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L'article provient de 24 heures

Bâtiments fantômes: sur la trace des immeubles abandonnés de Montréal

Photos Alice Fournier, photomontage Benoit Dussault
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Photo portrait de Alice  Fournier

Alice Fournier

2025-06-27T13:46:53Z
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C’est en se promenant dans son quartier pour ramasser de vieilles cannettes qu’Élyse Gamache-Bélisle a eu l’idée de répertorier les bâtiments abandonnés qui croisaient son chemin. Elle les inscrit sur une carte qu’elle a partagée sur les réseaux sociaux.

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Rue Drolet, dans le coin de Villeray. Élyse Gamache-Bélisle croise, un peu par hasard, une maison abandonnée qui détonne dans le quartier fleuri et animé.

«Le toit, la brique, la porte qui est fermée, la végétation... il semble qu’il n’y a pas trop de vie. On dirait bien que c’est abandonné», analyse la Montréalaise.

Si elle en avait les moyens, elle achèterait une des maisons vides pour la rénover et y loger sa famille ou pour en faire du logement abordable.

«D’un côté, on a plein de bâtisses abandonnées et, de l’autre, un besoin criant de logement», déplore-t-elle.

«Il faut que les lieux aient une vocation, il faut que le lieu soit occupé, il faut que ça serve. Ça ne peut pas être des éléphants blancs dans la ville», poursuit celle qui presse la Ville de Montréal à agir contre les bâtiments laissés vacants.

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En octobre 2023, la Ville a justement adopté un nouveau règlement pour obliger les propriétaires à mieux s’occuper de leurs bâtiments vacants. En un an et demi, à peine 63 amendes totalisant moins de 200 000$ ont toutefois été données, rapporte Le Journal.

Des citoyens embarquent

La mère de famille ne semble pas être la seule Montréalaise à se préoccuper des bâtiments abonnés, à en croire les réactions qu’a suscitées la publication de sa carte interactive.

«Dès que j’ai publié sur les groupes communautaires à Montréal, j’ai eu plein de commentaires, raconte-t-elle. Et depuis, ça fait une semaine, il y a plus de 40 lieux qui ont été ajoutés à la carte», mentionne-t-elle.

Jeudi matin, 45 bâtiments abandonnés avaient été identifiés sur la carte d'Élyse Gamache-Bélisle.

Capture d'écran
Capture d'écran

Des logements pas tous égaux

Mais attention: «ce ne sont pas tous les bâtiments abandonnés qui peuvent être transformés en logements», affirme le professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, Jean-Philippe Meloche.

Il rappelle d’ailleurs que plusieurs raisons peuvent expliquer qu’un bâtiment est laissé à l’abandon, comme un décès, des problèmes de zonage ou encore des procédures judiciaires. Des propriétaires choisissent également de laisser leur immeuble vacant le temps qu’il prenne de la valeur, ajoute-t-il.

Il y a aussi des limites à construire à Montréal, soutient Jean-Philippe Meloche.

«Si vous développez tout le potentiel de Montréal demain matin, et pour les 50 prochaines années, vous allez inonder le marché d’offres de bâtiments de toutes sortes, résidentiels ou commerciaux. Puis, finalement, il va y en avoir tellement que ça va faire chuter les prix partout», explique-t-il.

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