Les 10 derniers jours ont été les plus chauds des 125 000 dernières années


Andrea Lubeck
L’été 2023 s’annonce déjà comme l’un des plus chauds que la Terre a jamais vu: la première semaine du mois de juillet a été la plus chaude jamais enregistrée après un mois de juin qui a également battu des records.
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Le 3 juillet, la température moyenne de l’air à la surface de la Terre a franchi le cap des 17°C, surpassant ainsi le record de 16,92°C établi le 14 août 2016, selon des données préliminaires du Climate Change Institute de l’Université du Maine.
Depuis, le mercure de la planète demeure au-dessus de ce seuil historique.
3 juillet : 17,01°C
4 juillet : 17,18°C
5 juillet : 17,18°C
6 juillet : 17,23°C
7 juillet : 17,20°C
8 juillet : 17,17°C
9 juillet : 17,11°C
10 juillet : 17,12°C
11 juillet : 17,08°C
12 juillet : 17,04°C

C’est jusqu’à 1°C au-dessus de la moyenne depuis le début des relevés (1979), qui se situe plutôt entre 16,20°C et 16,23°C pour ces 10 jours.
Les experts s’entendent pour dire que ces records de température sont le résultat de l’effet combiné du réchauffement climatique et du phénomène météorologique El Niño, qui amène généralement des températures plus élevées.
Mais 17°C, ce n’est pas si chaud que ça...
C’est vrai que pour nous, dans l'hémisphère nord, 17°C en juillet c’est plutôt considéré comme une température fraîche.
Il faut savoir que cette donnée, c’est la moyenne de toutes les températures journalières relevées partout sur la planète. Ça inclut donc l’Arctique et l’Antarctique – où il fait très froid –, de même que l’hémisphère sud, qui est, en ce moment, en plein hiver.
Comment peut-on connaître le climat d’il y a aussi longtemps?
Mais si les scientifiques n’étaient pas là il y a 125 000 ans – et encore moins la technologie que l’on possède aujourd’hui –, comment peuvent-ils être certains de ce qu’ils avancent?
Les paléoclimatologues, qui étudient l’histoire climatique de la Terre, utilisent les fossiles, les sédiments trouvés dans le fond des lacs, les carottes glaciaires et les cernes de troncs d’arbres, notamment, pour déchiffrer le climat des différentes ères géologiques, rapporte le Washington Post.
Même si les données qu’ils récoltent sont moins précises que celles des thermomètres et des satellites que l’on utilise aujourd’hui, elles sont suffisamment probantes pour qu’ils concluent que la dernière décennie, soit de 2011 à 2020, est marquée par un réchauffement exceptionnel – lié à l'activité humaine – par rapport à la précédente ère interglaciaire il y a 125 000 ans.
En 2016, les scientifiques estimaient même que la concentration de CO2 dans l’atmosphère retarderait l'arrivée de la prochaine ère glaciaire de 50 000 ans, selon une étude publiée dans la revue Nature.
— Avec des informations de l’AFP et du Washington Post