Legault rejette la Loi sur les mesures d’urgence
Vincent Larin
François Legault «ne souhaite pas» voir la Loi sur les mesures d’urgence s’appliquer sur le territoire du Québec, une décision du fédéral qui mettrait «de l’huile sur le feu», selon lui.
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Aux prises avec plusieurs manifestants dans la capitale fédérale et à des postes frontaliers, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, pourrait l’invoquer dès cet après-midi, a indiqué une source à TVA Nouvelles, lundi.
Il en a informé tous les premiers ministres provinciaux ce matin et, déjà, plusieurs s’y sont opposé, dont le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney.
Même chose pour le premier ministre du Québec, François Legault, qui souligne qu’aucune manifestation problématique n’a cours dans sa province.
«On ne pense pas que c’est nécessaire et on l’a vu en fin de semaine dernière, à Québec, les corps de police et la Sûreté du Québec arrivent à garder le contrôle, et, deuxièmement, je pense que c’est le temps de rassembler les Québécois, pas de les diviser», a-t-il expliqué.
Pas de veto
Mais le gouvernement du Québec n’aurait pas le moyen d’empêcher le fédéral d’agir.
«Ça devrait seulement être dans les provinces où les premiers ministres le veulent», a-t-il indiqué en précisant qu’il s’agissait d’un enjeu «politique».
La Loi sur les mesures d’urgence n’implique pas nécessairement le déploiement instantané de l’armée. Vendredi dernier, Justin Trudeau insistait pour dire que l’intervention militaire était un moyen de «dernier recours».
Le premier ministre ontarien Doug Ford a assuré lundi qu’il soutiendrait «le gouvernement fédéral dans quelque proposition qu’il aura pour ramener la loi et l’ordre dans notre province et pour assurer que nous stabilisions nos entreprises et nos échanges avec le monde».
Le reste du pays peu convaincu par l'invocation de cette loi
Au centre du pays, la première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, a pour sa part indiqué qu’elle n’était pas «convaincue que la Loi sur les mesures d’urgence devait être appliquée» dans sa province.
S’exprimant sur la situation à l’échelle nationale, la seule femme première ministre d’une province canadienne a fait savoir qu’il y avait parmi tous les premiers ministres «un consensus clair que la situation dans chaque province et territoire est très différente».
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick a abondé dans le même sens: «Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’ajouter des mesures supplémentaires pour le moment», a déclaré Blaine Higgs, lors d’une conférence de presse.
Avec des informations supplémentaires de l'Agence France-Presse