Les maires de la Côte-de-Beaupré réclament le retour des navettes fluviales

Les maires de la Côte-de-Beaupré déplorent le choix du gouvernement Legault de ne pas financer les populaires navettes fluviales en 2025; ils réclament leur retour pour 2026. 

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«On veut que ça revienne en 2026. On ne lâche pas le morceau. On va continuer de travailler le dossier pour ramener ça sur la Côte», a lancé en entrevue le préfet de la MRC de La Côte-de-Beaupré, Pierre Lefrançois.

Il rappelle que le gouvernement a participé aux rénovations de 10M$ sur le quai de Sainte-Anne-de-Beaupré. «Il faut que ça serve!»

Dernière minute

Les maires disent avoir appris à la dernière minute ce printemps que le gouvernement Legault ne renouvellerait pas en 2025 le financement des navettes qui desservaient Québec et Sainte-Anne-de-Beaupré. Celles-ci ont accueilli 34 000 croisiéristes l’an passé. Selon les divers scénarios étudiés, les fonds demandés à Québec se chiffraient entre 700 000$ et 1,4 million$.

Le gouvernement souhaitait davantage de participation des municipalités et des usagers, mentionne M. Lefrançois. «On doit trouver un autre système de financement.»

Le maire de Sainte-Anne-de-Beaupré, Jacques Bouchard, souligne que sa municipalité, qui est «dévitalisée», «n’a pas les moyens financiers» d’en faire davantage.

Financement ailleurs au Québec

Il se questionne sur le choix du gouvernement d’abandonner le financement dans la région, alors qu’il se poursuit ailleurs au Québec pour d’autres projets de navettes. «Pourquoi on n’a pas ce que les autres ont?»

«On a eu la nouvelle fin mai. On a eu une rencontre seulement début juin avec le ministre [responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan] Julien parce qu’il était débordé. Je comprends, mais à partir de mi-juin, tu ne peux pas retravailler un modèle d’affaires», déplore M. Bouchard. «On vise 2026.»

L’arrêt des navettes est une occasion manquée de continuer de développer une mobilité douce et durable qui coûte bien moins cher que des autoroutes, rappelle Lucie Charland, vice-présidente développement et affaires publiques chez Croisières AML, qui opérait les navires. «Oui, il y a un coût à ça. Mais pendant que vous flottez sur l’eau, vous n’êtes pas en train de payer pour une route ou de refaire un pont. Le maritime, c’est une infrastructure légère», exprime M^me Charland.

Legs pour la région

Elle rappelle que la ministre Geneviève Guilbault, prédécesseure de M. Julien, voulait faire des navettes un legs pour la région, après la pandémie.

Les navettes, un projet soutenu par la Communauté métropolitaine de Québec, étaient très populaires. Elles accueillaient des touristes, mais aussi des résidents qui transitaient vers Québec. Elles avaient connu une hausse d’achalandage de 40% en trois ans, témoigne M^me Charland, grâce à une tarification réduite. AML est motivée à poursuivre l’aventure, insiste-t-elle.

Bernard Paré, directeur de Développement Côte-de-Beaupré, promoteur du projet, ne jette pas le blâme sur le gouvernement et pointe plutôt un manque de temps pour boucler un nouveau partenariat financier. Le projet n’est pas mort, souligne-t-il, «optimiste» quant à l’idée de parvenir à trouver des solutions pour l’année prochaine.

En cette période de vacances, il n’a pas été possible d’obtenir une réaction de la part du cabinet du ministre Jonatan Julien.

Projet pilote de navettes fluviales*

• Reliaient Québec à Sainte-Anne-de-Beaupré
• Opérées de 2022 à 2024, de la fête des Patriotes à l’Action de grâce
• Coût: 15$ pour l’aller simple en 2022 et 2023 et 5$ en 2024
• 34 000 croisiéristes en 2024
• 40% de la clientèle était composée de citoyens de la Côte-de-Beaupré
• Retombées économiques directes du projet en 2024: 2,89M$
• Retombées indirectes à l’échelle du Québec: 5,2M$
• Ont permis la création directe de 15 emplois

*Source: Développement Côte-de-Beaupré