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Culture

L’humour a aidé Stéphane Rousseau à surmonter les épreuves

«Chanteurs masqués», dimanche 19 h, à TVA et sur TVA +. «Karaoké Club» sera disponible à partir du 21 novembre sur Prime Video.

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Michèle Lemieux

2025-11-13T11:00:00Z
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Stéphane Rousseau n’a pas été épargné par la vie. Il a d’ailleurs relaté certains événements marquants dans sa biographie, Famille royale. Face aux épreuves, ce résilient a choisi de porter un regard positif sur ses expériences, même les plus difficiles. Il a appris très tôt à transformer toutes situations à travers le prisme de l’humour, un talent qu’il a transposé dans sa vie professionnelle. Et parce que nous divertir est ce qu’il sait faire de mieux, il ne se contentera pas d’être l’un des célèbres enquêteurs de Chanteurs masqués: il animera aussi une nouvelle émission complètement déjantée, Karaoké Club!

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Stéphane, on te retrouve à l’animation de Karaoké Club. Qu’est-ce qui t’a séduit dans ce projet?

Quand on m'a approché pour animer un show de karaoké, je n'étais pas sûr. J’ai vu les versions italienne et anglaise, qu’on était prêt à adapter à ma couleur. J’ai donc embarqué dans ce projet et j'ai eu du plaisir. C’est un gros délire. J'ai été agréablement surpris de constater que tous les invités se sont donnés généreusement. Que ce soit Arnaud Soly, Debbie Lynch-White, Karine Vanasse ou les autres, tous sortent de leur zone de confort. Ce n’est pas la plus belle voix qui l’emporte, mais c’est celui ou celle qui se donne le plus. Nous avons eu droit à quelques révélations au passage... Karaoké Club, c’est un beau projet pour mettre son cerveau à off.

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Prime Video
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Autre projet rassembleur auquel tu participes: Chanteurs masqués.

Oui, un autre beau show de divertissement que j’aime beaucoup. Que ce soit dans la vie, sur scène ou à la télé, j’aime m’amuser. L'enfant en moi est très vivant. J’aimerais qu'il se calme un peu, parfois... (rires) Le côté ludique des projets m'interpelle beaucoup. J'ai envie d'avoir du fun avec mes collègues. Je ne veux pas me prendre la tête. Chanteurs masqués, c’est un bon show, et il le prouve depuis maintenant cinq saisons. Ça me permet aussi de rejoindre un public auquel j'aurais moins accès. Je suis toujours agréablement surpris quand un petit bonhomme de six ou sept ans vient me voir pour me dire qu’il regarde Chanteurs masqués. Ça me touche. On fait ce métier pour durer le plus longtemps possible et amuser les gens le plus longtemps possible.

Eric Myre
Eric Myre

Tu as annoncé ton intention de revenir en humour avec un tout nouveau spectacle. Ce sera pour 2026?

Le rodage va débuter en 2026. C'est bien excitant. Ça fait peut-être 10 ans que je ne suis pas monté sur scène, et ça me manquait. J'avais envie de revenir à la scène, mais je ne trouvais pas vraiment l'angle. J'avais besoin de vivre de nouvelles expériences. Puis, il y a un an, il y a eu un déclic et je me suis mis à écrire.

Quel a été ce déclic?

Des moments de ma vie personnelle, des expériences de vie qui transforment ou, du moins, inspirent à faire encore plus preuve d'autodérision. Je compte parler de certains trucs que j'ai pu vivre ces dernières années, parce que j'en ai vécu pas mal. Je me laisse inspirer autant par les bons coups que par les moins bons. Souvent, l'humour est plus fédérateur quand on parle avec sincérité des vrais moments de la vie, de nos failles. Par le passé, j'ai fait des numéros sur mes deuils en lien avec ma famille. Quand on a du recul, on peut raconter comment on a réussi à vivre des expériences parfois traumatisantes et à les transformer en quelque chose de positif. Parce que c’est parfois la seule réponse possible.

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L’humour est nécessaire si on veut s'en remettre?

Tout à fait. Toute ma famille, mis à part ma sœur peut-être, avait beaucoup d'autodérision et d'humour, même dans les moments les plus dramatiques qu'on a pu vivre, notamment la maladie. Il y avait toujours un petit rictus. Sinon, on s’effondre. Je pense que les gens qui ont moins d'humour doivent avoir beaucoup plus de difficultés à passer à travers certaines épreuves. Elles ne font pas moins mal, mais l’humour les allège. Certains ne peuvent pas passer par ce chemin-là non plus. Moi, j'ai besoin de dédramatiser, même dans le quotidien. Sinon, on risque de passer notre vie à brailler.

C’est généralement par le biais de l'humour que tu as réussi à métaboliser tes épreuves?

Complètement. Mais ce n'est pas toujours facile à recevoir pour celui qui est en face. J'ai toujours eu beaucoup de mal avec la confrontation, que ce soit dans le cadre d’une chicane du quotidien ou autre. J'aime m'en sortir assez rapidement, parce que la vie est trop courte pour s'éterniser sur des moments plates. En contrepartie, je prends des shortcuts, et j’avoue que je vais un peu trop vite. Je suis un expert dans le domaine. Plus c'est proche de l'événement, plus ça me fait rire. Un vieil humoriste français disait qu’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. C’est quand même vrai. Il faut calibrer notre langage.

Donne-moi un exemple de shortcut, comme tu les appelles...

Un de mes voisins me parlait souvent contre son beau-père. Et un jour, son beau-père est mort. Quand il me l’a annoncé les larmes aux yeux, je lui ai dit: «Depuis le temps que tu voulais qu’il parte...» J’ai vu qu'il était beaucoup trop tôt pour faire cette blague. Ça n’avait pas de bon sens. Il avait énormément d'humour, mais pas dans ce contexte-là. Je l’ai regretté un peu, quand même. Je me souviens d’avoir passé des soirées avec des scientifiques avec qui je faisais des blagues que, de toute évidence, ils prenaient au premier degré... Ils sont tellement cartésiens!

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Mettre de la fantaisie dans ton quotidien et dans celui des autres, c’est ta force?

J’essaie, mais je peux quelquefois sembler bête dans mes réponses. J'ai un ton, apparemment. Mon père avait un ton. Ma sœur en avait un également. Quand on est rendu à 59 ans, c’est dur à changer. On a pris des mauvais plis. Ce ton peut blesser ou être spectaculaire, parce que je veux puncher, avoir le dernier mot, faire une sortie de piste qui en mette plein la vue. Mais, j’en conviens, ce n’est pas toujours adéquat. Alors il m’arrive de me remettre en question.

Stéphane, tu disais avoir 59 ans et être resté un gamin dans ta tête. Dans ce contexte, comment entrevois-tu le fait d’arriver à 60 ans?

À 60 ans, j’aimerais pouvoir dire à mon enfant: «Pogne-toi un appart!» Il est encore très présent, plus que j'aurais pu me l'imaginer. Le gamin en moi prend énormément de place. On dit qu'il faut garder l'enfant vivant en soi, mais moi, il est plus que vivant, il est actif du matin au soir. Être un gamin, ça peut aussi être une fuite. Comme je le mentionnais dans mon livre, ma mère est décédée quand j'avais 12 ans. Je pense que je suis resté à cette étape de ma vie...

Perdre sa mère à 12 ans, c’est un traumatisme, quand même.

Oui, c’en est un. Quand on parle en bébé à 23 ans, c'est très cute, mais à 60 ans, c'est moins cute. Je ne peux pas dire que ça ne m'arrive pas.

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Puisque tu as perdu tous les membres de ta famille immédiate, as-tu le sentiment d'être privilégié d'arriver à 60 ans?

J'avoue que je me compte chanceux. Je me dis que je vais passer entre les craques et que tout va bien se passer. Je suis assez positif, à ce niveau-là. Quoi qu’il arrive, je me dis toujours que ça va bien aller. Ma famille était ludique. Ce n’était pas une famille plate, mais ça ne les a pas empêchés d'attraper des saloperies.

Stéphane, il faut quand même évoquer ta participation à STAT. Ça compte parmi tes rôles marquants?

Il y a un avant et un après STAT. Jouer aussi intensément, c’est quand même un privilège. Travailler avec Suzanne Clément, Geneviève Schmidt, et tous mes collègues, c’est une chance. Je suis vraiment très bien entouré. Le personnage que Marie-Andrée (Labbé, l’autrice) m'a concocté est fabuleux. Pour avoir côtoyé des préposés aux bénéficiaires plus souvent qu'à mon tour, je sais que c'est eux qui vont dédramatiser, amener un peu de réconfort, d'humour, d’intimité... Disons que je savais où aller puiser pour jouer ce genre de personnage-là. Avec l’équipe, plus on tourne, plus on devient une vraie famille.

Julie Perreault et Stéphane Rousseau font partie des visages de la campagne Nœudvembre 2025, qui sensibilise la population au cancer de la prostate.
Julie Perreault et Stéphane Rousseau font partie des visages de la campagne Nœudvembre 2025, qui sensibilise la population au cancer de la prostate.

C’est ta blonde, Julie Perreault, qui te dirige. Comment ça se passe sur les plateaux?

Avant, elle réalisait sporadiquement, mais c’est elle qui réalise toute la quatrième saison. Tout le monde capote! On l'adore. Comme c'est une très grande actrice elle-même, il n'y a pas mieux qu'un réalisateur qui sait jouer pour diriger des acteurs. C'est toujours fait avec beaucoup de délicatesse. Julie, c’est une fille très spontanée. Si on a réussi notre coup avec une prise, on l'entend rire derrière le moniteur. Si c'est triste, on l'entend pleurer. Elle est avec nous. Comme elle est aussi photographe, elle sait communiquer avec les techniciens. C'est assez fascinant.

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Il faut quand même admettre que ta blonde, elle a tout!

J'avoue que je suis pas mal gâté... Pour vrai. Je pense qu'elle est très heureuse dans ses fonctions de réalisatrice. Elle est vraiment très solide. Je suis content pour elle.

Ce n’est pas donné à tout le monde de travailler avec sa blonde...

Pour nous, ça se passe tellement bien! J'adore ça, parce que notre travail est très demandant, alors nous nous voyons un peu moins souvent à la maison. Heureusement qu'on se voit sur le plateau! C'est un petit lieu privilégié où je me permets de lui faire une petite accolade un peu plus longue que les autres se permettraient. (rires) On se garde quand même une certaine gêne, évidemment. Elle me dirige comme les autres comédiens. Si elle a un parti pris, elle ne me le montre pas. Si j’ai fait une proposition qui n'était pas tout à fait celle qu'elle recherchait, elle ne se gênera pas pour me le dire, comme elle fait avec tout le monde. On est tous traités avec énormément de respect et avec beaucoup de justesse.

Il y a beaucoup de respect et d'admiration entre vous?

Oui, et je pense que c'est important dans un couple d'avoir de l'admiration l'un pour l'autre. Ça fait briller nos yeux, ça nous émeut de voir que notre conjoint, notre conjointe nous éblouit, nous impressionne. Nous sommes complètement différents sur certains aspects, Julie et moi, et tellement semblables sur d’autres. Nous avons chacun nos forces. Nous ne sommes pas en compétition. Nous sommes complémentaires, en fait.

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Ton fils, Axel, est presque devenu un adulte?

Oui, nous avons des grands à la maison. C'est rare que je m'ennuie de la petite enfance, mais récemment, j'étais un peu nostalgique. Je ne me souvenais plus d’Axel, bébé. J’ai regardé de vieilles vidéos, de vieilles images. C’est fou comme on oublie! Aujourd’hui, il est quasiment plus grand que moi. Il est costaud, il a de la barbe et du poil. (rires) Je trouve ça beau de voir ce qu’il devient, tout comme j'adore côtoyer les enfants de Julie, qui sont magnifiques. Ce sont tous des grands, alors nous les laissons vivre leur vie. Nous essayons de les aligner un peu, parfois de les rassurer ou de les encourager, mais d’ici peu, ils voleront de leurs propres ailes. Je suis très fier de mon fils. C'est vraiment un bon garçon.

Sens-tu une fibre artistique chez lui?

C'est un excellent musicien. Il est en concentration musique au collège. Il joue de la basse. Il est très bon, mais c'est plus un gars de char et de hockey. Je ne suis pas certain que la basse soit sa passion. Mais c'est encore tôt pour savoir. Moi, à 17 ans, ça faisait déjà quatre ans que je présentais des spectacles dans les bars...

Quelle jeunesse difficile, quand même... Dirais-tu qu’elle a aussi été formatrice?

Super formatrice. Dans le temps, on ne trouvait pas ça nécessairement difficile. C'était ainsi. Je constate que de nos jours, nos jeunes ont la possibilité de prendre un peu plus leur temps, mais ils ont tellement d'options que ça devient aussi problématique.

En conclusion, Stéphane, tous les domaines de ta vie se portent bien?

Oui, mais j’ai toujours été dans une belle période de ma vie. Même les bouts dans la garnotte. Pour moi, ça fait partie de la game. Alors je prends les bons côtés comme les mauvais avec un grain de sel. Ça aide à garder l’équilibre. De toute façon, tout passe... et de plus en plus vite.

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