L’inflation alimentaire à 9,7%: faire l'épicerie va continuer de faire mal à votre portefeuille

Julien McEvoy | Journal de Montréal
Si l’inflation ralentit au Canada, l’écart avec l’inflation alimentaire se creuse. Ce qui fait que la facture d’épicerie ne baissera pas de sitôt.
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Au Canada, l’inflation a été de 4,3 % en mars, contre 5,2 % en février, selon l’indice des prix à la consommation (IPC) publié par Statistique Canada hier. Au Québec, elle a été de 4,7 % en mars, contre 5,6 % en février.
C’est encore dans les rayons des supermarchés que les prix tendent à être élevés. La hausse du prix des aliments en mars a été de 9,7 % en épicerie. Elle avait été de 8,7 % en mars 2022, le mois de référence du plus récent calcul.
Quand on ajoute les restaurants (+ 7,1 %), l’inflation alimentaire a été de 8,9 % en mars au Canada. À 4,6 points de pourcentage plus élevés que l’inflation, il s’agit du plus important écart observé depuis 2009.
- Via QUB radio, Michel Girard revient sur le ralentissement de l'inflation dans sa chronique économique :
«C’est une des composantes qui tirent l’inflation vers le haut, même si comme pour l’énergie, le prix des aliments est très volatil», remarque Benoit Durocher, économiste principal du Mouvement Desjardins.
C’est pourquoi, souvent, on retire l’énergie et les aliments du calcul de l’inflation pour avoir une meilleure idée du portrait.
«Mais les gens, eux, ne peuvent pas les retirer de leurs paniers de consommation», concède-t-il.
Pour le mois de mars, deux catégories d’aliments ont plus contribué que les autres à la hausse des prix : la boulangerie (+ 2 % en un mois) et les produits laitiers (+ 1,1 % en un mois).
De bonnes nouvelles malgré tout
Du côté des bonnes nouvelles, l’expert Sylvain Charlebois remarque qu’une baisse de prix est observée dans quatre catégories : viande, poisson, fruits et légumes.
«Ce sont des catégories importantes, mais c’est trop tôt pour dire que ça va arrêter de faire mal, aller à l’épicerie», dit le chercheur de l’Université Dalhousie.
Autre bonne nouvelle, selon Benoit Durocher: le prix des engrais sur les marchés internationaux est «en nette amélioration».
«La corrélation est quand même assez bonne entre le prix des aliments et le prix des engrais. On est assez confiant que le prix des aliments va prendre la même tendance ; même que c’est peut-être déjà commencé», dit l’économiste.
En effet, l’inflation alimentaire est passée de 10,6 % en février à 9,7 % en mars.
La faute aux épiciers?
Lundi, à Ottawa, c’était au tour de Costco de venir dire aux députés du Comité de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes que l’entreprise n’a pas profité de l’inflation alimentaire pour s’enrichir indûment.
Les clients canadiens de Costco paient un prix qui dépend de nombreux facteurs, est venu dire le vice-président exécutif et directeur de l'exploitation de Costco Wholesale International et Canada, Pierre Riel.
Il était le cinquième en lice à venir répondre aux députés, qui mènent une étude sur les augmentations de prix du panier d’épicerie.
Les patrons de Metro, de Loblaw, d’Empire et de Walmart sont déjà venus expliquer qu’ils ne profitent pas de l’inflation pour augmenter les profits.
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