L’incroyable machine d’Héma-Québec qui permet de recueillir 1000 dons de sang par jour

Le don de sang au Québec est une machine bien rodée qui permet d’assurer un approvisionnement en continu dans tous les hôpitaux de la province.

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Environ 1000 personnes par jour se présentent dans une clinique pour donner du sang. Il s’agit d’un véritable tour de force quand on sait qu’à peine 3% de la population adulte accepte de tendre le bras pour la cause.

Derrière ce petit miracle quotidien, il y a une armée de professionnels de la santé, de travailleurs et de bénévoles qui sont à l’œuvre sous la responsabilité d’Héma-Québec.

«Tous les matins, c’est à recommencer», explique la porte-parole, Josée Larivée. Pour parvenir à rejoindre les donneurs, pas moins de 2300 collectes mobiles sont organisées aux quatre coins de la province.

Une moyenne de 90 donneurs se présente à chacune d’entre elles.

«Une collecte, c’est l’équivalent de deux déménagements. C’est donc comme si Héma-Québec menait 20 déménagements par jour aux quatre coins du Québec», indique Josée Larivée.

Sang transporté par avion

Au cours des dernières semaines, des collectes ont notamment eu lieu sur la Côte-Nord. Une opération qui nécessite notamment que les doses recueillies soient rapidement acheminées à Québec par avion.

Au total, quelque 45 départs en avion se font chaque année. En 2025, quelque 7800 culots de sang seront ainsi recueillis dans les régions de la Gaspésie, l’Abitibi-Témiscamingue en plus de la Côte-Nord.

Dans les dernières années, des changements importants sont survenus dans les collectes. On a notamment ouvert la porte aux hommes en couple avec un partenaire du même sexe. Le questionnaire aux donneurs a été uniformisé, étant le même peu importe le sexe du répondant. Ainsi, les hommes doivent aussi indiquer s’ils ont eu une grossesse même si ça ne s’applique pas à eux.

Avec ou sans rendez-vous

Parmi les autres changements, on offre maintenant plusieurs rendez-vous aux donneurs réguliers. Cette mesure a été instaurée de façon plus systématique durant la pandémie pour s’assurer de la distanciation entre les donneurs. Cette façon de faire permet d’effectuer un don beaucoup plus rapidement, soit en moins de 45 minutes.

Les donneurs «spontanés» continuent tout de même d’être acceptés lorsqu’ils se présentent dans une clinique mobile.

«Avec ce mode hybride, les gens qui n’ont pas de rendez-vous vont passer entre deux rendez-vous», explique Josée Larivée.

Il faut également tenir compte du fait qu’entre 12% et 15% des gens inscrits aux collectes ne procéderont pas à un don de sang. En plus de celles qui oublient de se présenter, on compte des personnes qui n’ont pas un taux d’hémoglobine (fer) assez élevé, n’ont pas un poids suffisant, ont voyagé dans certains pays ou subissent un choc vagal au moment du don.

En plus des collectes mobiles, une douzaine de centres de dons répartis dans différents sites au Québec permettent de faire des dons de sang, mais aussi de plaquettes et de plasma.

Les six étapes du don de sang

Lorsque les gens font leur don de sang, une véritable course contre la montre s’organise pour transporter les culots de sang jusqu’aux receveurs dans les hôpitaux. Voici le chemin suivi par votre prélèvement:

Don

Le prélèvement de sang prend en moyenne une dizaine de minutes. Chaque donneur peut choisir entre son bras gauche ou droit. La quantité de sang prélevé est minime par rapport au volume sanguin total, soit environ 1/12 du volume sanguin d’une personne de taille moyenne. En plus du culot de sang destiné à une personne malade ou accidentée, des échantillons sont prélevés pour analyses. Le corps remplace rapidement le sang prélevé. Dans le cas du plasma, il ne faut que 24 heures. Pour les autres composants, il faut moins de huit semaines.

Transport

Une fois prélevés, les culots sont identifiés et mis dans des boîtes à température contrôlée. Ils sont par la suite envoyés vers les laboratoires d’Héma-Québec de Québec ou de Montréal. Dans la plupart des cas, ils sont transportés dans des camions aménagés spécifiquement à cet effet. Pour les collectes en région éloignée, le transport se fait par avion et par camion.

Arrivée au laboratoire

Une fois au laboratoire, il faut agir rapidement puisque le sang est un produit périssable. Malgré tout, il faut respecter un protocole strict et rigoureux. Chaque boîte est inspectée et les culots de sang sont identifiés grâce à un code-barre qui a été collé lors du prélèvement. En tout temps, il est possible de retracer un don lors des déplacements.

Analyses

Les échantillons de sang recueillis lors de la collecte sont analysés pour confirmer le groupe sanguin. On fait également le dépistage de certaines infections comme les hépatites, la syphilis, le virus du Nil occidental, le VIH causant le sida ou d’autres maladies transmissibles par le sang. Si le résultat est positif, le don est détruit et le donneur est informé.

Séparation du sang

Si le résultat est négatif, le sang est séparé en différents composants comme les globules rouges ou les plaquettes. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les malades ne reçoivent pas le sang, mais des composants sanguins. Dans certains cas, les malades peuvent aussi recevoir du cryoprécipité, un concentré de protéines issues du plasma. Les produits sanguins sont ensuite entreposés en attendant d’être acheminés vers les centres hospitaliers. Les globules peuvent demeurer au réfrigérateur durant 42 jours, les plaquettes sont conservées un maximum de sept jours à température ambiante et le plasma peut rester un an au congélateur.

Acheminement à l’hôpital et transfusion

Les différents composants sont acheminés aux hôpitaux. Ces derniers doivent gérer leurs stocks de façon serrée. Selon la période de l’année, des quantités plus importantes de sang peuvent être nécessaires, notamment en raison du risque plus élevé d’accidents. Le sang des donneurs O négatif sera conservé en priorité pour les urgences puisqu’il peut être transfusé à n’importe quel receveur sans avoir besoin de connaître le groupe sanguin de ce dernier.