Les Canadiens forcés de jouer aux États-Unis?

Jean-François Chaumont
Gary Bettman reste un maître dans l’art de négocier. Le commissaire de la LNH a probablement choisi de déplacer la pression dans la cour du gouvernement canadien pour la relance de la saison 2020-2021.
En fin d’après-midi jeudi, le réputé journaliste de Sportsnet Chris Johnston a publié un papier ayant l’effet d’une petite bombe dans les sphères de la LNH. Selon le collègue de Toronto, la LNH songerait à jouer tous ses matchs en sol américain advenant un échec dans les négociations avec les cinq provinces canadiennes ou le gouvernement fédéral.
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Advenant un tel scénario, les sept équipes canadiennes seraient donc relocalisées aux États-Unis pour les prochains mois.
«On ne commentera pas cette information», a mentionné Paul Wilson, le vice-président principal, affaires publiques et communications du Groupe CH.
Selon les plans initiaux, la LNH devait créer une division entièrement canadienne afin d’éliminer un obstacle majeur, celui de la fermeture de la frontière entre le Canada et les États-Unis. Le Canadien, les Maple Leafs, les Sénateurs, les Jets, les Oilers, les Flames et les Canucks auraient joué l’un contre l’autre durant les 56 matchs proposés pour l’instant.
Mais pour arriver à ce plan, la LNH aura besoin de recevoir la bénédiction des autorités de santé publique de cinq provinces où il y a des équipes, soit le Québec, l’Ontario, le Manitoba, l’Alberta et la Colombie-Britannique.
Il y a donc visiblement un bras de fer présentement entre la LNH et les provinces canadiennes, une ou plusieurs des cinq provinces concernées.
Peu plausible
Du côté de l’Association des joueurs de la LNH, Donald Fehr devrait logiquement s’opposer à l’éventualité de présenter uniquement des matchs en territoire américain. Ça impliquerait le déménagement de près de 175 joueurs (25 x 7 équipes) pour plusieurs mois. Sans compter les entraîneurs et les membres du personnel.
Au baseball, les Blue Jays de Toronto ont joué leurs matchs locaux cette saison à Buffalo. Dans la NBA, les Raptors de Toronto s’établiront à Tampa pour les premiers mois de la saison. C’est toutefois plus simple de déménager une seule équipe que d’en déraciner sept comme dans la LNH.
Le feu vert
Dans le rayon des bonnes nouvelles, le Canadien a reçu le feu vert de la Santé publique du Québec pour organiser des entraînements à Brossard.
«Nous sommes très contents d’avoir franchi cette étape et nous apprécions l’appui du gouvernement, a indiqué Wilson. Mais avant de faire plus de commentaires, plusieurs pièces du casse-tête doivent encore tomber en place.»
La veille, François Legault, le premier ministre du Québec, s’était montré très enthousiaste à la possible relance des activités dans la LNH, rappelant que les équipes avaient les moyens financiers pour établir des mesures de sécurité pour la protection des joueurs et que c’était possible de créer des bulles contrairement aux ligues de garage.