Est-ce qu’on est en train de vivre l’été le plus frais du reste de notre vie?


Andrea Lubeck
Immanquablement, lorsqu’une vague de chaleur s’installe ou qu’un nouveau record de température est battu, une variation d’un mème affirmant que nous traversons «l’été le plus frais du reste de notre vie» est partagée sur les réseaux sociaux. Mais est-ce qu’on peut réellement affirmer ça? On a posé la question à un expert.
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«Pas nécessairement, mais tendanciellement, oui», répond d’emblée Sebastian Weissenberger, professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM.
Ce qu’il veut dire par là, c’est qu’il est bien possible que l’année prochaine, la température moyenne de l’air à la surface de la Terre soit plus basse que celle enregistrée cette année. Mais la tendance sur une plus longue période démontre clairement un réchauffement.
«La température moyenne n’est pas quelque chose qui augmente constamment d’année en année. Or, on voit une tendance à l’augmentation très claire depuis le début du dernier siècle. Ça n’empêche pas qu’il y ait des années plus froides ou chaudes. Dans 30-40 ans, on va avoir des pics de chaleur plus chauds qu’aujourd’hui. La tendance n’est pas réversible», confirme le professeur.

On peut donc facilement comprendre pourquoi une telle affirmation circule: on a appris que les 3 et 4 juillet derniers ont été les deux journées les plus chaudes jamais mesurées au niveau mondial, l’océan Atlantique traverse une canicule marine et de nombreuses régions ont vécu d’intenses vagues de chaleur, comme dans le sud des États-Unis, au Mexique, au Royaume-Uni et dans plusieurs pays d’Asie.
Un mélange de réchauffement climatique et d’El Niño
Il faut savoir que tout ces records des derniers jours sont le résultat de l’effet combiné du réchauffement climatique et du phénomène météorologique El Niño, qui amène généralement des températures plus chaudes et qui vient de s’installer, a confirmé l’ONU.
«El Niño est un phénomène qui reste pour un certain temps; ça peut être quelques semaines, voire un ou deux ans. Il est donc possible que la température soit inhabituellement chaude pendant un certain moment», ajoute Sebastian Weissenberger.
Ainsi, il est probable que dans les semaines à venir, on batte de nouveau les records de température moyenne de l’air à la surface de la Terre. Surtout que les mois de juillet et d’août sont toujours les plus chauds dans l’hémisphère nord et que les températures du mois de juin ont été largement plus élevées que la moyenne. Mais ça reste «difficile à prévoir», note le professeur.