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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Les tarifs douaniers américains de retour sur les petits colis dès vendredi

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AFP

2025-08-28T22:00:22Z
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L'exemption de droits de douane pour l'ensemble des petits colis entrant aux États-Unis va prendre fin à partir de vendredi, entraînant l'imposition de taxes douanières, décision qui a poussé 25 pays à suspendre leurs livraisons de colis vers la première économie mondiale.

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Appelées «de minimis», ces exemptions permettaient jusqu'ici d'envoyer par colis postal des biens d'une valeur inférieure à 800 dollars sans avoir à payer de surtaxe lors de leur entrée sur le sol américain.

Mais par décret publié le 30 juillet, le président américain Donald Trump a décidé de supprimer ces exemptions à compter de vendredi, justifiant cette décision par la volonté de «mettre fin à une faille catastrophique utilisée, entre autres, pour éviter des droits de douane et envoyer des opioïdes synthétiques ainsi que d'autres produits dangereux».

Ces petits colis contiendraient 98% des narcotiques, 97% des contrefaçons et 70% des produits dangereux pour la santé qui ont été saisis durant l'année 2024, selon l'Agence de protection des frontières (CBP).

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Selon un responsable américain, «mettre fin à cette lacune permettra de sauver des milliers de vies en réduisant le flot de narcotiques et de produits dangereux et interdits».

Le gouvernement américain justifie cette mesure par l'explosion de l'envoi des colis postaux, qui est passé, selon ses données, de 134 millions d'unités en 2015 à plus de 1,36 milliard en 2024.

Désormais, les colis d'une valeur supérieure à 100 dollars doivent être soumis aux mêmes droits de douane que les autres importations, soit un minimum de 10%, ou 15% pour ceux provenant de pays de l'Union européenne (UE) et jusque 50% pour l'Inde et le Brésil par exemple.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Avant même son entrée en vigueur, la mesure a commencé à perturber l'envoi de colis vers les États-Unis.

Selon l'agence postale de l'Organisation des Nations unies (ONU), 25 pays ont en effet décidé de suspendre leurs livraisons vers le pays du fait des incertitudes créées par ces nouveaux droits de douane.

Parmi les services postaux ayant fait ce choix figurent ceux de nombreux pays européens, dont l'Allemagne, la France ou l'Italie, mais aussi de pays tels que l'Inde, le Japon, l'Australie ou le Mexique.

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«Clé sous la porte»

La raison invoquée est la brièveté du délai de mise en place de la mesure, alors que le texte prévoit qu'il revient aux «transporteurs et autres parties autorisées à percevoir à l'avance, auprès des expéditeurs, les droits de douane», avant de les reverser à la CBP, selon l'agence postale de l'ONU.

«Faute d’informations complémentaires sur les conditions techniques d’envoi des colis vers les États-Unis, de la part de la douane américaine, nous n’avons d’autre choix que de suspendre temporairement ces envois», a confirmé à l'AFP un responsable de La Poste en France.

Mais pour le gouvernement, «les services postaux étrangers doivent se ressaisir concernant le contrôle et l'utilisation du courrier international en vue de faire du trafic et éviter les droits de douane», assurant que la fin de l'exemption «n'est une surprise pour personne», selon un responsable.

C'est une difficulté supplémentaire, notamment pour les très petites entreprises, qui vont privilégier ce type de paquet, à l'image d'Elizabeth Nieburg, dont l'entreprise britannique vend des chaussettes et sous-vêtements par ce biais à ses clients américains, qui représentent 20% de ses ventes.

«Nos marges sont trop réduites pour pouvoir absorber» ce coût supplémentaire, regrette Elizabeth Nieburg, interrogée par l'AFP.

Même pour des entreprises américaines, l'addition peut être salée, si elles font venir leurs produits en petite quantité de l'étranger, comme la société de Ken Huening. Basée en Californie, elle fait fabriquer ses produits en Chine et au Mexique avant de les envoyer directement à ses clients.

«Les tissus et la fabrication ne sont pas disponibles aux États-Unis actuellement. Ce sera peut-être le cas dans le futur, mais d'ici là nous aurons mis la clé sous la porte», s'inquiète-t-il.

Les «de minimis» faisaient déjà l'objet d'une attention particulière de la part du précédent gouvernement, dirigé par le démocrate Joe Biden, qui avait lancé une première enquête sur le sujet.

Donald Trump avait publié un premier décret visant spécifiquement les petits colis provenant de Chine, qui représentent la majorité de ceux entrant aux États-Unis, expédiés en particulier par des vendeurs comme Temu, Shein ou AliExpress.

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