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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Les constructeurs d'habitations demandent la fin de la TVQ

Ils réclament du gouvernement Legault qu’il renonce à son tour à la TVQ comme d'autres provinces

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Photo portrait de Martin Jolicoeur

Martin Jolicoeur

2023-10-23T22:04:24Z
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Des poids lourds de l’industrie de la construction résidentielle au Québec réclament du gouvernement de François Legault qu’il renonce au plus vite, à l’instar d’Ottawa, à l’imposition de la taxe de vente provinciale sur toute nouvelle construction d’immeubles locatifs.

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«Si on ne bouge pas rapidement, le Québec va se retrouver avec une fuite de capitaux qui promet d’empirer la situation du logement», prévient la PDG de l’Institut du développement urbain (IDU), Isabelle Melançon. Pour un gouvernement qui se veut nationaliste et cherche constamment à se comparer à l’Ontario, c’est là un risque qui devrait le préoccuper.»

Isabelle Melançon, pdg de l'Institut du développement urbain (IDU).
Isabelle Melançon, pdg de l'Institut du développement urbain (IDU). Courtoisie

La prochaine mise à jour économique, annoncée pour le 7 novembre par le ministre des Finances Éric Girard, serait à ses yeux l’occasion parfaite pour lancer un signal fort à l’industrie que le gouvernement veut véritablement s’attaquer à la crise du logement.

Le Québec à la traîne

À la mi-septembre, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé son intention d’exempter de la TPS toute construction de nouveaux immeubles locatifs au Canada, tout en encourageant ses homologues des provinces à faire de même.

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Photo d'archives
Photo d'archives

Plusieurs d’entre-elles, dont l’Ontario, la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve, ont depuis annoncé qu’elles emboîteraient le pas au gouvernement fédéral. 

François Pelchat, Associé et vice-président développement de la société Immostar.
François Pelchat, Associé et vice-président développement de la société Immostar. Courtoisie

À leur différence toutefois, le gouvernement du Québec est demeuré prudent, préférant soutenir qu’un congé de TVQ est une mesure dispendieuse qui aurait des effets négligeables sur les locataires.

Financements à risque

«Attention, répond François Pelchat, vice-président d’Immostar, une importante société immobilière de Québec active dans presque toutes les régions de la province. 

«La majorité de mes investisseurs sont des fonds d’investissement des Maritimes, de l’Ontario et du Québec. Tous recherchent le meilleur rendement sur leurs investissements, dit-il. Si, en partant, un projet promet des économies de coûts de 13%, simplement parce qu’il est situé à Toronto ou Vancouver, où croyez-vous qu’ils vont investir?»

Le PDG du Groupe Mach, Vincent Chiara, n’en pense pas moins. Il met en garde le gouvernement caquiste contre le risque réel, dans ces conditions, que les fonds d’investissement immobiliers détournent leur attention du Québec. 

Le président du Groupe Mach, Vincent Chiara.
Le président du Groupe Mach, Vincent Chiara. Photo Jean-Sébastien Cossette

«Sans financement, comment voulez-vous que le Québec parvienne à renverser la crise du logement?» demande-t-il, tout en ajoutant qu’une exonération de la TVQ ne constituerait qu’une infirme portion de ce qui devrait être fait pour véritablement relancer la construction résidentielle dans la province.

Directives aux villes

Pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande, la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) estime que plus de 860 000 unités devraient être construites au Québec à l’horizon de 2030. 

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Selon l’Association des professionnels en construction d’habitation du Québec (APCHQ), seulement 37 000 logements auront été construits au Québec d’ici la fin de 2023. Or, pour parvenir aux objectifs fixés par la SCHL, le rythme de construction devrait être trois fois plus important.

Dans le contexte actuel, «avec les taux d’intérêt, le coût des matériaux, la pénurie de main-d’œuvre, la crise économique qui se pointe [...] personne n’a véritablement envie de se lancer [...] et tout le monde est sur les freins», déplore Mme Melançon. Outre la révision des règles d'exonération de la TVQ sur les immeubles locatifs, elle suggère au gouvernement de créer des programmes pour réduire les frais d'emprunt des constructeurs [par une réduction des taux offerts] et de mettre au pas les municipalités afin, comme l'a fait le gouvernement Ford en Ontario, qu'elles accélèrent le traitement des demandes de permis de construction d'habitation.

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