Les partisans des Lions ont enfin droit au bonheur après 32 ans sans victoire en séries


Stéphane Cadorette
Les partisans des Lions ont souffert pendant 32 ans, mais la torture est terminée. Leur équipe a enfin remporté un match éliminatoire.
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On croirait rêver, mais c’est vrai. Les Lions ont bel et bien terminé du bon côté de la clôture, avec une victoire de 24-23 face aux Rams.
Quand le quart-arrière Jared Goff a mis le genou au sol pour écouler les dernières secondes et qu’il s’est relevé, les bras en l’air tel un grand conquérant, les partisans de Detroit qui ont surchauffé le Ford Field ont été montrés à l’écran submergés par l’émotion, en larmes.
Pour une rare fois, il s’agissait de larmes de joie. On peut les comprendre. Les Lions n’avaient pas gagné un duel de séries depuis le 5 janvier 1992. À l’époque, leur stade actuel n’existait même pas. C’était d’ailleurs un tout premier match de séries à l’intérieur du Ford Field, qui a ouvert en 2002.
Depuis ce fameux 5 janvier 1992, les Lions se sont rendus à neuf reprises en séries. Les neuf fois, ils n’ont fait qu’une saucette en perdant dès leur premier match. Cette séquence de neuf défaites était la plus longue dans la NFL. Mais voilà, toute mauvaise chose a une fin!
Les Lions, depuis le tournant des années 2000, c’est 17 saisons perdantes, dont la tristement célèbre saison de 0-16, en 2008. C’est dire à quel point des démons viennent d’être exorcisés.
Tears in the Detroit crowd. What a moment. pic.twitter.com/mmzgdwHu2b
— NFL (@NFL) January 15, 2024
Plusieurs négligés
Ce qui est le plus beau de cette victoire des Lions, c’est que c’est celle de nombreux laissés pour compte.
À commencer par le quart-arrière Jared Goff, qui a été sorti de Los Angeles à coups de pied dans le derrière quelques mois à peine après avoir paraphé une longue prolongation de contrat. L’entraîneur-chef des Rams Sean McVay ne voulait plus de lui et l’a échangé aux Lions.
À Detroit, Goff devait passer en coup de vent. Il ne s’est pas apitoyé et a eu un grand rôle à jouer dans la victoire contre son ancienne équipe, lui qui a complété 22 de ses 27 passes pour 277 verges et un touché.
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La victoire est aussi celle du receveur Amon-Ra St. Brown, qui a capté sept passes pour 110 verges. Au repêchage en 2021, pas moins de 16 receveurs ont été choisis avant lui. Depuis, il s’est hissé parmi les meilleurs du circuit. Sur un deuxième essai et neuf verges à franchir sur la séquence finale des Lions, il est logique qu’il ait capté la passe critique pour le premier jeu victorieux.
Cette victoire est aussi celle de l’entraîneur-chef Dan Campbell, qui était tourné en ridicule à ses débuts à Detroit. C’est lui qui a eu l’audace d’accepter ce jeu de passe quand bien des équipes se seraient contentées d’essayer d’écouler le temps avec des courses vouées à l’échec. Campbell a su insuffler une énorme dose de confiance au sein de ses troupes, lui qui ne recule devant rien.
Cette victoire, c’est celle du porteur David Montgomery, avec 66 verges au total et un touché au sol. Il a terminé la saison avec plus de 1000 verges au sol, lui qui a pourtant été mis dehors de Chicago après quatre saisons.
C’était un peu tout ça, les Lions, cette saison.
Manque d’opportunisme des Rams

Cette rencontre ne devait pas être celle de Goff, mais plutôt celle de son vis-à-vis des Rams, Matthew Stafford. Avec les Lions de 2009 à 2020, il a été excellent, mais n’a jamais été en mesure de leur procurer le bonheur d’une victoire en séries, en trois essais infructueux.
Il a été fumant dans la défaite avec 367 verges et deux touchés, encaissant coup par-dessus coup à répétition sans broncher. D’ailleurs, lorsqu’il a été frappé particulièrement durement sur un jeu, il semblait les yeux dans un autre monde, au sol, mais est resté dans le match après une brève évaluation. Comme quoi le protocole de commotions cérébrales ne semble toujours pas parfait, mais c’est une autre histoire...
Stafford a donc tout fait pour réussir sa rentrée, sans succès. Pour les Rams, la défaite s’explique facilement. En trois présences dans la zone payante, ils se sont contentés de trois placements. Pas besoin de chercher plus loin la raison de leur sortie expéditive des séries.
Les Rams ont eu leur moment de gloire il y a deux ans au Super Bowl. Dimanche soir, même si le match n’avait pas la même ampleur, ce fut au tour des Lions et surtout aux gens de Detroit de goûter au bonheur.
Ils en connaissent un lot sur la patience. Cette victoire en séries est seulement la deuxième pour eux en 65 ans. Ils n’avaient pas vécu un match éliminatoire chez eux depuis le 8 janvier 1994.
Ça faisait donc 30 ans qu’ils attendaient de pouvoir vivre de nouveau ces émotions d’une intensité qu’ils avaient peut-être oubliée.
Trente ans sans un match local en séries, c’est long longtemps! Le plus beau dans tout ça, c’est qu’ils n’ont maintenant qu’à patienter une petite semaine avant le prochain.
LES 3 ÉTOILES DU MATCH
Aidan Hutchinson

Chaque fois qu’on voit Hutchinson terroriser des quarts-arrières, on ne peut s’empêcher de penser aux Jaguars, qui lui ont préféré Travon Walker au premier rang du repêchage en 2022. L’ailier défensif des Lions a réussi six plaqués, dont deux sacs du quart, en plus de frapper Stafford à cinq reprises.
Jared Goff

Pour Jared Goff, la victoire contre une équipe qui ne croyait plus en lui représente une forme de justice poétique. L’attaque des Lions a ralenti en deuxième demie, mais Goff a réussi les gros jeux aux bons moments.
Jared Goff leaves the field to a massive ovation from a crowd that doesn’t want to leave as the Lions win their first playoff game since 1991. pic.twitter.com/XyHdFevq3s
— Lindsey Thiry (@LindseyThiry) January 15, 2024
Puka Nacua

La saison du brillant receveur recrue des Rams s’est terminée comme elle a commencé, avec une performance monstre. Il a capté neuf passes pour 181 verges et un touché, établissant un record pour le nombre de verges pour une recrue dans un match de séries.
Puka Nacua sets a rookie record for receiving yards in a playoff game!
— NFL (@NFL) January 15, 2024
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