investisseurs. Personne ne le sait précisément. 

Le Canada devant les États-Unis?

Pour ce que ça vaut, Brian Belski, stratège chez BMO, prédit que l’indice S&P/TSX surpassera le S&P 500 d’ici la fin de l’année avec un rendement de 9,5% entre juin et décembre, contre 5,5% pour l’indice américain.

«C’est impossible de frapper le timing parfait, alors la meilleure façon d’investir, c’est d’y aller de façon régulière, rappelle M. Girard. Et si psychologiquement, on pense que les marchés sont trop élevés, eh bien, on peut investir par tranches.»

En procédant ainsi, on s’assure que le coût de ses placements diminue avec la chute éventuelle des Bourses. Entre-temps, on peut investir ses liquidités dans des placements sûrs qui donnent actuellement plus de 4% de rendement annuel.

Dans l’incertitude, certains investisseurs apprécient les billets structurés offerts par Desjardins, les banques et Épargne Placements Québec. Ces produits plafonnent le rendement potentiel, mais garantissent le capital investi.

Avez-vous des suggestions de sujets pour cette chronique? Écrivez-moi: sylvain.larocque@quebecormedia.com

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