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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Présumé terroriste à Lévis: un projet élaboré de plus de 100 000 $

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Dominique Lelièvre | Journal de Québec

2022-11-18T21:19:46Z
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Soupçonné de terrorisme, le Lévisien Gérald Nicolas aurait parlé de sa volonté de faire une révolution armée en Haïti à des proches en plus de laisser des traces d’un plan aussi élaboré qu’inusité, selon un mandat de perquisition et des documents tirés de l’enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) déposés à la cour, que Le Journal a pu consulter. Voici trois faits allégués par la police fédérale dans ces documents.

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Il écrit à Kim Jong Un

Avant que la GRC se mêle du dossier, la police de Lévis a réalisé une perquisition au domicile de Nicolas et de sa conjointe en mai 2021 dans le cadre d’une enquête pour partage d’image intime. Les policiers ont récupéré le téléphone cellulaire de sa conjointe, un ordinateur portable et une tour d’ordinateur.

L’analyse a révélé la présence d’un courriel écrit en espagnol destiné au dirigeant dictatorial de la Corée du Nord Kim Jong Un, dans lequel Nicolas demanderait à recevoir de la formation et des conseils militaires pour l’aider à libérer Haïti. Par ailleurs, un document Word évoquait une demande d’aide militaire de la Chine alors qu’une autre lettre était rédigée à l’intention de la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris. Selon la GRC, Nicolas y décrivait son plan de prendre le contrôle du gouvernement haïtien.

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Un «narcissique», d’après une ex

Des gendarmes de la GRC ont rencontré le 8 août 2021 une ex-compagne de Nicolas. Selon elle, il aurait prévu un budget situé entre 100 000 $ et 200 000 $ pour faire la révolution. Elle avance que le suspect serait allé à Cuba, fin 2019, pour tenter d’acheter des armes et des chars d’assaut, mais qu’il n’y est pas arrivé. Malgré tout, il «disait vouloir faire la révolution pacifique en Haïti». Il aurait aussi voyagé en février 2020 en République dominicaine, au Panama et en Colombie et serait allé deux fois en Floride afin de prendre des cours de tir. 

Selon la GRC, elle qualifie son ancien conjoint de «narcissique, psychopathe et manipulateur», mais elle «n’est pas certaine si Nicolas était seulement un grand parleur ou s’il souhaitait réellement faire la révolution en Haïti».

Rappelons que Gérald Nicolas est accusé d’avoir quitté le Canada pour faciliter une activité terroriste, de facilitation d’une activité terroriste et de fournir des biens à des fins terroristes. Dans des entrevues dans les médias, il a nié vigoureusement les faits reprochés, évoquant une histoire inventée par vengeance par une ancienne fréquentation. Il comparaîtra le 1er décembre.

La révolution, la «seule façon»

Les policiers ont trouvé l’existence de conversations sur WhatsApp entre Nicolas et sa nouvelle conjointe datant d’avril et mai 2021. Selon la GRC, Nicolas y parle d’acheter un terrain en République dominicaine près de la frontière haïtienne. Il chercher à acheter de l’équipement pour établir un campement pour environ 50 personnes et demande l’aide du cousin de sa conjointe, un policier en République dominicaine, pour faire l’achat de cinq armes à feu de gros calibre et de munitions.

Au cours d’un interrogatoire avec la police de Lévis en juin 2021, il «parle de la nécessité de faire la révolution en Haïti pour que le pays puisse se sortir de sa situation. Pour lui, c’est la seule façon».

— Avec la collaboration de Pierre-Paul Biron

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