Les «podcasts» ont changé la vie des Denis Drolet: «Nos fans sont des fans fous»

Les billets pour les épisodes live du balado des Denis Drolet, Rince-Crème, se vendent beaucoup plus rapidement que ceux de leur propre tournée. Depuis trois ans et demi, les deux humoristes constatent à quel point le phénomène des podcasts a pris de l’ampleur au Québec. «On a un peu perdu le contrôle avec ça, mais c’est bien le fun», dit Sébastien Dubé, alias Denis barbu.

En juillet 2023, Vincent Léonard et Sébastien Dubé, en compagnie de leur «fou du roi» Marc-André Fleury (Justo-Buy My-Love), ont présenté Rince-Crème devant 2900 fans en délire à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. L'année d'avant, ils avaient écoulé les 900 billets de leur podcast live au Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme en trois heures. Il s'agissait de la vente la plus rapide dans cette salle avec... Charlotte Cardin!

• À lire aussi: Mike Ward, le parrain des «podcasts» d’humour

• À lire aussi: Comédie clubs, réseaux sociaux, balados et festivals: une génération d'humoristes multiplateformes (de Math Duff à Megan Brouillard)

Depuis le lancement de Rince-Crème, en décembre 2020, les deux humoristes ont pris le pari de mettre la quasi-totalité de leurs épisodes uniquement sur la plateforme payante Patreon. Et le risque a fonctionné.

«On n’a jamais été de grands vendeurs de billets, mais nos fans sont des fans fous, un peu comme pour un band rock, dit Sébastien Dubé. Ceux qui nous aiment auraient payé 200$ le ticket. S’abonner pour avoir du Denis chaque semaine, ça les fait bien tripper.»

Les rares épisodes gratuits de Rince-Crème cumulent entre 175 000 et 280 000 visionnements chacun. Ceux exclusifs à Patreon sont regardés de 7000 à 12 000 fois.

Avoir une plateforme payante exclusive permet aux deux comiques d’avoir le contrôle total sur leur univers. «C’est tellement un humour trash que des blagues prises hors contexte pourraient vraiment nous nuire, mentionne Sébastien Dubé. Ça nous protège beaucoup. On sait qu’on perd beaucoup de visionnements [en ne le proposant pas gratuitement], mais on fidélise nos fans.»

«Tout peut arriver ce soir»

Tout l’été, à raison de deux fois par mois, les Denis présenteront Rince-Crème live un peu partout au Québec. Ils ne sont pas les seuls à partir sur la route avec un balado d’humour. Couple ouvert et Le podcast des personnages, entre autres, ont aussi plusieurs dates au calendrier des prochains mois. Alors qu’on compte aussi plus d’une cinquantaine de one-man shows en tournée, comment Les Denis expliquent-ils que des balados peuvent aussi vendre des billets?

«On sent le côté phénomène, répond Sébastien Dubé. C’est sûrement un côté exclusif de «tout peut arriver ce soir». C’est une soirée d’impro par des humoristes qu’ils aiment. Il y a plein de fans qui reviennent à chaque Rince-Crème live parce que c’est un autre invité. Chaque épisode, on fait des stunts [canulars].»

Les balados d’humour en tournée

Rince-Crème (avec Vincent Léonard, Sébastien Dubé et Marc-André Fleury): 20 juin (Sainte-Agathe), 4-5 juillet (Magog), 18 juillet (Saint-Jérôme), 29 août (Sainte-Thérèse), 13 septembre (Val-d’Or), 20 septembre (Chicoutimi), 26 octobre (Laval).

Couple Ouvert (avec Stéphanie Vandelac et Thomas Levac): 13 juin (Théâtre Granada, Sherbrooke), 4 juillet (Théâtre Gilles-Vigneault, Saint-Jérôme), 12 juillet (Club Dix30, Brossard), 15 juillet (La Cage, Longueuil), 11-12 octobre (Théâtre Palace, Saguenay), 24 octobre (Théâtre du Cégep de trois-Rivières), 1^er novembre (Salle Albert-Rousseau, Québec), 8 novembre (Club Dix30, Brossard), 27 novembre (Salle André-Mathieu, Laval).

Le Groulx Luxe (avec Patrick Groulx) : 7 juillet, Festival d’humour de Gatineau

Le Podcast des personnages (avec Jay Laliberté) : 15 juin (Cabaret Guy-Aubert, Victoriaville), 27 juin (Le QG, Rouyn-Noranda), 9 août (Salle André-Hénault, Saint-Charles-Borromée), 13 septembre (Maison des arts Desjardins, Drummondville), 20 septembre (Salle Fenplast, Longueuil), 1^er octobre (Le Carré 150, Victoriaville), 24 octobre (Espace Diffusion, Cowansville), 14 novembre (Église Saint-Antoine de Lavaltrie).

Sous écoute (avec Mike Ward) : 1^er septembre, Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières

Les humoristes sur les balados

Charles Deschamps: «Le podcast est une manière peu coûteuse d’avoir du contenu de format long sur le web et de fidéliser des fans, de rappeler qu’on existe.»

Maxim Martin: «Il y a un vrai plaisir. Je ne sens pas l’obligation d’avoir un podcast parce que tout le monde en a un. La beauté du podcast, c’est de contrôler tes affaires.»

Liliane Blanco-Binette: «Je n’ai pas de podcast, mais j’en veux un pour deux raisons. Premièrement, le côté humain de la chose: rencontrer, parler, créer. Deuxièmement, avoir un podcast et sortir des extraits chaque semaine, c’est une super bonne façon de donner du contenu.»

Jean-Michel Martel: «Pour ma part, mon podcast (Un genre de podcast) n’a ni commanditaires, ni Patreon, ni régularité, mais les gens qui l’écoutent m’en parlent beaucoup et plusieurs curieux sont venus voir mon show car ils ont beaucoup aimé le podcast.»

Pierre-Bruno Rivard: «C’est le fun parce que ça nous fait un contact direct avec le monde qui apprend à nous connaître, tu développes une relation avec les autres. C'est comme si on avait nos propres shows de radio, puis on pouvait échanger.»

Jean-Thomas Jobin: «Les podcasts, pour moi, c’est vraiment la façon avec laquelle je rejoins le plus mon public. Les fans d’humour sont habitués à me voir dans divers podcasts où je suis invité. Et probablement trop invité, aux dires de certains.»