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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Les Premières Nations marchent 275 km pour la réconciliation

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Eve Beauregard | TVA Nouvelles

2022-07-21T18:48:31Z
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Une vingtaine de membres des Premières Nations ont entamé jeudi matin la Grande Marche pour la guérison à Mashteuiatsh au Lac-Saint-Jean.

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Pendant sept jours, les marcheurs vont parcourir 275 km, de Mashteuiatsh jusqu’à Québec, en passant par la route169, le parc des Laurentides, et Wendake.

«500 ans après la colonisation de nos terres, nous sommes encore là à nous tenir debout», a déclaré l'organisateur de la Grande Marche et directeur général de l'organisme Puamun Meskenu, Jay Launière-Mathias. 

«Ce sera un défi très physique, 275 km en une semaine. C'est une grosse marche, mais je pense que la charge émotionnelle risque d’être très forte aussi», a-t-il poursuivi.

Le départ devait se faire symboliquement devant l’ancien pensionnat de Pointe-Bleue, mais la météo en a décidé autrement. Rappelons qu’il a été le dernier pensionnat autochtone financé par le gouvernement et l’Église avant de fermer ses portes en 1991. 

Les cicatrices sont encore douloureuses aujourd’hui pour les survivants. 

«On m’a empêché de vivre ma vie que je vivais en territoire et aussi de parler ma langue, parce qu’on m’avait dit qu’on ne parlait pas plus cette langue-là et que c’était la langue du diable», s’est rappelé Thérèse Thelesh Bégin, elle qui est allée dans un pensionnat à l'âge de 10 ans dans les années 60. Aujourd’hui, elle prend part à la marche pour poursuivre sa guérison. 

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«Je devais avoir environ 35 ans quand j’ai commencé à voir des gens qui en parlaient aussi et c’est comme ça que c’est venu petit à petit à pouvoir enlever la couverte blanche sur le dessus de tout ça», a-t-elle confié avec émotions.

Même chose pour Chantale Niquay qui y est allée aussi, accompagnée de ses parents. «Je marche pour ma guérison, mais aussi celle de mes parents. Mon père encore aujourd’hui n’est pas capable de parler parce qu’il a vu ça atroce», s’est-elle désolée.
Plusieurs jeunes prennent part à cette marche. 

La douleur du passé est aussi omniprésente dans leur vie. «Je ne suis pas allée au pensionnat, mais ma mère est allée et il y a des affaires à l’intérieur de moi que j’ai beaucoup de difficulté à travailler et à guérir et par moment je ne comprends pas d’où ça vient», a expliqué Marilyne Chachay-Piché.

Durant son séjour au Québec, le pape présentera ses excuses pour le rôle de l’Église catholique dans les pensionnats pour enfants autochtones.

«C’est un premier geste qui est honorable, on va espérer que ça ne sera pas le seul geste de l’Église catholique», a espéré le chef du conseil de bande de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique.

Leur périple se terminera sur les plaines d’Abraham, le 27 juillet, jour d’arrivée du pape à Québec.

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