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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Des républicains accusent Tim Walz et les démocrates d'appuyer le «meurtre légal» de bébés

AFP
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2024-08-06T19:13:26Z
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Moins d’une heure après la nomination de Tim Walz comme colistier de Kamala Harris, le populaire influenceur politique Charlie Kirk a accusé l’élu démocrate de supporter le «meurtre légal» de bébés naissants. «L’avortement après la naissance» est une théorie mensongère véhiculée par Donald Trump à laquelle de nombreux républicains croient dur comme fer.

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Dans un message vu plus d’un million de fois sur X (anciennement Twitter), l’activiste conservateur félicite le gouverneur démocrate du Minnesota pour sa nomination comme colistier, avant d’y aller d’une série d’attaques.

«Vous avez les lois sur l’avortement les plus radicales du pays. Aucune limite. Chaque année, cinq à six bébés naissent vivants et sont ensuite assassinés “légalement” en vertu des lois que vous soutenez», a écrit celui qui est suivi par plusieurs millions de personnes sur les réseaux sociaux.

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Cette attaque fait référence à un mensonge complotiste abondement partagé par Donald Trump et repris par plusieurs républicains: «l’avortement après la naissance» serait permis dans certains États démocrates comme la Californie, New York et le Minnesota.

Dans les derniers jours, des vidéos du duo humoristique The Good Liars montrant des partisans républicains qui défendent cette désinformation sont devenues virales sur les réseaux sociaux. 

@thegoodliars Many conservatives believe ab***ion is happening after birth and use this false information to push for ab***ion bans. #rnc #milwuakee #wisconsin #interview #fyp ♬ original sound - The Good Liars

«En Californie, vous pouvez les tuer [les nouveau-nés] jusqu’à quatre semaines après leur naissance», affirme notamment un homme dans une vidéo vue plus de huit millions de fois.

Un mensonge visant à interdire l’avortement

Aux États-Unis, les opposants à l’avortement se servent régulièrement des termes «exécution», «meurtre» ou encore «infanticide» pour parler des interruptions volontaires de grossesse (IVG).

Or, aucun État américain ne permet le meurtre d’un bébé naissant.

Cette affirmation est remise de l’avant quand les démocrates s’opposent à des projets de loi conservateurs qui visent à interdire ou à restreindre le droit à l’avortement, comme le Born-Alive Abortion Survivors Protection Act, proposé à quatre reprises au Congrès américain par des républicains entre 2015 et 2023.

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S’il était adopté, le projet de loi exigerait que les médecins fassent tout en leur pouvoir pour sauver la vie d’un enfant qui serait né et aurait survécu après une tentative d’avortement, sans quoi ils s’exposeraient à des poursuites criminelles.

Les opposants y voient une manière de décourager les médecins de pratiquer des IVG.

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Des cas «extrêmement rares»

Il est «extrêmement rare» qu’un fœtus survive alors qu’il devait être avorté, insiste le Dr Daniel Grossman, porte-parole du Collège américain des obstétriciens et gynécologues.

Dans une entrevue accordée au New York Times en 2019, il explique que dans certains cas très rares d’avortement tardif, le processus d’accouchement peut devoir être déclenché, notamment pour sauver la vie de la mère.

Dans de tels cas, qui, comme le précise le Dr Grossman, n’arrivent à peu près jamais, il peut arriver que le fœtus naisse. Les chances de survie sont cependant très minces et le fœtus meurt sans que les médecins s’acharnent à le réanimer.

Les démocrates se sont opposés aux projets de loi républicains, principalement parce qu’il imposerait aux médecins de tenter de réanimer l’enfant dans de tels cas, même quand la femme qui souhaite mettre un terme à sa grossesse s’y oppose. 

Les républicains pro-vie dénoncent quant à eux la position de leurs adversaires démocrates et les accusent de permettre les meurtres légaux de bébés naissants.

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