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L'article provient de Le Journal de Québec
Culture

Les éditions Leméac publient «Les contes de Josaphat-le-Violon», de Michel Tremblay, dans un recueil magnifiquement illustré par Marc Séguin

L’écrivain et dramaturge Michel Tremblay se réjouit de voir «Les contes de Josaphat-le-Violon» illustrés par Marc Séguin.
L’écrivain et dramaturge Michel Tremblay se réjouit de voir «Les contes de Josaphat-le-Violon» illustrés par Marc Séguin. Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2024-11-30T08:30:00Z
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Pour le plus grand bonheur des amateurs de contes, des inconditionnels de l’œuvre de Michel Tremblay et des fans de Marc Séguin, voici enfin réunis les quatre contes que Nana a reçus en cadeau à la fin de La traversée des sentiments, le troisième volet de La diaspora des Desrosiers. Alors qu’elle est en vacances à Duhamel, chez sa tante Rose, Nana découvre un cahier rempli d’une écriture fine: Les contes de Josaphat-le-Violon. Voici enfin une version illustrée de ces fameux contes.

Marc Séguin a illustré quatre fameux contes de Michel Tremblay dans le nouveau recueil publié chez Leméac.
Marc Séguin a illustré quatre fameux contes de Michel Tremblay dans le nouveau recueil publié chez Leméac. Photo fournie par LEMÉAC ÉDITEUR

Les quatre contes transmis à Nana – la Grosse Femme – représentent un joyau d’écriture dans l’œuvre magistrale de Michel Tremblay. Émouvants, drôles, sincères, authentiques, imagés, colorés, troublants même... on peut leur trouver bien des épithètes. Mais une chose est sûre: ils sont incontournables.

Michel Tremblay, en entrevue, rappelle que son premier livre est un livre de contes fantastiques, publié en 1966, Contes pour buveurs attardés. «Je les avais écrits quand j’avais entre 16 et 19 ans. J’ai commencé comme un auteur de contes.»

«Quand on écrit un roman, il faut développer. Quand on écrit une pièce de théâtre, il faut développer les personnages. Dans un conte, surtout un conte fantastique, il faut qu’il y ait comme un punch, il faut que ça aille vite, que ce soit toujours intéressant pour pas qu’on se perde dans le récit.»

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«Il faut que le récit soit le plus droit possible, qu’on raconte une histoire complète, ou qu’on donne une impression complète avec le moins de pages possible. C’est comme un exercice et pour moi, c’est toujours ben intéressant.»

Un terroir d’une grande richesse

Michel Tremblay trouve qu’au Québec, le terroir est d’une grande richesse en matière de contes. «Dans ma jeunesse, dans mon jeune âge adulte, on l’a comme décrié. On s’en est moqué un peu, il y a une quarantaine d’années. C’était comme mal vu, kétaine.»

«Moi, quand j’ai commencé à écrire mes romans, au contraire, je me suis mis à m’y intéresser puis j’ai décidé très tôt, quand j’ai écrit La grosse femme d’à côté est enceinte, en 1977-78. C’est un bel exercice et c’est l’fun de raconter une affaire qui n’a pas d’allure, mais de façon à ce que la lectrice ou le lecteur y croie. C’est très important qu’on y croie pendant qu’on le lit. C’est ça qui est l’fun!»

La chasse-galerie

Michel Tremblay offre sa version de La chasse-galerie, écrite après avoir relu le conte d’Honoré Beaugrand. «Je me suis donné la permission de faire ce que je voulais avec le conte: prendre l’histoire du canot d’écorce, de la boisson, et d’inventer quelque chose autour de ça, qui m’appartenait à moi. C’était très l’fun à faire.»

Les tricoteuses...

Michel Tremblay a eu envie de ressusciter le terroir culturel québécois qu’on trouvait «kétaine» à l’époque, et le conte La Dame du lac Long en est un très bon exemple.

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«On dit toujours qu’on n’a pas de mythologie... Moi, avec trois tricoteuses et leur mère, j’ai décidé d’inventer une espèce de mythologie québécoise. Au lieu d’être les Parques grecques ou les Nornes du nord de l’Europe, au lieu de tisser le temps, j’ai décidé qu’elles tricotaient le temps. Nos mères, nos arrière-grand-mères, ont toutes été des tricoteuses.»

Ses projets

Michel Tremblay, après sa visite au Salon du livre de Montréal, partira vers ses quartiers d’hiver, à Key West. Des projets? «J’ai écrit une pièce au début de l’année qui va être créée en 2027. Sinon, je suis à la retraite. J’ai toujours dit que quand j’aurais rien à dire, je me tairais. Pour le moment, j’ai pas mal tout dit ce que j’avais à dire, alors j’attends que ça vienne.»

Les contes de Josaphat-le-Violon

Michel Tremblay, illustré par Marc Séguin

Leméac Éditeur

144 pages

  • Michel Tremblay est un chroniqueur prolifique et un dramaturge dont les pièces sont jouées dans le monde entier.
  • Il est l’un des écrivains les plus importants de sa génération.
  • Le cycle des Belles-sœurs, Chroniques du Plateau-Mont-Royal et La diaspora des Desrosiers appartiennent au corpus des œuvres majeures de la littérature francophone actuelle.
  • Marc Séguin est un artiste peintre réputé, un chroniqueur et un écrivain qui a publié des livres remarqués.
  • Il a aussi réalisé un film de fiction (Stealing Alice, 2016) et un documentaire (La ferme et son État, 2017).
  • Son travail d’auteur lui a valu d’être finaliste à de nombreux prix et de remporter le Prix littéraire des collégiens pour La foi du braconnier, en 2009.
  • Michel Tremblay sera en dédicace au Salon du livre de Montréal le vendredi 29 novembre de 17h à 19h, le samedi 30 novembre de 14h à 16h et le dimanche 1er décembre de 14h à 16h.
«Tout le monde sait que l’amitié entre les créatures magiques et les humains est impossible. Et même défendue.»
– Michel Tremblay, Les contes de Josaphat-le-Violon, Éditions Leméac

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