Les sociétés de transport ont un examen de conscience à faire, croit Guilbault
La ministre des Transports a annoncé que le gouvernement va soumettre ces organisations à un audit indépendant

Gabriel Côté
Les Sociétés de transport en commun ne peuvent rendre leurs services gratuits aux aînés ou hausser le salaire de leurs cadres et attendre que le gouvernement éponge ensuite leurs déficits, lance la ministre Geneviève Guilbault.
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«Ça ne peut plus continuer comme ça, il faut gérer les fonds publics de manière serrée», a martelé la ministre des Transports lors de la présentation de son «offre finale» de 265 millions $ pour éponger les déficits anticipés des Sociétés de transport en commun.
Même dans l’éventualité où les villes accepteraient cette proposition, le problème de fond ne serait pas réglé, a plaidé Mme Guilbault, qui déplore que les sociétés de transport se retrouvent chaque année à demander l’aide du gouvernement pour boucler leur budget.
Audit
Pour cette raison, la ministre compte mandater une firme externe afin de soumettre les 10 sociétés de transports et l’Agence régionale de transport métropolitain à des audits indépendants, et trouver ainsi des manières de couper dans leurs dépenses ou d’augmenter leurs revenus.
Mme Guilbault a rappelé que ce n’est pas le gouvernement, mais les municipalités et les sociétés de transport elles-mêmes qui ont le contrôle de leurs dépenses. «Ils prennent leurs décisions», a-t-elle lâché, avant de donner des exemples qui justifient selon elle un «auto-examen» de la part de ces organisations.
«Quand on augmente les salaires pendant la pandémie, les salaires des cadres, alors que justement il n’y a plus personne dans le transport collectif et qu’on a besoin d’argent pour pallier nos trous budgétaires... Il y a des choses comme ça», a-t-elle affirmé.
La ministre a aussi donné l’exemple de la décision de rendre le transport en commun gratuit pour les aînés à Montréal. «Dans un monde idéal, ce serait gratuit pour tout le monde, mais il y a un coût associé à ça. Et ensuite, on se tourne vers le gouvernement du Québec, puis on demande : financez-nous ça», a-t-elle déploré.
Bras de fer
En attendant, l’offre de Québec de 265 millions $ demeure en deçà des 400 millions que réclament les villes. Les deux parties ne s’entendent pas non plus sur l’ampleur des déficits des sociétés de transport, alors que le gouvernement Legault l’évalue à 376 millions, et les municipalités à 532 millions.
Pour justifier cette différence de calcul, la ministre Guilbault a affirmé que son gouvernement avait trouvé 72 millions $ à couper à l’ARTM, qui relève de sa responsabilité.
Et aux municipalités qui ont prévenu la semaine dernière qu’il risque d’y avoir des diminutions de service si la contribution de Québec n’est pas au rendez-vous, Mme Guilbault a rétorqué vendredi qu’il y a d’autres façons de travailler que de «faire peur aux gens».
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