Les sociétés de jeu en ligne tentent un front commun pour pouvoir concurrencer Loto-Québec
La nouvelle coalition soutient que Québec se prive de plus de 230 M$ par année


Martin Jolicoeur
Les principales sociétés privées de jeu en ligne, dont les activités demeurent illégales au Québec, font équipe afin d’accroître la pression sur Québec et obtenir, à terme, le droit de faire concurrence au monopole de Loto-Québec.
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Par la voix de la nouvelle Coalition québécoise du jeu en ligne, des entreprises telles que Bet99, Draftkings, et RushStreet soutiennent vouloir travailler avec Québec à la mise en place d’un cade réglementaire et ainsi lui permettre d’augmenter ses revenus grâce à la mise en place d’un système de permis, de taxes et de redevances.
L’Ontario, qui s’est doté d’un tel encadrement en 2022, serait parvenu – dès la première année – à tirer 380M$ des activités de ces entreprises, fait valoir la porte-parole Nathalie Bergeron. «En empruntant la même voie, celle d’une permission d’accès au marché, nous estimons que Québec aurait été en mesure de tirer 231M$.»
Hier, le président et chef de la direction de Loto-Québec, Jean-François Bergeron, n’était pas en mesure de réagir à cette annonce. Son porte-parole, Renaud Dugas, a toutefois souligné que le fait que des membres de la nouvelle coalition contreviennent déjà au Code criminel canadien [en offrant illégalement des jeux en ligne aux Québécois] soulevait «beaucoup de doutes et de questions quant à leur véritable intérêt».
«Au Québec, a-t-il poursuivi, il n’y a pas d’ambiguïté, si ce n’est pas Loto-Québec, ce n’est pas légal. Loto-Québec est la seule à pouvoir opérer un site de pari sportif et de casino en ligne 100% légal au Québec.»
Notre demande d’entretien au cabinet du ministre des Finances, Éric Girard, responsable de Loto-Québec, est demeurée sans réponse au moment d’écrire ces lignes. En février, à la suite de reportages sur les ravages vécus par des adeptes du jeu en ligne, M. Girard avait indiqué réfléchir à un moyen d’empêcher ces entreprises d’offrir de tels jeux au Québécois.
Rappelons qu’en 2016, le gouvernement de Philippe Couillard avait fait adopter une loi pour obliger les fournisseurs de services internet à bloquer l’accès aux sites considérés illégaux. La Cour supérieure du Québec avait déclaré cette loi inconstitutionnelle en 2018, une décision confirmée trois ans plus tard par la Cour d’appel.
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