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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Les snowbirds ciblés par un décret de Donald Trump

Ils devront respecter de nouvelles formalités administratives

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Photo portrait de Louis Deschênes

Louis Deschênes

2025-03-08T05:00:00Z
2025-03-08T13:17:24Z
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Après les entreprises canadiennes, Donald Trump s’attaque maintenant aux snowbirds, qui devront conserver avec eux en tout temps une preuve de visiteurs de longue durée, sans quoi ils pourraient faire face à la justice américaine.

• À lire aussi: Des snowbirds se tournent de plus en plus vers le Mexique, qualifié de «nouvelle Floride»

• À lire aussi: Snowbirds: exaspéré par l'accueil des Américains et par Donald Trump, il quitte la Floride plus tôt que prévu

En raison d’un décret signé en janvier dernier, mais passé sous silence, les États-Unis exigent maintenant à tous les visiteurs de 14 ans et plus qui demeurent plus de 30 jours en sol américain un enregistrement obligatoire.

Le département de la Sécurité intérieure délivrera par la suite une preuve d’enregistrement, que les étrangers âgés de plus de 18 ans devront avoir en leur possession.

Marc-André Séguin, associé chez Exeo avocats et expert en immigration américaine.
Marc-André Séguin, associé chez Exeo avocats et expert en immigration américaine. Photo Exeo avocats

Selon Marc-André Séguin, associé du cabinet Exeo Avocats, cette nouvelle mesure vise à contrer tout le phénomène de l’immigration non documentée.

Toutefois, ce sont tous les visiteurs, y compris le million de snowbirds canadiens, qui devront s’y conformer.

«Ils devront traîner avec eux la preuve de leur enregistrement [...] Donc, tu as plein de snowbirds actuellement qui, sans s’en rendre compte, pourraient être exposés à des poursuites criminelles.»

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Empreintes digitales

L’avocat pratiquant le droit de l’immigration aux États-Unis explique que des clarifications ont été demandées aux autorités américaines. D’autant plus que les étrangers seront soumis à la prise d’empreintes digitales, à moins d’une exemption.

Est-ce que les Canadiens seront l’exception? Impossible pour le moment de répondre à cette question.

Tout comme avec les tarifs douaniers mis en place pour contrer une soi-disant invasion de fentanyl, la pertinence des nouvelles mesures touchant les visiteurs canadiens est remise en question par M. Séguin.

«Je peine à comprendre quel est le risque réel qu’on cherche à contrer», dit-il.

Surtout que les autorités frontalières des deux pays collaborent depuis toujours et se partagent une panoplie d’informations.

Les Canadiens sont considérés comme des visiteurs à faible risque, ce qui ajoute à l’incompréhension.

Avant les attentats du 11 septembre, les Canadiens pouvaient même traverser les douanes terrestres sans passeport en brandissant seulement leur permis de conduire.

Formulaire I-94

Les Canadiens qui arrivent par voie aérienne sont déjà enregistrés dans le système électronique de la Sécurité intérieure, qui émet le formulaire I-94 enregistrant les entrées et les sorties des visiteurs.

«C’est automatique, vous pouvez aller voir, vos dernières visites aux États-Unis sont enregistrées directement sur un site web», affirme M. Séguin

Ce dernier ajoute que par la voie terrestre, il est possible que les autorités frontalières n’émettent pas le I-94. Le cas échéant, le visiteur n’est pas enregistré.

Tous ces inconvénients, qui s’ajoutent à la guerre commerciale, pourraient être une raison de plus pour les Québécois de tourner le dos aux Américains.

«Notre bureau reçoit beaucoup plus de demandes de snowbirds qui s’orientent vers le Mexique. La résidence mexicaine est simple et rapide à obtenir et les gens commencent à s’y sentir plus les bienvenus qu’en Floride», confie l’avocat. 

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