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L'article provient de 24 heures

Les universités canadiennes comme «safe place» pour les scientifiques américains?

AFP
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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2025-04-02T19:30:24Z
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Les scientifiques américains en quête d’un «safe place» pour travailler pourront se tourner vers la France. Une université de Marseille offre l’asile scientifique à des experts dont les domaines sont menacés par l’administration Trump. Le Bloc québécois voit le climat actuel aux États-Unis comme une occasion d’attirer des cerveaux au Canada.

Aix-Marseille Université (AMU) lançait, le 6 mars dernier, une campagne de recrutement pour embaucher une quinzaine de scientifiques américains dont les domaines de recherche vont à l’encontre de la vision conservatrice de l’administration Trump. 

Depuis, près de 200 universitaires ont envoyé leur candidature au programme Safe Place for Science

Il s’agit ni plus ni moins d’un «asile scientifique». 

«Ils sont des chercheurs provenant d’universités prestigieuses aux États-Unis comme Stanford, Yale, Colombia et même certains de la NASA», expliquait le président d’AMU, Éric Berton, en entrevue à ICI Première, mardi. 

Ces scientifiques se spécialisent pour la plupart dans les changements climatiques, les sciences humaines et sociales, les études de genre, l’histoire, l’astrophysique, mais aussi dans le domaine de la santé comme la médecine, la biologie et les vaccins à ARN messager. 

Un climat politique hostile

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, des milliers de chercheurs ont vu leur financement coupé ou leur poste supprimé. 

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Et c’est toute la communauté scientifique qui est aux aguets. 

Sur quelque 1600 chercheurs basés aux États-Unis interrogés récemment par la revue scientifique Nature, 75% ont affirmé qu’ils songeaient à quitter le pays en raison du climat politique hostile envers la science. 

Marseille souhaite ainsi devenir un refuge pour ces universitaires. 

AMU consacra plus de 2,3 millions de dollars sur trois ans pour financer le travail de ces exilés scientifiques empêchés de poursuivre leurs travaux ou dont les données de recherche sont carrément supprimées, dénonce M. Berton. 

Le Canada pourrait faire de même

Aix-Marseille est le premier établissement d'enseignement à proposer une telle mesure. 

D’autres universités européennes comme celles de Barcelone, en Espagne, et de Lausanne, en Suisse, constatent cependant une hausse des candidatures de chercheurs américains. 

Dans ce contexte, le Bloc Québécois propose d’imiter AMU. 

«Si Donald Trump veut provoquer un exode des cerveaux, de grâce, aidons-le!», a déclaré le chef Yves-François Blanchet lors de son passage à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), lundi. 

Il estime que le fédéral devrait profiter des coupes de l’administration Trump pour financer le recrutement de chercheurs américains dans les secteurs de l’intelligence artificielle, des sciences quantiques, du biomédical ou de l’énergie propre. 

«Si le Canada ne s’active pas, il manquera encore une occasion historique pour nos institutions de haut savoir. Le Québec pourrait lancer le message au monde entier qu’il est un havre pour les scientifiques en cette époque trouble», a-t-il souligné.

— Avec les informations de Science, du Monde et de l’Agence France-Presse

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