Publicité
L'article provient de Bureau d'enquête

Les policiers promettent d’être aux aguets pour éviter une escalade de la violence liée aux cartels mexicains au Québec

Le crime organisé est en pleine métamorphose, d’après un haut gradé de la police de Montréal

Partager

Félix Séguin, Marc Sandreschi, Jean-Louis Fortin et Eric Thibault

2025-02-14T16:30:00Z
Partager

Fentanyl, cocaïne, méthamphétamine; le fléau du trafic de stupéfiants est revenu au coeur de l’actualité depuis l’élection du président américain Donald Trump. Notre Bureau d’enquête s’est rendu au Mexique, dans le fief des plus gros cartels de drogue au monde. Nous avons aussi découvert à quel point ces organisations sont désormais bien implantées au Québec.


Les autorités policières promettent d’être «aux aguets» pour éviter que les cartels mexicains importent leurs méthodes ultraviolentes au Québec avec leur cocaïne.

• À lire aussi: Des trafiquants montréalais alimentés en cocaïne par les dangereux cartels mexicains ont été filmés en flagrant délit par la police

La place grandissante des cartels mexicains, combinée à l’émergence de nouveaux gangs comme l’Arab Power à Montréal ou le BFM (Blood Family Mafia) du caïd Dave «Pic» Turmel à Québec, est un signe que le crime organisé se «métamorphose», a convenu le commandant Francis Renaud, de la division du crime organisé à la police de Montréal (SPVM), en entrevue avec notre Bureau d’enquête.

Une partie des 752 595$ que la police de Montréal a saisis et qu’avait en sa possession un trafiquant à la solde des cartels mexicains dans l’opération AUXO, le 26 mai 2022.
Une partie des 752 595$ que la police de Montréal a saisis et qu’avait en sa possession un trafiquant à la solde des cartels mexicains dans l’opération AUXO, le 26 mai 2022. Courtoisie

La guerre que livre le BFM aux Hells Angels dans la région de la capitale depuis deux ans a d’ailleurs donné lieu à des méthodes d’intimidation inspirées de celles des cartels au Mexique, dont des séances de torture et de mutilation filmées sur vidéo.

Publicité

«Ça crève les yeux»

«Des individus ou des groupes seront tentés de prendre la pôle [du crime organisé], a expliqué le commandant Renaud. Comment? En utilisant un niveau de violence qu’on n’a jamais vu ou qu’on est moins habitué de voir. Pourquoi? Parce que ça crève les yeux [...], ça décourage la compétition et ça amène une certaine notoriété.

«Mais on est quand même très loin du niveau de violence utilisée par les narcotrafiquants au Mexique. Il ne faudrait vraiment pas se rapprocher de ça. Et on va être aux aguets pour que ça n’arrive pas.»

Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin
Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin

Pas un joueur dans le fentanyl

Aux États-Unis, le président Trump vient de placer les cartels mexicains sur la liste des groupes terroristes en raison de leur implication majeure dans la crise des opioïdes et, surtout, du fentanyl.

Le gouvernement de Justin Trudeau pourrait décider d’en faire autant au Canada.

L’inspecteur-chef Michel Patenaude, de la Sûreté du Québec
L’inspecteur-chef Michel Patenaude, de la Sûreté du Québec Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

«C’est sûr que chaque outil que le gouvernement nous donne pour accentuer ou optimiser des enquêtes sur le crime organisé serait bien vu. Il faudra voir comment ce serait articulé dans la loi et jusqu’où [ces nouveaux pouvoirs] vont s’étendre», a réagi l’inspecteur-chef Michel Patenaude, des enquêtes criminelles à la Sûreté du Québec.

À la Gendarmerie royale du Canada (GRC), la surintendante Marie-Ève Lavallée a toutefois réitéré que les policiers fédéraux ont «peu de dossiers [d’enquête] avec du fentanyl au Québec».

Capture d'écran
Capture d'écran

«Le fentanyl semble être un enjeu plus sur la côte ouest du pays. Au Québec, selon l’information dont on dispose, on n’est pas un joueur dans la production de fentanyl», a précisé cette spécialiste du crime organisé.

Publicité
Publicité