Legault ne qualifierait plus GND de woke
Le chef caquiste réagit timidement à la victoire de Pierre Poilievre


Marc-André Gagnon
DRUMMONDVILLE – Le chef caquiste, François Legault, n’entend pas se joindre aux chefs conservateurs Pierre Poilievre et Éric Duhaime pour combattre les wokes, et il regrette d’avoir déjà qualifié Gabriel Nadeau-Dubois de la sorte.
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Dans son discours pour fouetter ses troupes, lors d’un premier grand rassemblement militant à Drummondville, le porte-parole de Québec solidaire a toutefois été la seule cible de François Legault. «Monsieur Nadeau-Dubois: celui qui taxe plus vite que son ombre», a lancé le chef caquiste.
Plus tard en point de presse, François Legault y est allé d’un mea culpa, alors que les journalistes le questionnaient sur la victoire de Pierre Poilievre à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC).
Alors que M. Poilievre s’est engagé dans son discours de victoire à libérer le pays d’un «gouvernement centralisateur et woke à Ottawa» – des propos que le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, n’a pas tardé à reprendre à son compte –, François Legault a soigneusement évité d’emprunter la même voie.
«Ça m’arrive d’être impulsif»
Il est plutôt revenu sur un échange au Salon bleu, survenu il y a un an, presque jour pour jour, au cours duquel M. Nadeau-Dubois l’avait comparé à Maurice Duplessis.
«Maurice Duplessis, il avait beaucoup de défauts, mais il défendait sa nation. Il n'était pas un woke comme le chef de Québec solidaire», avait lancé M. Legault.
«Dans le feu de l’action, ça m’arrive d’être impulsif. Je n’aurais pas dû faire ça», a regretté le chef caquiste, dimanche.
«Vous rappelez à quel moment j’ai utilisé le mot “woke” avec M. Nadeau-Dubois, qui m’avait qualifié d’un autre nom... Si c’était à refaire, je ne le referais pas», a voulu s’amender M. Legault.
«Donc je n’ai pas l’intention de poursuivre sur la définition, puis sur la place du wokisme», a ajouté le chef caquiste.
Réaction timide
Le chef caquiste a d’ailleurs réagi somme toute assez timidement à la victoire de M. Poilievre, sans dire s’il appuierait de nouveau le PCC comme il l’a fait aux dernières élections fédérales.
«Je n’ai jamais rencontré M. Poilievre, a commenté M. Legault, qui dit ne pas le connaître. Si je suis élu le 3 octobre – puis peu importe qui seront les chefs des partis fédéraux –, bien je vais continuer à défendre les intérêts du Québec et des Québécois.»
GNL Québec: «Non négociable»
«Je vais défendre les intérêts des Québécois et entre autres, ce que je souhaite, c’est que le Québec obtienne plus de pouvoirs. Entre autres en matière d’identité, en matière d’immigration; puis que le gouvernement fédéral respecte aussi les champs de compétence du Québec, comme la santé», a martelé M. Legault.
Quant au projet de GNL Québec, que M. Poilievre aimerait voir se concrétiser au Saguenay, François Legault a confirmé qu’il était «non négociable».
«Le dossier est fermé», a réitéré le chef de la CAQ, qui a dit non au projet en raison de l’absence d’acceptabilité sociale.