Les témoins de l’écrasement d’avion en Haute-Mauricie dimanche se sont vite mobilisés pour tenter de secourir les victimes
Ils ont réussi à contenir l’incendie avant l’arrivée des secours

Marianne Lafleur, Zoé Arcand et Martin Lavoie
Des dizaines de témoins se sont démenés pour secourir les deux occupants d’un avion carbonisé après son écrasement spectaculaire dimanche soir, mais c’était peine perdue.
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«On est plusieurs à avoir vu l’avion tomber. On est tous partis à courir pour aller sur le site d’écrasement. Au bout de la piste il y a une rivière, mais certains n’ont pas hésité à se jeter à l’eau. Un était en paddle board, un autre a nagé et un a même sauté dans un hélicoptère», raconte Karine Morin, présente à l’événement AéroVenture avec un convoi de l’Association Vanlife Québec.
Installés entre la piste d’atterrissage et le lieu de l’écrasement, ses membres ont tous vu l’avion décoller puis peiner dans le ciel.
«C’est là que notre président a crié que ça allait mal finir. Il est parti à la course avec une trentaine de membres avec tous les extincteurs disponibles, nos trousses de premiers soins et un défibrillateur», indique Valérie Marier, porte-parole de l’Association.
Selon nos informations, l'appareil de marque Skystar est immatriculé depuis 2023 au nom de Jean-Pier Godin. On ignorait lundi soir si cet homme de Sainte-Eulalie, au Centre-du-Québec, fait partie des victimes.
Les témoins de l'accident se sont rapidement mobilisés pour contenir l’incendie, avant même l’arrivée des secours. «Je pensais qu’on aurait pu sauver les gens aussi, mais on m’a confirmé qu’ils étaient morts sur le coup», se désole sa collègue Mme Morin.

«Moment irréel»
Le drame est survenu vers 17h dimanche, dans un secteur boisé et inaccessible de La Tuque, près de la route 457.
Peu après avoir décollé, «l’avion s’est écrasé [...] Il y a eu une explosion et une colonne de fumée noire», se remémore le témoin de la scène René Jobin, bouleversé par ce qu’il décrit comme un «moment irréel».
«J’étais le premier arrivé sur les lieux de l’accident et ce que j’ai vu c’était une boule de feu», a déploré Noar Cohen, l’organisateur d’AéroVenture.

Les deux occupants de l’avion participaient à ce rassemblement d’adeptes d’aviation et de pilotes d’avion, d’hélicoptère et d’hydravion au Camp de base Casey, une ancienne base militaire de la Haute-Mauricie.
Des informations circulaient hier dans le milieu de l’aviation, selon lesquelles les deux victimes formaient un couple.
Selon M. Cohen, les défunts avaient décollé de leur base dans le Centre-du-Québec pour camper une nuit à cette célébration de l’aviation.
«Un événement comme ça ce n’est jamais facile, mais dans le domaine de l’aviation ça fait partie des risques. C’est le genre d’événement qu’on ne veut jamais voir», a-t-il déploré.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Avion assemblé
L’appareil impliqué était un Kitfox, un petit avion assemblé à partir d’un kit. Il s’agit d’un ultraléger de type évolué de construction amateur qui satisfait aux exigences de Transports Canada.
Selon l’expert en aviation civile et pilote retraité Jean Lapointe, cela ne comporte pas plus de risques à condition qu’il soit bien monté et bien entretenu.
«[Lors de la chute] le carburant a fort probablement sorti des réservoirs d’essence par l’impact et les étincelles ont mis le feu», explique-t-il.
C’est la Sûreté du Québec (SQ) qui s’est rendue sur le terrain pour mener les investigations.
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