L’inflation encore pire que prévu, reconnait la Banque du Canada

Agence QMI
Les prévisions sur l’évolution de l’inflation qu’avait mijotées la Banque du Canada sont caduques et en deçà de la réalité, a reconnu la sous-gouverneure Sharon Kozicki vendredi.
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Cette dernière a expliqué, lors d’un discours prononcé virtuellement devant le Colloque sur la macroéconomie et la politique monétaire Banque fédérale de réserve de San Francisco, que l’invasion russe en Ukraine a chamboulé les prévisions.
«L’invasion russe de l’Ukraine accentue les pressions inflationnistes dans le monde et dans notre pays. Cela tient surtout au fait qu’elle a fait bondir les cours mondiaux du pétrole et d’autres produits de base. En conséquence, l’inflation à court terme devrait être plus élevée que ce que nous avions prévu en janvier», a reconnu la sous-gouverneure.
Malgré tout, la Banque du Canada ne perd pas de vue son objectif de ramener le taux d’inflation autour de la cible de 2 % par année. Un premier pas en ce sens a été accompli au début du mois, lorsque le taux directeur a été rehaussé à 0,5 %, après avoir passé deux ans au plancher à 0,25 % afin de stimuler l’économie malmenée par la pandémie.
«Notre objectif principal et notre résolution inébranlable sont de ramener l’inflation à la cible de 2 %. Nous avons pris des mesures en ce sens et continuerons à le faire», a affirmé Mme Kozicki en laissant entrevoir une possible hausse du taux directeur lors de la prochaine mise à jour, le 13 avril prochain.
«L’inflation est trop élevée au pays, les conditions sont tendues sur les marchés du travail et la demande est en vif essor», a reconnu la spécialiste, a soulignant qu’une hausse de 3 à 4 % de l’inflation global peut représenter près de 1000 $ en dépenses supplémentaires par année, pour un ménage dépensant 2000 $ par mois.
«Mes collègues et moi-même sommes conscients que cette situation est particulièrement pénible pour les ménages à faible revenu, car ils ont tendance à consacrer une plus grande part de leur revenu [...] aux produits de consommation courante tels que l’essence et les aliments», a mentionné Sharon Kozicki.