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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Les écoles secondaires ravies du retour en classe

Le retour en classe à temps plein est toutefois accueilli de façon plus mitigée par des élèves

Aussi élève de cinquième secondaire, Megan Ouellet (à gauche), en compagnie de son amie Mariève Labbé, estime qu’« il y a des pour et des contre » au retour en classe à temps plein en ce temps de pandémie, mais que « ça va être bien pour notre réussite scolaire ».
Aussi élève de cinquième secondaire, Megan Ouellet (à gauche), en compagnie de son amie Mariève Labbé, estime qu’« il y a des pour et des contre » au retour en classe à temps plein en ce temps de pandémie, mais que « ça va être bien pour notre réussite scolaire ». Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2021-03-17T02:18:59Z
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Directeurs d’écoles, enseignants et parents applaudissent haut et fort le retour à temps plein des élèves de la fin du secondaire en zone orange, alors que les avis sont davantage partagés dans les rangs des élèves, a constaté Le Journal.

«On est tous prêts à ouvrir une bouteille de champagne!» lance Luc Paquet, directeur de l’école secondaire du Mont-Sainte-Anne, à Beaupré.

L’enseignement en ligne une journée sur deux a contribué à creuser l’écart entre les jeunes plus autonomes et ceux qui ont plus de difficultés à s’organiser, explique-t-il.

Davantage de jeunes montrent des signes dépressifs alors que d’autres ont développé des problèmes de consommation dans ces journées qu’ils ont passées seuls à la maison depuis le début d’octobre, ajoute le directeur.

«Le retour à temps plein, ça fait vraiment l’unanimité», dit-il.

Le Journal a rencontré plusieurs élèves de l’école secondaire La Seigneurie, dans le secteur Beauport, mardi, pour recueillir leurs témoignages. Même s’il aime faire ses travaux chez lui en pyjama, le finissant Xavier (à droite sur la photo) dit « qu’à un moment donné, il faut revenir sur la track ». L’élève était avec ses amis Mathis, Gabriel et Frédéric.
Le Journal a rencontré plusieurs élèves de l’école secondaire La Seigneurie, dans le secteur Beauport, mardi, pour recueillir leurs témoignages. Même s’il aime faire ses travaux chez lui en pyjama, le finissant Xavier (à droite sur la photo) dit « qu’à un moment donné, il faut revenir sur la track ». L’élève était avec ses amis Mathis, Gabriel et Frédéric. Photo Stevens LeBlanc

«Excellente nouvelle»

Sébastien Gaudet Boulay, qui enseigne l’univers social à l’école secondaire de Rochebelle à Québec, croit aussi qu’il s’agit d’une «excellente nouvelle» pour ses élèves. 

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«La motivation n’a jamais été aussi basse, dit-il. Avec le retour à temps plein, on va pouvoir plus intervenir. En présence, c’est plus facile de comprendre ce qui se passe avec les élèves.»

  • Écoutez l'entrevue de Pierre Nantel avec le Dr Gilles Julien sur QUB radio: 

Plusieurs jeunes ont aussi poussé un soupir de soulagement. 

«Je suis vraiment content, je suis tanné d’être assis devant mon écran. J’attends ça depuis le premier jour», lance Philip Carreau, élève de cinquième secondaire à l’école Jean-de-Brébeuf à Québec, qui a trouvé l’expérience «dure pour le moral».

Les jeunes rencontrés par Le Journal mardi étaient toutefois partagés sur la question.

Aussi finissante, Koralie Blain (à gauche), ici avec ses amies Noémie Asselin et Audrey-Anne Bédard, affirme que les élèves devront encore une fois vivre des changements.
Aussi finissante, Koralie Blain (à gauche), ici avec ses amies Noémie Asselin et Audrey-Anne Bédard, affirme que les élèves devront encore une fois vivre des changements. Photo Stevens LeBlanc

Bouffée d’air frais

La nouvelle a aussi été accueillie comme une bouffée d’air frais dans certaines familles. 

«Il était temps!» lance Janot Pagé-Kroft, mère d’une adolescente de 15 ans qui «l’a échappé solide» depuis le début de l’enseignement hybride. 

Sa fille Magalie, qui avait jusqu’ici toujours «très, très bien réussi» à l’école, s’est retrouvée en quelques semaines complètement démotivée et en retard dans plusieurs matières, après avoir passé plusieurs journées seule à la maison.

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«Ça ne s’est vraiment pas bien passé, c’était affreux», lance Mme Pagé-Kroft. «Ma fille a eu droit à du soutien et du soutien de la part de l’école, mais ce dont elle avait besoin, c’était un retour à l’école à temps plein.»

Les yeux de son ado se sont illuminés lorsqu’elle a appris mardi qu’elle reprendrait le chemin de l’école chaque jour. «Pour elle, c’était du gros bonheur», raconte sa mère.

Dur retour à la réalité pour des ados  

Horaire régulier, encadrement plus strict, masques en classe et consignes sanitaires à respecter : le retour à l’école à temps plein ne fait pas la joie de tous les ados, même si plusieurs reconnaissent que ce changement risque d’être bénéfique pour eux. 

«Il y a des pour et des contre. Ça va être bien pour notre réussite scolaire, mais il y avait aussi des bons côtés à l’enseignement en ligne», lance Megan, une élève de cinquième secondaire.

Un commentaire qui est revenu à plusieurs reprises, mardi, alors que Le Journal a interrogé une trentaine de jeunes aux abords des écoles secondaires La Seigneurie et Jean-de-Brébeuf, à Québec.

Se réveiller cinq minutes avant le début d’un cours, avoir plus de flexibilité dans son horaire, pouvoir «gamer» entre deux cours : voilà autant de raisons qui empêchent plusieurs jeunes de célébrer lorsqu’ils envisagent la fin de l’école en ligne un jour sur deux.

S’adapter, encore une fois

La perspective de porter le masque en classe chaque jour et l’obligation de s’adapter à un autre chambardement en cours d’année freinent aussi les ardeurs de certains.

«Ils ont baissé la valeur de la première étape parce qu’on avait vécu trop de changements, là, ils vont nous faire revivre les mêmes changements alors que l’étape vaut plus. Je trouve ça poche», lance Koralie Blain, qui est en cinquième secondaire.

D’autres craignent aussi que les assouplissements ne mènent à un retour en zone rouge. 

«J’ai peur qu’on retourne en arrière. On veut juste avoir notre été, c’est ça qui est le plus important», lance Amylie, qui est en troisième secondaire.

Du temps avec les amis

Des élèves qui termineront leur secondaire cette année tiennent toutefois à passer «le plus de temps possible» avec leurs amis, alors que d’autres reconnaissent que l’école à la maison est «pas mal moins motivante» et plus difficile pour la concentration.

«C’est sûr que c’est l’fun de faire ses travaux chez nous, en pyjama. Mais ça sera pas de même toute la vie. À un moment donné, il faut revenir sur la track», lance Xavier.

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