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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

L’étincelle vers l’or

L’équipe de poursuite féminine a longuement cheminé vers sa victoire olympique

Photo AFP
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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2022-02-17T01:52:14Z
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PÉKIN | C’est fou à quel point la détermination, la volonté d’aider et le désir de changer permettent de tisser de puissants liens dans une équipe. Différentes l’une de l’autre, Isabelle Weidemann, Ivanie Blondin et Valérie Maltais sont aussi complémentaires. Elles ont cheminé ensemble vers un but commun : l’or olympique. 

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Les quatre dernières années n’ont pas été de tout repos pour l’équipe de poursuite en patinage de vitesse sur longue piste. Il aura fallu la curiosité et la volonté de Maltais pour faire changer l’atmosphère.

La discipline de la longue piste diffère de la courte piste. Elle est plus individualiste. Avec ses antécédents et ses succès dans la discipline voisine, la Québécoise souhaitait unir solidement chaque membre de l’équipe en joignant toutes leurs forces et leurs faiblesses. 

De l’avis de chacune, Valérie fut l’étincelle vers cette médaille historique remportée dans une parfaite synergie, mardi. 

Persistante

Elle a bûché fort pour percer l’épaisse carapace de Weidemann. Plus introvertie et silencieuse, moins intéressée à s’ouvrir et à partager ses émotions, tourmentée par la succession des entraîneurs dans l’équipe jusqu’à ce que Remmelt Eldering amène une stabilité en 2018, la patineuse d’Ottawa ne s’est vraiment pas laissé attendrir facilement par la petite nouvelle. Offrant difficilement sa confiance, elle était fermée comme une huître impossible à ouvrir. 

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Dans le prolongement de la pandémie, Weidemann a souhaité changer d’esprit et enfin être plus heureuse. Sa carapace aura finalement craqué.

« Thank God !, s’est exclamée Maltais, qui a vraiment appris à la connaître depuis deux ans, spécialement depuis 10 mois. Izzy a apporté des changements positifs dans sa vie. Auparavant, j’avais de la misère à distinguer le fond de sa pensée. À force d’insister, on a réussi à mieux communiquer et partager. » 

Sur la même longueur d’onde

Pourtant si différentes, elles n’ont fait qu’un, une fois toutes sur la même longueur d’onde. En peaufinant leur stratégie et en utilisant leurs forces et leurs faiblesses, elles ont balayé les trois épreuves de Coupe du monde. Le trio arrivait donc en confiance en Chine. 

Assises l’une aux côtés de l’autre en conférence de presse, mercredi, chacune a raconté la contribution de ses coéquipières.

En meneuse, Weidemann a expliqué que Maltais est la communicatrice et la rassembleuse du groupe. À l’inverse, la Québécoise vante sa persévérance et son éthique de travail.

« Val diffuse bien le message pour qu’on soit toutes sur la même page. Issue du patinage sur courte piste, elle a aussi amené cette curiosité qui avait disparu avec le temps. » 

« Ivanie a toujours apporté cette hargne. Elle se bat à chaque course, a-t-elle ajouté. Quand je suis sur la ligne de départ, je sais qu’elle donnera son 110 %. C’est facile s’investir. Ces deux filles me poussent à vider mon réservoir et tout donner. C’est une dynamique vraiment fructueuse. » 

Plutôt que de vanter ses coéquipières, Blondin a estimé que c’est la personnalité de l’équipe qui en fait son succès. 

« Nous sommes si différentes individuellement. Mais notre but est commun. Je suis tellement fière, car ça n’a pas toujours été facile et nous avons travaillé énormément pour gagner cette médaille. »

Billet doré 

Au lendemain d’une amère déception lors du Championnat du monde aux Pays-Bas, l’an dernier, les trois patineuses avaient passé un pacte. Elles s’étaient promis de tout laisser sur la glace pékinoise aux Jeux. 

Weidemann avait alors bricolé des billets en découpant du papier de construction doré. Elle y avait inscrit la date de péremption à la fin de la saison 2022. Ce « billet doré » glissé sous leur porte a servi d’outil de visualisation.  

Après tout le cheminement, elles ne pouvaient que l’encaisser avec une victoire olympique.

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