Les chauffeurs «porteront l’odieux» d’une grève générale, dénonce la STLévis
Jean-Luc Lavallée | Journal de Québec
Confrontée à la menace de plus en plus sérieuse d’une grève générale illimitée de ses chauffeurs d’autobus, dès le 13 février, la direction de la Société de transport de Lévis (STLévis) accuse le syndicat d’être totalement fermé.
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« Par leur attitude peu conciliante, les chauffeurs et leur direction syndicale porteront l’odieux d’une éventuelle grève générale illimitée. Encore une fois, des milliers d’utilisateurs du transport en commun à Lévis seront pris en otage par les tactiques de la CSN au beau milieu de l’hiver », a dénoncé la direction lundi après-midi.
Les 110 chauffeurs de bus de la STLévis ont rejeté à 95 % une « hypothèse » de règlement soumise par la conciliatrice, dans la nuit de dimanche à lundi. Pour le vice-président de la STLévis, Michel Patry, la faute revient entièrement au syndicat qui « veut tout avoir » et refuserait tout compromis.
« Quand on dit que les conditions de travail sont déficitaires et que c’est pratiquement le goulag, je pense qu’on exagère grandement », a-t-il lâché en point de presse dans les locaux de la STLévis, soucieux de « rectifier les faits » véhiculés par la CSN. M. Patry craint les effets « dévastateurs » d’une longue grève sur les usagers.
« Le syndicat a une réflexion à faire. S’ils veulent qu’on règle, il va falloir qu'eux aussi, ils soient conciliants et acceptent de mettre de l’eau dans leur vin, ce qu’ils ne font pas. Nous, on a fait plusieurs propositions, mais le syndicat ne veut rien savoir et ils ne veulent rien nous donner au niveau de l’organisation du travail », a-t-il déclaré lors d’un point de presse
La proposition des médiatrices – qui sont indépendantes a-t-il rappelé – n’était pas parfaite mais elle avait le mérite, selon lui, de solutionner plusieurs problèmes tout en respectant la capacité de payer des contribuables lévisiens.
Les chauffeurs de la STLévis ont « de bonnes conditions », a-t-il insisté, évoquant un salaire moyen de 66 000 $ pour les chauffeurs permanents en 2022. Selon la CSN, une hausse de 5 % est proposée pour la première année et de 3 % pour les deux années suivantes. Une dizaine de postes permanents additionnels seraient aussi créés.
La sous-traitance en jeu
Quant à la sous-traitance, la direction dit avoir offert 10 000 heures de plus aux syndiqués avant la négociation mais elle s’est résignée à signer un contrat jusqu’en 2028 avec Autocar des Chutes, en raison du refus syndical.
« Oui, ils se sont fait offrir les 10 000 heures mais il y avait tellement de conditions que n’importe qui pouvait être coupé demain matin... Ce n’est jamais ferme. Il y a plein de conditions et ils ne vous ont pas tout dit », réplique Barbara Poirier du Conseil central de la CSN Chaudière-Appalaches.
L’intervention du maire réclamée
Afin de dénouer l’impasse et d’éviter la grève générale illimitée, dans une semaine, la CSN demande au maire Gilles Lehouillier de s’impliquer. Le « ton » de M. Patry et son « manque de respect » en conférence de presse ne passent plus auprès des syndiqués. « Il y a encore moyen qu’on se parle. Ce qu’on veut, c’est une négociation de bonne foi », insiste Mme Poirier.
Elle rappelle que la Ville de Lévis sous-investit dans le transport collectif par rapport à d’autres grandes villes du Québec. « À Lévis, c’est 85 $ par habitant et à Longueuil, c’est 213 $ et Gatineau 247 $. Mais les gens de Lévis, ce n’est pas une sous-classe de citoyens. Ça n’a pas de bon sens. Lévis veut jouer dans la cour des grands mais elle se comporte comme si elle était en maternelle », a-t-elle largué.
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