Les Canadiennes inspirées par les Japonaises

Richard Boutin
Au cours du dernier cycle olympique, les Canadiennes se sont inspirées des Japonaises même si les patineuses des deux équipes présentent un profil très différent.
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Détentrices du record du monde et médaillées d’or à Pyeongchang en 2018, les Japonaises ont toujours représenté la mesure étalon en poursuite féminine.
« On regarde le Japon depuis tellement longtemps, a souligné Isabelle Weidemann. Les Japonaises sont dominantes et elles ont amené tout le monde à atteindre un niveau supérieur. On les a pourchassées pendant tellement longtemps. Leurs trois filles patinent comme si elles ne faisaient qu’une. Elles sont belles à voir patiner. »
Mêmes aspirations
Différentes, les Canadiennes avaient toutefois les mêmes aspirations.
« On ne ressemble pas aux Japonaises et nous avions besoin de miser sur notre stratégie, mais on voulait rivaliser au même niveau qu’elles, a résumé la triple médaillée des Jeux de Pékin. Nous avons tenté de nous en inspirer. »
Le Canada a tenté différentes stratégies au fil des ans pour finalement vaincre les Japonaises.
Aux Jeux de Pékin, Ivanie Blondin a ouvert la voie pour les premiers tours, suivie de Valérie Maltais et Isabelle Weidemann a mis sa touche finale pour les trois derniers tours.
« Nous avons beaucoup évolué au cours des quatre dernières années et ce fut long de construire la chimie actuelle parce que nous sommes des patineuses tellement différentes, a raconté Blondin. Je suis très fière de tous les changements que nous avons apportés et d’où nous avons amené l’équipe. Nous sommes trois filles très différentes avec nos forces et nos faiblesses. On voulait bâtir une course qui nous permettrait de connaître du succès et nous avons réussi. »
Fiche parfaite
L’équipe canadienne a remporté l’or à chaque course cette année en Coupe du monde.
« Nous sommes invincibles cette année, mais on se demandait toujours qu’est-ce qu’on pourrait faire de mieux, a indiqué Maltais. Nous avons remporté l’or à deux reprises l’an dernier dans la bulle des Pays-Bas, mais nous avons terminé au deuxième rang au mondial derrière les Néerlandaises. »
« Nous aurions dû gagner, mais nous avons appris beaucoup de cette défaite, de poursuivre Maltais. Cette défaite nous a brassées et on a réalisé qu’il nous manquait des éléments. En finale olympique, on voulait réussir notre meilleure course, mais on voulait avant tout réaliser une course dont nous serions fières. »
Demi-finale difficile
Face aux Néerlandaises, la demi-finale n’a pas été une partie de plaisir pour les Canadiennes, contrairement aux Japonaises qui ont facilement battu les Russes. Le Canada l’a emporté par 0, 98 s face aux championnes mondiales.
« Ce ne fut pas une demi-finale très propre, a illustré Blondin. Nous étions toutes les trois nerveuses, peut-être trop nerveuses. Pendant la pause, on s’est regroupées, [on a] apporté les correctifs et établi un nouveau plan de match. »
« Tout au long de la journée, nous sommes allées une étape à la fois et ce fut la grande différence, d’ajouter Blondin. Nous sommes demeurées dans le moment présent. C’est tellement incroyable de pouvoir dire que nous sommes championnes olympiques. »