Une première en 38 ans: le métro et les autobus de la STM à l’arrêt complet samedi

Les usagers du transport en commun à Montréal devront se trouver un plan B samedi, puisque le métro et tous les autobus de la STM seront à l’arrêt en raison d’une grève des chauffeurs.

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«Ça va être un cauchemar. Et chaotique. Ça va être l’enfer honnêtement autant pour les gens qui dépendent du transport collectif que pour les automobilistes coincés dans le trafic», s’inquiète Philippe Jacques, codirecteur général chez Trajectoire Québec.

Pour la première fois en 38 ans, le service de métro et d’autobus sera interrompu en raison d’une grève du syndicat qui représente les 4500 chauffeurs d’autobus, opérateurs de métro, agents de station et chauffeurs du transport adapté de la Société de transport de Montréal (STM).

«Quand on est rendu à faire la grève, ce n’est pas de gaieté de cœur. On a mis en place une multitude de moyens de pression que ne touchaient pas les usagers, mais on ne voyait pas que ça faisait avancer les négociations. On était rendu là», a expliqué au Journal Frédéric Therrien, président de la section locale 1983 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Seulement le transport adapté

Les services seront donc à l’arrêt de 4h samedi jusqu’à 3h59 dimanche. La ligne 747, qui circule entre l’aéroport Montréal-Trudeau et le centre-ville, sera également immobilisée. Seul le transport adapté sera maintenu pour la population durant cette période.

«Pour nous, c’était très important de continuer à offrir un service aux gens vulnérables», a souligné M. Therrien.

Malgré cette grève qui impactera toute la métropole, la sécurité et la santé de la population ne sont pas mises à risque, a tranché la juge Maude Pepin Hallé du Tribunal administratif du travail. Sa décision rendue jeudi après-midi permet au syndicat d’aller de l’avant avec sa grève.

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Selon la magistrate, «tant les usagers des transports en commun que les automobilistes ont accès à plusieurs outils technologiques pour adapter leurs déplacements en temps réel. [...] Ils pourront moduler leurs comportements et emprunter des modes alternatifs de transport».

«On est vraiment fâché de la décision. Ce n’est pas parce qu’il existe d’autres moyens que tous les gens peuvent les utiliser», a lancé Philippe Jacques, en insistant sur les coûts exorbitants de certaines solutions de rechange, comme les taxis.

«Ça va faire mal aux travailleurs, au personnel de la santé, à ceux qui ont des rendez-vous médicaux, aux personnes âgées», a-t-il dit.

Une soirée occupée

Selon la juge Pepin Hallé, d’autres devront carrément renoncer à se rendre à Montréal faute de trouver un moyen de transport satisfaisant.

D’ailleurs, plusieurs événements sportifs se déroulent samedi dans la métropole, dont des matchs du Canadien de Montréal au Centre Bell, des Roses au stade Boréale, à Laval, pour leur premier duel des séries, et des Alouettes au stade Percival-Molson, pour la demi-finale de l’Est. Les Carabins de l’Université de Montréal disputent également une rencontre éliminatoire contre les Stingers de Concordia.

Ceux qui avaient l’intention de s’y rendre en transport en commun devront se trouver un autre plan... et prendre leur mal en patience.

Rappelons que le syndicat revendique des horaires de travail plus humains et la fin du temps de travail non rémunéré. Le président, Frédéric Therrien, s’inquiète également des impacts qu’auront les compressions de 100 millions $ à la STM sur le service offert aux usagers.

Ces moyens de pression s’ajoutent à ceux des employés d’entretien de la STM. Une grève prévue en novembre interrompra le service de métro et d’autobus pendant 28 jours à l’extérieur des heures de pointe.

Les chauffeurs pourraient également être en grève les 14 et 15 novembre.