Les droits civiques déclinent rapidement aux États-Unis depuis le retour de Trump, prévient un organisme


Sarah-Florence Benjamin
Les États-Unis font partie de la dernière liste de surveillance de Civicus, une organisation qui fait état des pays où il y a une érosion rapide des droits civiques. La raison de cet ajout: «l’assaut de l’administration Trump sur les normes démocratiques et la coopération internationale.»
Les États-Unis font maintenant partie de la liste de surveillance du Civicus Monitor, qui suit l’état des droits civiques dans 198 pays.
La liste répertorie des pays où il y a une détérioration «des conditions des espaces civiques en lien avec la liberté de réunion pacifique, d’association et d’expression», explique Mandeep Tiwana, co-secrétaire général de Civicus.
Les États-Unis se retrouvent sur la «watch list» aux côtés du Pakistan, de la République démocratique du Congo, de l’Italie et de la Serbie.
Des «attaques sans précédent sur l’État de droit»
Civicus qualifie les politiques adoptées par l’administration Trump depuis janvier d’«attaques sans précédent sur l’État de droit, jamais vues depuis l’époque du maccarthysme au 20e siècle».
Dans un communiqué, Civicus cite comme exemple les licenciements de masse des employés fédéraux, la nomination de loyalistes à des postes-clés du gouvernement, le contrôle de l’accès des médias aux breffages présidentiels, la répression des manifestants pro-Palestine, le retrait d’instances internationales comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Conseil des droits de l’homme, le gel de l’aide internationale et fédérale et les tentatives de démantèlement de l’USAID.
«Des décrets restrictifs, des reculs institutionnels injustifiables et des tactiques d’intimidation [...] créent une atmosphère qui décourage la dissidence démocratique», dénonce Mandeep Tiwana.
Malgré que l’administration Trump se déclare championne des droits individuels, elle semble vouloir «supporter seulement ceux [les droits individuels] des gens qui sont d’accord avec eux», s’inquiète-t-il.
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Libertés «limitées»
Civicus classe l’état des libertés civiques dans un pays selon une cote : ouvertes, limitées, entravées, réprimées ou fermées. Les États-Unis se retrouvent dans la catégorie «limitées».
Durant le premier mandat de Trump, nos voisins du sud avaient glissé vers le statut «entravées», à la suite de la répression des manifestations Black Lives Matter et de militants écologistes.
Il ne serait pas étonnant de voir les États-Unis retomber dans cette catégorie dans un avenir rapproché, prédit le co-secrétaire général de Civicus.
L’organisation s’inquiète des conséquences que pourraient avoir les propos de l’administration Trump sur des régimes autoritaires dans le monde.
– Avec les informations de The Guardian