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L'article provient de TVA Nouvelles

Lendemain de tempête: des dizaines de Montréalais aux prises avec des inondations

Entre les bris d'aqueduc et les refoulements, ils sont des dizaines à avoir eu les pieds dans l'eau et des milliers de dollars de perte

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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2023-07-14T20:10:39Z
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La violente tempête a fait passer des heures cauchemardesques à des Montréalais qui ont vu le niveau d’eau monter chez eux alors que les infrastructures du réseau d’égouts n’étaient pas en mesure de gérer de telles précipitations.

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«Chaque fois qu’il pleut beaucoup, c’est l’angoisse. C’est la troisième fois qu’on se fait inonder et qu’on a des refoulements en moins d’un mois», résume David Cardon, qui vit sur la rue Parthenais dans l’arrondissement Ville-Marie, à Montréal.

David Cardon et Matthew Henning craignent déjà les prochaines pluies prévues tout au long de la fin de semaine du 15 et 16 juillet et pour cause, ils sont victimes des infrastructures désuètes de la Ville de Montréal et se font inonder chaque fois qu'il pleut beaucoup.
David Cardon et Matthew Henning craignent déjà les prochaines pluies prévues tout au long de la fin de semaine du 15 et 16 juillet et pour cause, ils sont victimes des infrastructures désuètes de la Ville de Montréal et se font inonder chaque fois qu'il pleut beaucoup. Clara Loiseau / JdeM

Dans son immeuble, la vingtaine de résidents vivant au rez-de-jardin sont presque constamment inondés lorsqu’il pleut beaucoup, explique Frédéric Rosin.

Alors hier, lorsque près de 88 millimètres de pluie ont touché la ville qui faisait face à des alertes de tornade et d’orages violents en même temps, tous savaient que l’histoire se répéterait.

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«En moins de 20 minutes, on a commencé à avoir des refoulements», raconte-t-il.

Frédéric Rosin a vécu sa troisième inondation en moins d'un mois jeudi soir, lorsque la tempête s'est abbatue sur Montréal.
Frédéric Rosin a vécu sa troisième inondation en moins d'un mois jeudi soir, lorsque la tempête s'est abbatue sur Montréal. Clara Loiseau / JdeM

Depuis plusieurs mois, les résidents se battent pour que l’arrondissement s’occupe de l’infrastructure qui est loin de fournir et qui provoque de nombreuses inondations.

«Mais tout le monde se renvoie la balle et c’est nous qui payons», explique Steve Doyle, un autre résident.

  • Écoutez l’entrevue de Mathieu Bordage, chasseur d’orages au micro de Jean-François Baril via QUB radio :

Réveillés en pleine nuit

Dans la ville de Montréal-Ouest, c’est en pleine nuit qu’un aqueduc a brisé, provoquant une inondation majeure.

«On s’est fait réveiller par la police à 1h du matin pour nous dire que l’eau s’accumulait dans la rue. En quelques heures, on s’est retrouvé avec quatre pieds d’eau dans notre sous-sol, je paniquais», raconte Marc Descheneaux, qui n’a pas pu fermer l’œil de la nuit.

Daniela Lulic et Marc Descheneaux, des résidents de la rue Brock dans la ville de Montréal-Ouest, n'ont pas dormi de la nuit après avoir été réveillé par la police en pleine nuit parce qu'un bris d'aqueduc faisait grimper le niveau de l'eau dans les sous-sol qui se sont retrouvés avec 4 pieds d'eau. CLARA LOISEAU/LE JOURNAL DE MONTRÉAL/AGENCE QMI
Daniela Lulic et Marc Descheneaux, des résidents de la rue Brock dans la ville de Montréal-Ouest, n'ont pas dormi de la nuit après avoir été réveillé par la police en pleine nuit parce qu'un bris d'aqueduc faisait grimper le niveau de l'eau dans les sous-sol qui se sont retrouvés avec 4 pieds d'eau. CLARA LOISEAU/LE JOURNAL DE MONTRÉAL/AGENCE QMI Clara Loiseau / JdeM

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Devant chez lui, la rue Brock était recouverte d’une épaisse couche de boue lors du passage du Journal, hier matin. Autour, de nombreux voisins tentaient eux aussi de sauver ce qu’ils pouvaient et de commencer le grand nettoyage.

Daniela Lulic et Marc Descheneaux, des résidents de la rue Brock dans la ville de Montréal-Ouest, estiment avoir perdu pour plus de 30 000$ de stock et d'équipement.
Daniela Lulic et Marc Descheneaux, des résidents de la rue Brock dans la ville de Montréal-Ouest, estiment avoir perdu pour plus de 30 000$ de stock et d'équipement. Photo fournie par Daniela Lulic

«On nettoie depuis déjà 5h ou 6h et il nous reste des heures de nettoyage pour remettre le garage sur pied», explique Jason Kennedy, qui vidait l’eau et la boue avec la poubelle de l’immeuble.

Selon les informations qu’ils ont obtenues, c’est un bris d’aqueduc qui a provoqué l’importante inondation.

Dans la ville de Montréal-Ouest, la rue Brock a été inondée après l'orage qui a provoqué un bris d'aqueduc et la boue recouvrait complètement l'asphalte vendredi.
Dans la ville de Montréal-Ouest, la rue Brock a été inondée après l'orage qui a provoqué un bris d'aqueduc et la boue recouvrait complètement l'asphalte vendredi. Clara Loiseau / JdeM

«Montréal-Ouest semblait dire que c’était à Montréal, et Montréal disait que ce n’était pas à eux. Mais en attendant, l’eau ne faisait que monter chez nous, déplore Daniela Lulic. Tout le monde se lançait la balle.»

Photo fournie par Daniela Lulic
Photo fournie par Daniela Lulic

Trop d’eau

Partout dans la métropole, de nombreux débordements ont alors été constatés, notamment en bordure de la rivière des Prairies, mais aussi du fleuve.

«Il n’y a pas une ville au monde qui a des infrastructures pour prendre toute cette eau-là», a soutenu le lendemain Philippe Sabourin, porte-parole de la Ville de Montréal.

Le système d’évacuation des eaux de pluie de la ville est conçu de la même façon qu’une baignoire, a-t-il illustré. «Quand il y a trop d’eau, le surplus est automatiquement renversé.»

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Pour les résidents rencontrés par Le Journal, il est clair que la Ville va devoir accélérer sa mise à niveau des infrastructures alors que les changements climatiques leur font craindre le pire pour l’avenir.

La biosphère de Montréal a été frappée par la foudre le jeudi 13 juillet.
La biosphère de Montréal a été frappée par la foudre le jeudi 13 juillet. Capture d'écran

Une tempête violente

Les orages auront fait tomber près de 88 mm de pluie à Montréal et environ 58 mm à Québec, selon les données d'Environnement Canada.

Hier, une seule tornade a touché le Québec à Mirabel, a confirmé Environnement Canada, même si deux autres menaçaient de se former.

«Des orages comme hier, ce n’est pas la première fois qu’on voit ça. La différence, c’est que dans un contexte de changement climatique, les extrêmes deviennent de plus en plus extrêmes, et il peut y en avoir plus fréquemment», lance d’entrée de jeu André Monette, météorologue chez Météomédia.

Au plus fort de la violente tempête, plus de 500 000 clients avaient perdu l'électricité. À l'heure d'écrire ces lignes, près de 78 000 n'avaient toujours pas retrouvé le courant, dont 10 760 à Montréal, 26 717 en Montérégie et 22 602 dans Lanaudière.

Huit cents travailleurs d'Hydro-Québec avaient été dépêchés sur les pannes pour rétablir au plus vite le courant.

M. Monette indique également qu’avec le phénomène El Niño qui est en train de se former, les phénomènes météorologiques intenses pourraient également être exacerbés plus tard cet automne et cet hiver, ainsi que l’an prochain. 

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