Les téléphones intelligents seraient finalement bénéfiques pour les préados, selon une étude


Sarah-Florence Benjamin
Les téléphones intelligents sont souvent pointés du doigt comme responsables du déclin de la santé mentale chez les jeunes. Des chercheurs de l’Université de Floride Sud (USF) affirment pourtant le contraire.
Selon l’étude de l’USF, plus de 70% des enfants de 11 ans ont leur propre téléphone cellulaire. Certains depuis l’âge de 8 ans.
«Nous avons commencé cette étude en nous attendant à trouver ce que de nombreux chercheurs, enseignants et autres observateurs supposent: la possession d’un téléphone intelligent est néfaste pour les enfants. Non seulement ce n’est pas le cas, mais la plupart du temps, nous avons constaté le contraire», affirme Justin D. Martin, chercheur principal de l’étude.
Les jeunes qui possèdent un téléphone mobile passeraient en effet plus de temps en personne avec leurs amis par semaine. Ils auraient aussi une meilleure estime de soi, seraient moins dépressifs et anxieux et feraient moins de crises de colère que ceux qui n’ont pas de cellulaire.
Cette différence n’est pas due à des facteurs socioéconomiques.
Les enfants issus de foyers plus riches seraient d’ailleurs moins nombreux à avoir un téléphone intelligent que ceux issus de milieux défavorisés, selon l’étude.
Les chercheurs n’ont finalement pu démontrer aucun lien entre l’âge auquel les jeunes ont reçu leur téléphone et l’apparition de problèmes de santé mentale comme l’anxiété et la dépression.
Les réseaux sociaux plus néfastes
L’utilisation des réseaux sociaux avait pour sa part des effets négatifs clairs sur la santé mentale et physique des enfants.
Les jeunes qui publient régulièrement sur les réseaux sociaux sont deux fois plus nombreux à déclarer des symptômes dépressifs que ceux qui le font peu ou jamais (54% contre 25%). Même constat pour les symptômes anxieux: 50% contre 24%.
Les résultats de l’étude tendent donc à démontrer que c’est «ce que les enfants font avec leur téléphone cellulaire et les difficultés qu’ils rencontrent pour réguler l’utilisation de leur appareil, plutôt que le simple fait de posséder un téléphone intelligent, qui peuvent causer des difficultés ou au contraire avoir des effets bénéfiques sur leur vie», souligne Wendy Rote, professeure associée en psychologie à l’USF.
Les chercheurs de l’étude ne recommandent donc pas d’empêcher les enfants de 11 ans et plus d’avoir un cellulaire, mais d’en encadrer l’utilisation.
L’équipe de chercheurs a sondé plus 1500 Américains de 11 et 13 ans.
• À lire aussi: Attaqué au «spray» à ours en vendant sa caméra sur Marketplace
Effets négatifs sur le sommeil
Les chercheurs recommandent également de ne pas laisser les enfants dormir avec leur téléphone intelligent. Le sommeil est le seul facteur de bien-être pour lequel l’étude montre un lien négatif avec la possession d’un cellulaire.
Les enfants qui dorment avec leur téléphone à portée de main rapportent 8,6 heures de sommeil en moyenne, contre 9,3 heures pour ceux dont le téléphone est dans une autre pièce la nuit.
Le quart des enfants interrogés disent dormir avec leur téléphone dans leur lit ou même dans leur main.
• À lire aussi: Les universités canadiennes comme «safe place» pour les scientifiques américains?
• À lire aussi: Les 5 meilleurs cellulaires