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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Les Québécois sont «ouverts» à un pipeline pétrolier, selon François Legault

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Photo portrait de Olivier  Boivin

Olivier Boivin

2025-05-15T12:03:23Z
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Le premier ministre François Legault est d’avis que les Québécois seraient ouverts à ce qu’un oléoduc traverse la province afin de permettre au pétrole de l’Alberta d’être vendu en Europe, entre autres, en raison de la guerre commerciale avec les États-Unis.

• À lire aussi: François Legault va-t-il jeter l’éponge? Voici les raisons qui pourraient motiver le chef caquiste à prendre la sortie ou encore à tenter le tout pour le tout en 2026

De passage au balado «Contact» de l’animateur Stéphan Bureau, le chef de la Coalition avenir Québec affirme que depuis l’arrivée en poste de Donald Trump, il sent que l’opinion publique concernant un tel projet est en train de changer.

«Est-ce que c’est pensable d’avoir un oléoduc qui passe au nord du Québec? Qui pourrait déboucher par exemple dans le port de Sept-Îles? Il y a des projets comme ceux-là qui étaient impensables avant Trump, mais là les Québécois se disent, c’est pas vrai que Trump va contrôler le pétrole qu’on fabrique en Alberta», soutient-il.

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«Donc est-ce qu’on peut l’exporter en Europe en passant par le Québec plutôt que d’être mal pris avec Trump? Il y a une ouverture. Je sens que c’est en train de bouger», mentionne M. Legault.

Le premier ministre estime que la conjoncture économique gagne du terrain sur la transition écologique au sein de l’opinion publique.

«Le mot clé ce n’est plus seulement la décarbonation, affirme-t-il. C’est qu’est-ce qu’on fait pour notre économie. L’Alberta est à peu près dans la même situation avec son pétrole que nous avec notre électricité. Les États-Unis ont besoin de notre électricité et les États-Unis ont besoin du pétrole de l’Alberta, mais ils ne veulent pas l’admettre, mettent des taxes et menacent de ne plus prendre nos produits. Il faut être capable de vendre nos produits ailleurs.»

Selon M. Legault, l’énergie est «l’avenir économique de la planète».

«Pendant un certain nombre d’années, on va encore parler de pétrole et de gaz, mais éventuellement on va se parler d’énergie renouvelable, mentionne-t-il. En Ontario ils vont vers le nucléaire. Nous, on va vers l’hydroélectricité, vers l’éolien, mais la conversation va beaucoup parler sur l’énergie.»

«Pour un certain temps, même nous, on va continuer de consommer du pétrole dans nos autos. Évidemment, on souhaite éventuellement – et il faut sauver la planète – avoir une transition, mais il faut aussi être capable d’assumer qu’à court terme on a accès à des ressources qui, pour l’instant, sont un peu boudées par monsieur Trump, mais, qui pourraient être intéressantes pour d’autres pays», ajoute-t-il.

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Donald Trump pourrait ainsi retarder cette transition.

«Quand on regarde l’Europe, on est un peu en retard, indique le premier ministre. Quand on regarde ce que fait la Chine, par exemple, dans le solaire et pour les véhicules électriques, on est en retard. Quand on regarde Donald Trump, on se dit que peut-être qu’il vient de nous faire perdre quatre ans dans la transition. Même si on perd quatre ans, à moyen terme, elle est nécessaire, cette transition.»

Les municipalités veulent «être dans le coup»

En marge des Assises de l'Union des municipalités du Québec (UMQ) où étaient justement François Legault et Stéphan Bureau pour la conférence d'ouverture, le président de l'UMQ, Guillaume Tremblay, n'a pas voulu trancher à savoir si les villes québécoises étaient en faveur ou non d'un tel projet.

Avançant que la construction d'un oléoduc au Québec aurait clairement des impacts sur l'aménagement du territoire, il a plutôt demandé à davantage de consultation «des gouvernements de proximité».

«Il faut être dans le coup, il faut être consultés, il faut que les citoyens soient consultés», a martelé celui qui est également maire de Mascouche en mêlée de presse jeudi matin.

Rencontre avec Trump?

Lors de sa conversation avec Stéphan Bureau, François Legault a abordé plusieurs autres sujets, notamment les déboires de Northvolt, les négociations avec les médecins, l'arrivée de Mark Carney au pouvoir et la décote du Québec, mais également son désir de rencontrer le président américain à Washington.

Le chef de la Coalition avenir Québec aimerait ainsi négocier une entente à long terme sur l’acier et l’aluminium.

«Moi je serais peut-être prêt à lui faire un "deal" pour lui dire qu’on fait une entente sur 25 ou 50 ans à un bon prix, mais comme ça, il n’aurait plus d’inquiétude sur l’aluminium, parce qu’il est inquiet, dit-il. L’aluminium et l’acier, il a souvent parlé de ça pour dire qu’il faut être capable [d’être autosuffisant].»

«J’espère être capable de le rencontrer [et] de lui expliquer que ce serait gagnant pour le Québec et gagnant pour les États-Unis qu’on fasse une entente ensemble.»

Des équipes du gouvernement du Québec travailleraient d’ailleurs sur ce dossier à Washington.

Voyez des extraits dans la vidéo ci-dessus

- Avec la collaboration de Jean-Philippe Guilbault du Journal de Québec

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