L’empire Musk tremble: pas facile de remplacer Starlink
Après lui avoir versé 136M$, Québec ne renouvellera pas son contrat avec la firme d’Elon Musk


Sylvain Larocque
La semaine dernière, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a déchiré le contrat de 100 millions $ de sa province avec Starlink, qui visait à brancher à internet les résidants des régions éloignées.
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M. Ford protestait ainsi contre la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump en ciblant l’un de ses plus proches alliés, Elon Musk, actionnaire de contrôle de SpaceX, la société-mère de Starlink.
Rien de tel au Québec. Le gouvernement Legault a acheté des trousses Starlink pour brancher 15 000 foyers où il n’y a pas de réseau filaire et offre une subvention de 40$ par mois pendant trois ans. Coût total pour Québec: 136 millions $.
«Si jamais le citoyen veut boycotter Musk, il peut le faire. Nous, notre job est faite», affirme le ministre Gilles Bélanger, en notant que l’Ontario n’a pas encore commencé à offrir Starlink à ses citoyens. Québec ne renouvellera pas son contrat avec Starlink, ayant déjà acquis suffisamment de trousses.

Pour l’instant, Starlink est la seule solution fiable à grande échelle en matière d’internet par satellite.
Projet canadien
Les firmes canadiennes Télésat et MDA travaillent à leur propre constellation de satellites en orbite basse: le réseau Lightspeed, dont le centre d’exploitation doit être situé à Gatineau. Ottawa et Québec financent le projet à hauteur de plus de 2,5 milliards $, mais celui-ci ne verra pas le jour avant l’an prochain.
De son côté, l’entreprise québécoise Terrestar offre un service plus restreint d’internet satellitaire sur mobile.
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Les Européens s’activent
En Europe, les gouvernements demandent à des exploitants de satellites, comme le français Eutelsat et le luxembourgeois SES, de préparer des plans pour remplacer Starlink en Ukraine, malgré l’engagement récemment renouvelé d’Elon Musk envers Kyïv.
L’Union européenne a aussi son propre projet de constellation en orbite basse, IRIS2, mais son déploiement ne débutera pas avant 2027.
«Il ne faut pas être vulnérable à une seule solution, surtout quand ça vient du duo Musk-Trump», conclut M. Bélanger.
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