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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Risque d’incendie: les 300 000 cuisinières Samsung rappelées par Santé Canada font l’objet d’une poursuite au Québec

La multinationale sait depuis 11 ans que son produit est défectueux et dangereux, plaide un avocat montréalais

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2024-09-25T04:00:00Z
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Un Québécois de Blainville veut faire payer Samsung. Il fait partie d’un recours contre la multinationale coréenne, poursuivie au Québec pour la vente de cuisinières responsables d’au moins 250 incendies depuis 2013. 

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«Ça vient chaud, c’est dangereux», déplore Yvon Jarry. En roulant sur le boulevard Daniel-Johnson, à Laval, à la suite de son achat de 2200$ chez Corbeil, en 2022, le baby-boomer ne pensait pas mettre sa vie en danger.

Sa cuisinière présente «des risques d’incendie», indique aujourd’hui Santé Canada, car un animal de compagnie ou un enfant est capable d’activer ses boutons. L’agence a lancé un rappel, le 29 août, qui touche 300 000 appareils Samsung, dont le sien.

La mesure interdit aussi aux détaillants du Québec de vendre les 19 modèles ciblés. Samsung a reçu 57 rapports d’incidents de la part de Santé Canada au cours des dernières années, apprend-on.

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Les États-Unis ont été plus rapides. Le rappel de la Consumer Product Safety Commission (CPSC), l’équivalent de Santé Canada, remonte au 8 août et touche 1,1 million de cuisinières Samsung dans ce pays.

Le fabricant est au courant du problème depuis 11 ans, indique la CPSC. «Plus de 300 rapports sur l’activation involontaire des boutons ont été envoyés à Samsung depuis 2013», précise l’agence américaine.

Ces cuisinières sont responsables de 250 incendies aux États-Unis, souligne-t-on. Au moins 18 de ces feux ont causé d’importants dégâts, 40 ont fait des blessés – dont huit ont nécessité des soins médicaux – et sept animaux sont morts.

«Je veux juste une nouvelle cuisinière», se fâche Yvon Jarry, qui s’est rendu compte du problème en moins de 24 h.

Quand le Blainvillois a googlé son inquiétude, il s’est vite aperçu qu’il n’était pas le seul. Il a alerté Samsung, qui lui a envoyé en un rien de temps quatre boutons en plastique pour sécuriser l’appareil.

photo fournie par Yvon Jarry
photo fournie par Yvon Jarry

Profits avant sécurité

Un avocat de Montréal vient de s’emparer du dossier. Au début du mois de septembre, il a demandé à la Cour supérieure d’autoriser une action collective contre la multinationale pour qu’elle rembourse les cuisinières défectueuses.

«Samsung est consciente depuis longtemps du défaut de fabrication, elle sait que c’est un risque de sécurité», accuse Me Joey Zukran, de LPC Avocats.

Dédommager les clients avec quatre boutons en plastique est inadéquat, selon lui.

«Aucun consommateur n’aurait payé 2000$ ou 3000$ s’il avait su qu’il devait mettre ces bidules affreux sur la cuisinière pour que sa maison ne prenne pas feu», illustre l’habitué du palais de justice.

Samsung agit de façon dangereuse et priorise «les profits avant la sécurité», écrit l’avocat dans sa poursuite.

Tous les Québécois qui se sont procuré les modèles visés sont invités à s’inscrire au recours. En plus du remboursement complet de la cuisinière, Joey Zukran demande 1000$ de dommages punitifs par client touché.

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