Ottawa va éliminer la TPS sur la construction de logements locatifs

Guillaume St-Pierre
LONDON | Le gouvernement Trudeau déterre une vieille promesse électorale faite en 2015 afin de lutter contre la pénurie de logements, soit celle d’éliminer la TPS de 5 % sur la construction d’appartements.
Dès maintenant, des matériaux et de la main-d’œuvre servant à construire des logements locatifs sont exemptés de la taxe sur les produits et services.
« De plus en plus de Canadiens sont des locataires, et les loyers ne cessent d’augmenter, a affirmé M. Trudeau, en clôture du caucus libéral de London, en Ontario. Les Canadiens ont besoin de plus d’immeubles à appartement, pas juste des condos qui sont transformés en Airbnb ou vendus à des intérêts étrangers. »
La mesure coûtera 4,5 G$ sur six ans.
Crise du logement
Dans les sept dernières années, les loyers d’un appartement d’une chambre ont augmenté de 32 %. Pendant la même période, le salaire moyen a progressé de moins de 23 %, selon l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance.
Un recensement du gouvernement québécois publié cette semaine révélait que le nombre d’itinérants a explosé de 44 % depuis 2018, en bonne partie à cause d’expulsions.
Le Canada a accumulé un important retard dans la construction d’habitations dans les dernières décennies, ce qui a débouché sur la pénurie actuelle qui a fait exploser les prix.
On estime que 5,8 millions de logements doivent être construits d’ici 2030 afin que se loger redevienne abordable.
Or, le ministre fédéral du Logement, Sean Fraser, n’a pas été en mesure d’offrir un objectif de construction précis, hier, en point de presse.
Selon le ministre Fraser, au moins trois provinces comptent rapidement emboîter le pas au fédéral en éliminant leur propre taxe provinciale sur la construction d’appartements.
Selon nos informations, Québec ne ferme pas la porte à faire de même, mais souhaite d’abord analyser la proposition du fédéral.
Inflation alimentaire
En retard dans les sondages et faisant face à une grogne inédite chez ses députés, Justin Trudeau a dit comprendre la frustration des Canadiens qui en arrachent financièrement.
Le chef libéral a aussi annoncé hier qu’il souhaite s’attaquer au coût des aliments.
Il somme les grands patrons des principales bannières alimentaires à trouver une façon de stabiliser les prix d’ici l’Action de grâce.
Si Ottawa n’est pas satisfait du plan proposé, il se réserve le droit d’imposer aux chaînes d’alimentations qui engrangent des profits records des mesures fiscales.
En tapant sur la tête des patrons des chaînes d’épicerie, Justin Trudeau emprunte encore une fois directement du cahier de proposition du NPD.
Or, dans une récente analyse, la Banque du Canada soutient que l’inflation alimentaire ne s’explique pas par le fait que les géants de l’alimentation « exploitent leur pouvoir de marché pour augmenter les prix ».
Loblaws, Metro et les autres, qui subissent eux aussi une hausse de leurs coûts, ne feraient que refiler la facture à leurs clients, selon la banque centrale.
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